Le Conseil fédéral a décidé de tripler lesdits forfaits d’intégration pour les requérants d’asile et de dépenser 132 millions de francs de plus par an à ce titre. Mais ce n’est pas tout: le gouvernement veut aussi augmenter massivement l’indemnisation des frais supplémentaires causés par le suivi de requérants d’asile mineurs non accompagnés. Comme de coutume, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga noie sous des flots d’argent des problèmes qu’elle ne veut pas résoudre.
Le forfait d’intégration que la Confédération verse aux cantons sert théoriquement à soutenir l’intégration professionnelle et l’apprentissage d’une langue nationale de personnes admises provisoirement, de réfugiés reconnus ainsi que de personnes ayant un reçu un droit de séjour parce qu’elles ont besoin de protection. En triplant d’un seul coup le forfait d’intégration, donc en le portant de 6000 à 18 000 francs par personne, la conseillère fédérale Sommaruga espère acheter l’adhésion des cantons et des communes à sa politique.
Les personnes admises provisoirement deviennent ainsi dans la pratique des réfugiés reconnus, ce que l’UDC craignait depuis longtemps. Conformément à leur statut, ces personnes devraient pourtant immédiatement quitter la Suisse lorsque la situation dans leur pays s’améliore.
Le fait est que plus de 80% des requérants d’asile et personnes admises provisoirement ne travaillent pas et continuent de vivre plus au moins régulièrement de l’aide sociale, et cela même dix ou vingt ans après leur arrivée en Suisse. D’ailleurs pourquoi devraient-ils faire l’effort de travailler? L’aide sociale est si généreusement mesurée qu’il ne vaut pas la peine de chercher un emploi.
Qui plus est, les dizaines de milliers d’emplois, qui seraient nécessaires pour occuper des requérants d’asile généralement sans formation, n’existent pas en Suisse. Un régime de salaires minimaux et des conventions collectives de travail interdisent aujourd’hui la création de « jobs à 1000 francs » en grand nombre.
Au lieu d’investir utilement ces 132 millions de francs dans la réinsertion professionnelle des chômeurs de plus de 50 ans, le Conseil fédéral préfère gaspiller cet argent dans d’inutiles programmes d’intégration. Quand ce gouvernement prétendument dominé par la droite taillera-t-il enfin dans les dépenses d’une industrie du social complètement inefficace?
La facture devra comme toujours être payée par les contribuables. Mais il ne faut pas qu’ils s’en rendent compte. Les communes qui se plaignent ou les citoyennes et citoyens du canton de Berne, qui ont récemment refusé un crédit de 105 millions pour une solution de luxe en faveur des requérants d’asile, sont écartés moyennant un arrêté fédéral simple.