Les négligences, qui ont rapidement repris le dessus dans le secteur de l’asile après l’éviction de Christoph Blocher, ont des conséquences navrantes: le nombre de demandes d’asile a augmenté de…
(UDC) Les négligences, qui ont rapidement repris le dessus dans le secteur de l’asile après l’éviction de Christoph Blocher, ont des conséquences navrantes: le nombre de demandes d’asile a augmenté de 53,1% en 2008 par rapport à l’année précédente! Sous la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf, les mauvaises habitudes des années nonante se sont réinstallées alors que son prédécesseur avait réussi, grâce à un travail efficace, à réduire nettement le nombre de demandes d’asile et qu’elle aurait pu poursuivre sur cette lancée.
Les révisions légales que la ministre de la justice annonce, en réaction aux derniers chiffres statistiques, pour durcir le droit d’asile et des étrangers arrivent beaucoup trop tard. Alors que le nombre de demandes d’asile marquait une tendance à la hausse durant toute l’année 2008 pour littéralement exploser en été, la conseillère fédérale Widmer-Schlumpf a attendu plus de douze mois pour enfin rouvrir ce dossier.
Déjà durant la période de fonction de Christoph Blocher, il était prévisible que les déserteurs d’Erythrée allaient poser un gros problème. L’ancien chef du département avait alors préparé des mesures dans l’intention de les appliquer par voie d’urgence. Après son éviction du Conseil fédéral, la nouvelle ministre a reporté la décision et toléré les mêmes négligences dans le secteur de l’asile que durant les tristes années nonante. L’argumentation de l’Office fédéral de la migration (ODM), qui explique la forte hausse des demandes d’asile par une aggravation de la situation dans certains pays et par des nouveaux itinéraires de migration, n’est pas convaincante. Quand un pays aussi attrayant pour les requérants d’asile que la Suisse revient à une politique d’asile molle, les passeurs criminels, africains notamment, s’en rendent très vite compte et infiltrent à nouveau des masses de gens en Suisse alors qu’avant ils se tournaient vers d’autres pays ou alors les requérants renonçaient à entreprendre un voyage aussi onéreux.
Même si le durcissement prévu de la pratique dans le domaine de l’asile peut apporter une certaine amélioration de la situation, d’autres mesures prises par le Département fédéral de justice et police sont déplacées. On a ainsi appris récemment que ce département recrutait du personnel supplémentaire avec des conditions d’engagement souples pour tenter de réduire le nombre de demandes pendantes. Cette réaction prouve bien que le DFJP se contente de combattre les symptômes au lieu de s’attaquer aux racines du mal et d’empêcher les faux réfugiés d’entrer en Suisse. La Suisse doit retrouver la réputation d’un pays appliquant strictement des règles claires dans sa politique d’asile et des étrangers.
L’augmentation du nombre de demandes d’asile de 53,1% en un an – alors que durant la même période l’Autriche, par exemple, a connu une baisse de 7,45%! – illustre l’échec de la conseillère fédérale concernée. Ce constat est d’autant plus net que les bases de calcul (nombre de demandes d’asile en 2007) étaient presque les mêmes en Suisse et en Autriche (CH: 10’400, A: 11’900 demandes). Ce développement inacceptable doit être stoppé. Le Conseil fédéral a le devoir de se saisir de ce dossier et d’appliquer fidèlement la révision de la loi sur l’asile que le peuple suisse a acceptée à une large majorité en 2006.
Berne, 14 janvier 2009