La Commission des institutions politiques du Conseil national (CIP-CN) examine demain l’initiative de limitation de l’UDC. Les représentants de l’UDC demanderont que la commission auditionne des experts sur les effets de la libre circulation des personnes en Suisse avant de prendre sa décision.
Depuis l’introduction de la libre circulation des personnes en 2002, 1,1 million de personnes en chiffre net ont immigré en Suisse. Et les migrants continuent d’affluer à raison de 60’000 à 80’000 par an. Les conséquences pour notre pays sont graves. Plus d’un million d’habitants supplémentaires utilisent les infrastructures, l’approvisionnement en eau et en électricité, les transports publics et les routes, les écoles, les hôpitaux et de nombreux autres équipements. Ce million d’étrangers influence forcément aussi l’identité d’un petit pays comme le nôtre. Les écoles ne parviennent plus à intégrer les enfants étrangers; les travailleurs les moins qualifiés ne trouvent plus d’emploi; les coûts de l’aide sociale explosent; le risque de ghettoïsation augmente.
Les partisans de la libre circulation des personnes affirment que la libre circulation est d’une importance capitale pour l’économie. Ce constat ne vaut que si l’on considère l’économie de manière isolée et que l’on ignore les coûts de l’immigration pour la société, pour les institutions sociales, la santé et la sécurité. Et si on oublie que la libre circulation des personnes met surtout sous pression les salariés de plus de 50 ans qui sont remplacés par de la main-d’œuvre jeune et bon marché – un problème que le Conseil fédéral prétend résoudre avec sa « rente-pont ».
La discussion doit être sérieuse
La position de l’UDC est claire: pour maîtriser les conséquences aussi dangereuses qu’onéreuses de la libre circulation des personnes, la Suisse doit commencer par reprendre en main le contrôle de l’immigration. Elle ne peut le faire actuellement à cause de l’accord de libre circulation qui donne à quelque 500 millions de citoyennes et de citoyens UE le droit d’immigrer en Suisse.
La Suisse peut parfaitement recruter de la main-d’œuvre qualifiée de manière unilatérale et contrôlée, donc sans accord de libre circulation, mais conformément à la Constitution fédérale, donc en tenant compte de la situation économique générale et en assurant la préférence nationale, notamment au profit des travailleurs âgés.
Mais il y a encore une autre question à se poser: notre système juridique libéral supporte-t-il une immigration aussi massive? La dite politique de protection du climat, par exemple, comporte des projets de lois et d’ordonnances qui restreignent sensiblement la liberté et la responsabilité individuelle des gens.
La Commission des institutions politiques du Conseil national discutera demain de l’initiative de limitation. Afin que cet important débat repose sur des bases solides, les représentants de l’UDC demandent que la commission invite des experts pour parler des conséquences de la libre circulation.