A quoi sert une procédure d’asile plus rapide si les refus des demandes ne sont pas immédiatement exécutés? Oui, bien sûr: on fait plus rapidement de place pour accueillir encore plus de faux réfugiés.
A quoi sert une procédure d’asile plus rapide si les refus des demandes ne sont pas immédiatement exécutés? Oui, bien sûr: on fait plus rapidement de la place pour accueillir encore plus de faux réfugiés. Les partisans de cette révision étaient incapables de réfuter ce constat lors de leur conférence de presse d’aujourd’hui. Cette révision de la loi sur l’asile qui sera soumise aux citoyennes et citoyens le 5 juin prochain rend la Suisse encore plus attractive pour des migrants attirés par de généreuses aides financières au retour et par des avocats gratuits. Mais ce n’est pas tout: elle mine l’Etat de droit en permettant l’expropriation de particuliers, d’entreprises et de communes pour installer des centres fédéraux d’accueil. Avec cette nocive révision de la loi sur l’asile, l’Etat dépensera des centaines de millions de francs pour traiter de nouvelles demandes au lieu de rapatrier systématiquement les requérants déboutés. Enfin, tout ce concept repose sur des hypothèses et des chiffres complètement dépassés. Cette révision de la loi sur l’asile donne un faux signal au mauvais moment.
Quasiment tous les pays d’Europe prennent des mesures et réduisent leur attractivité pour se protéger contre la migration illégale et les bandes brutales de passeurs. Seule la Suisse veut faciliter encore plus l’accès à son système d’asile avec cette révision de la loi sur l’asile proposée par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga: accélérer la procédure avec des avocats gratuits pour tous les requérants afin que ceux puissent encore plus rapidement s’installer en Suisse. C’est juste l’inverse qu’il faudrait faire: stopper cette machinerie de l’asile et imposer rigoureusement le droit d’asile en vigueur. Le rôle de la Suisse n’est pas d’accueillir des migrants économiques qui cherchent à profiter des institutions sociales du pays d’accueil. Seules les personnes dont l’intégrité physique et la vie sont menacées doivent trouver de l’aide en Suisse.
Les bases de cette révision sont dépassées depuis longtemps
Cette révision de la loi sur l’asile repose sur une hypothèse de 24 000 à 29 000 requérants d’asile au maximum par an. Or, il y en déjà eu 39 523 en 2015 et pour 2016 les cantons prévoient 60 000 nouvelles demandes d’asile. Les auteurs de cette révision essaient de faire croire aux cantons et aux communes que 40% des demandes d’asile sont des "cas Dublin" qui pourront directement être renvoyés aux autres pays européens depuis les six nouveaux centres fédéraux d’accueil. Ce que la conseillère fédérale ne dit pas, c’est que sur les 17 377 "cas Dublin" enregistrés en 2015, seuls 2461 personnes ont pu être transférées aux Etats Dublin correspondants, ce qui fait 6% de toutes les demandes d’asile de 2015. Cette révision de la loi sur l’asile provoquera la répartition de beaucoup plus de requérants d’asile entre les cantons et les communes.
Exproprier des biens immobiliers pour les requérants d’asile
Les responsables de l’asile estimant que la construction de nouveaux centres d’accueil avance trop lentement, ils veulent se donner la possibilité d’exproprier des immeubles et des terrains. La révision prévoit précisément une procédure de planification centralisée dans ce sens. Cette politique est indigne d’un Etat de droit.
Explosion des coûts
Cette révision apporte encore plus de prestations pour les requérants d’asile et rend donc notre pays encore plus attractif qu’il ne l’est déjà. A côté des coûts pour la construction de logements, pour les traitements médicaux, dentaires et psychiatriques, le contribuable suisse sera appelé à financer des avocats gratuits sans condition pour tous les requérants. Parallèlement, les mesures d’intégration prises par l’Etat (programme d’occupation, cours d’allemand ou de français gratuits, allocations de formation, cours de savoir-vivre, etc.) seront massivement étendues. Les nouveaux centres fédéraux seront de véritables hauts lieux de l’industrie de l’asile où on créera des centaines de nouveaux emplois pour des conseillers juridiques, des interprètes, des agents de sécurité, des interrogateurs, des assistants sociaux, etc.
Les conséquences de cette politique ruineuse – surtout à long terme – doivent être supportées par les communes, donc par la population et principalement les contribuables. C’est une évidence: cette politique d’accueil démesurée et indifférenciée n’est pas supportable financièrement à long terme pour les cantons et le système social. Le pillage de notre système social par des personnes qui n’ont jamais versé un centime d’impôt et de redevance provoquera forcément des tensions sociales.
La nouvelle conception de l’asile voulue par la ministre de l’asile Sommaruga vise à traiter plus rapidement un plus grand nombre de demandes d’asile. Or, les autorités admettent aujourd’hui déjà que près de 60% des requérants d’asile restent en Suisse (quote-part de protection) indépendamment du fait que ces personnes sont menacées ou non. En revanche, cette révision ne comporte strictement aucune mesure efficace pour accélérer le renvoi des personnes dont la demande a été refusée.
Cette révision de la loi sur l’asile est à tout point de vue mauvaise pour la Suisse. Il est donc important qu’elle soit massivement rejetée le 5 juin 2016.