L’UDC s’oppose au projet d’envoyer des soldats suisses supplémentaires à l’étranger. Ces engagements militaires à l’étranger d’un petit Etat comme la Suisse posent de graves problèmes de neutralité…
(UDC) L’UDC s’oppose au projet d’envoyer des soldats suisses supplémentaires à l’étranger. Ces engagements militaires à l’étranger d’un petit Etat comme la Suisse posent de graves problèmes de neutralité. En outre, aussi longtemps que les étapes de développement 08-11 de l’armée et leur financement ne sont pas réglés, il ne peut être question de dévier une partie du crédit militaire en faveur d’onéreuses aventures militaires à l’étranger. La place de notre armée est avant tout en Suisse. C’est ici que l’armée a la tâche importante de se préparer à une menace terroriste croissante découlant notamment de tensions culturelles et religieuses. La sécurité de la Suisse ne se joue pas au Soudan du Sud, mais ici même.
Nombre d’Etats européens réduisent actuellement leurs contingents militaires à l’étranger (par exemple, l’Italie, l’Espagne, les pays scandinaves, etc.). La Suisse, en revanche, songe à augmenter son engagement de 270 à 500 personnes. Il y a eu moins deux bonnes raisons de refuser ce projet: d’une part, les analyses de la menace pesant actuellement sur la Suisse (cf. par ex. rapport sur la sécurité intérieure), d’autre part, la baisse des ressources financières du département fédéral de la défense. Au lieu de se concentrer sur les nombreuses questions que suscitent les étapes de développement 08-11 et de chercher des solutions, le DDPS ouvre de nouveaux chantiers.
L’UDC s’oppose à l’intention du Conseil fédéral d’envoyer des soldats supplémentaires en Afrique. Il va de soi que le refus de l’UDC ne concerne pas les engagements humanitaires, mais les ainsi nommés « opérations de maintien de la paix ». Le coût et l’utilité réelle de ces « opérations de maintien de la paix » de l’armée suisse sont totalement inconnus.
La menace pesant sur la Suisse a évolué. Aujourd’hui, la priorité doit être mise sur la sécurité intérieure. La place croissante donnée aux engagements étrangers est difficilement compréhensible dans ces conditions. On ne voit absolument pas les intérêts que la Suisse défend au Kosovo ou éventuellement au Soudan du Sud. Le risque de voir la Suisse devenir partie dans un conflit armé est permanent.
Avant de connaître exactement le coût et l’utilité de tels engagements étrangers il est hors de question d’en autoriser de nouveaux. L’UDC demande l’abandon des engagements militaires suisses à l’étranger et une concentration des moyens financiers et personnels disponibles sur la Suisse où leur utilité est beaucoup plus évidente.
Berne, 6 juillet 2006