(UDC) La Communauté d’intérêt pour le secteur agro-alimentaire CISA entend participer à l’élaboration d’un accord de libre-échange avec l’UE. Tenant une conférence de presse aujourd’hui, cette…
(UDC) La Communauté d’intérêt pour le secteur agro-alimentaire CISA entend participer à l’élaboration d’un accord de libre-échange avec l’UE. Tenant une conférence de presse aujourd’hui, cette organisation a promis des perspectives à long terme au secteur agricole et alimentaire suisse ainsi que des avantages aux consommateurs. Pour des raisons difficilement explicables, la CISA ignore les intérêts des premiers concernés, c’est-à-dire des agriculteurs suisses. L’UDC ne comprend pas cette attitude et tient une fois de plus à rappeler les conséquences graves que cette ouverture du marché aurait pour les paysans suisses.
L’UE est un partenaire commerciale de premier plan pour la Suisse. Ce constat vaut aussi bien pour le domaine agricole que pour l’ensemble de l’économie. Les accords bilatéraux conclus jusqu’ici lèvent partiellement ou totalement de nombreuses barrières douanières pour les produits agricoles. Or, en analysant les effets de ces nouvelles réglementations, on constate très vite que leur bilan est dans l’ensemble négatif pour la Suisse. L’UE profite alors que le bénéfice est faible pour la Suisse.
Selon les estimations d’experts, un accord de libre-échange avec l’UE menace près de 40’000 emplois en Suisse. Les mesures d’accompagnement proposées par la Confédération n’ont guère d’effet sur ce développement. Il suffit de constater que des pertes de revenu de l’ordre de 2 milliards de francs sont opposées à des compensations pour environ 400 millions pour se rendre compte qu’il s’agit d’un pur exercice alibi. Il faut donc stopper absolument les efforts visant à ouvrir complètement le marché agricole. En lieu et place on pourrait examiner un développement de la collaboration par le biais de la clause évolutive prévue dans les accords bilatéraux 1. Ce procédé permettrait d’évaluer au préalable les chances à l’exportation des produits concernés. Cette solution exige cependant la suppression des obstacles non tarifaires aux échanges qui sont actuellement à l’origine d’inégalités de traitement des produits agricoles suisses et UE. De plus, il ne faut pas perdre de vue que les produits agricoles suisses ne sont pas trop chers compte tenu du pouvoir d’achat de la population. Les prix des produits agricoles indigènes de qualité ne pourront pas baisser massivement même avec un accord de libre échange, car les prescriptions suisses et le niveau élevé des salaires augmentent forcément les coûts de production
L’UDC demande donc au Conseil fédéral de revoir la stratégie de sa politique agricole et de veiller à ce que les agriculteurs suisses puissent produire sur une base saine. Quant à la CISA, elle doit se demander sérieusement si une communauté d’intérêts du secteur agricole ne doit pas aussi tenir compte des intérêts des agriculteurs. Car sans paysans il n’y a pas de secteur agricole suisse!
Bern, 23 octobre 2008