Christoph Blocher, ancien conseiller fédéral et vice-président de l’UDC, et Hans Kaufmann, conseiller national, ont tenu une conférence de presse aujourd’hui sous la présidence de Toni Brunner…
(UDC) Christoph Blocher, ancien conseiller fédéral et vice-président de l’UDC, et Hans Kaufmann, conseiller national, ont tenu une conférence de presse aujourd’hui sous la présidence de Toni Brunner, conseiller national et président de l’UDC Suisse, pour analyser en détail la crise bancaire et proposer des mesures visant à minimiser le risque de concentration que représentent ces entreprises pour la Suisse. Tant le Conseil fédéral que l’autorité de surveillance doivent maintenant assumer leurs responsabilités. La direction de l’UDC manifeste ainsi sa volonté d’ouvrir un débat transparent et approfondi sur un sujet fondamental pour notre pays, l’avenir de la place financière suisse. Il appartiendra aux organes du parti de faire leur choix parmi les revendications proposées. La question de fond est toujours la suivante: qu’est-ce qu’en réalité l’économie de marché?
Les deux grandes banques UBS et Credit Suisse représentent un risque économique énorme pour la Suisse. Il s’agit donc d’adapter les structures de ces deux entreprises par le biais d’une loi. En adoptant son programme de sauvetage de l’UBS, la Confédération a de fait accordé une garantie d’Etat aux deux grandes banques, par analogie à la situation des banques cantonales. Pour la direction du parti, il est évident que cette intervention implique aussi un droit de surveillance et de contrôle de l’Etat. Elle demande donc que les deux grandes banques appliquent pour la direction une structure salariale semblable à celle des entreprises de la Confédération. Le risque de disparition en cas de mauvaise gestion est une motivation essentielle à gérer efficacement une entreprise. Or, comme l’Etat ne peut pas laisser tomber les grandes banques, cet élément fondamental de l’économie de marché fait défaut. Ainsi, l’Etat a dû reprendre des titres « pourris » pour un montant de 40 milliards de francs et signer un emprunt à conversion obligatoire de 6 milliards de francs qu’il devra convertir en l’espace de 30 mois. La Confédération deviendrait ainsi un grand actionnaire de l’UBS avec une part d’environ 10%. Si on devait en arriver là, la direction de l’UDC demande que la Confédération détienne, pour la durée de son engagement d’actionnaire, un siège au conseil d’administration de l’UBS.
De l’avis de l’expert financier Hans Kaufmann, l’Etat doit se retirer aussi rapidement que possible de l’UBS. Une participation durable doit être évitée dans tous les cas. Quant à la division du groupe en entreprises juridiquement indépendantes en Suisse et à l’étranger, elle n’est pas possible pour Hans Kaufmann. Les risques inhérents au système ne peuvent pas simplement être annulés par une construction juridique. Il faudrait pour cela réduire le volume des affaires et, partant, les risques. Le conseiller national demande que les livres commerciaux développés dans le courant des années passées soient massivement réduits et que certains secteurs soient abandonnés, donc vendus ou liquidés. Hans Kaufmann relève que l’Etat a déjà la compétence d’intervenir dans la politique salariale des banques via la FINMA. Il estime que notamment la question de la responsabilité civile empêche la Confédération de siéger au conseil d’administration de l’UBS.
Les organes de l’UDC Suisse examineront dans les jours et semaines à venir les propositions de la direction du parti. Le processus de formation de l’opinion sera approfondi par ce débat, ce qui conduira finalement à des choix clairs et fondés.
Berne, 16 février 2009