Le Conseil fédéral a décidé d’envoyer l’armée suisse faire du service actif à l’étranger. L’UDC condamne vivement ce choix qui rompt totalement avec la tradition d’une armée préparée à la défense…
(UDC) Le Conseil fédéral a décidé d’envoyer l’armée suisse faire du service actif à l’étranger. L’UDC condamne vivement ce choix qui rompt totalement avec la tradition d’une armée préparée à la défense et équivaut à la destruction de la neutralité suisse. La raison profonde de ce projet n’est absolument pas de défendre des bateaux suisses, mais d’introduire le service actif de l’armée suisse à l’étranger sous la conduite de l’UE, donc sous le commandement de troupes de combat étrangères.
Le Conseil fédéral a l’intention de dépêcher une troupe bigarrée composée de soldats, d’infirmières et de juristes dans le Golfe d’Aden. En faisant ce choix, il décide ni plus ni moins d’envoyer des soldats suisses dans une guerre internationale.
Le Conseil fédéral poursuit sans hésiter sa politique d’abandon progressif de la neutralité permanente, armée et intégrale. La décision prise est une rupture complète avec la tradition d’une armée axée sur la défense nationale. Le coût de ce service actif à l’étranger est aussi totalement disproportionné par rapport aux intérêts suisses prétendument dignes de la protection: durant les quatre premiers mois de cette année, juste quatre bateaux battant pavillon suisse ont emprunté le Golf d’Aden. Si un bateau décide de faire plutôt le tour de l’Afrique, il allonge sa route de seulement sept à douze jours. On assiste de surcroît à une escalade de ce conflit vers une guerre sanglante puisque plusieurs pirates et otages ont déjà été tués. L’UDC invite aussi le Conseil fédéral à ne pas sous-estimer les intérêts défendus par les grandes puissances qui cherchent à obtenir une suprématie stratégique dans cette zone maritime reliant l’Europe à l’Asie.
L’UDC rappelle que la participation à l’opération militaire Atalanta ou d’autres services militaires actifs à l’étranger ne reposent sur aucune base légale. On ne peut les justifier ni par l’alinéa 1, ni par l’alinéa 2 de l’article 69 de la loi militaire: Atalanta est clairement une opération militaire et non pas une opération humanitaire selon l’al. 1; l’al. 2 ne s’applique pas non plus parce que l’ancien ministre de la défense Samuel Schmid avait expressément exclu, lors de l’examen de cette loi, une extension de la notion d’objets dignes de protection et que seules les ambassades suisses ont été explicitement nommées. Les intérêts économiques des armateurs ne sont certainement pas concernés par cette disposition. La modification proposée de la loi militaire vise à permettre des engagements policiers dans les Etats dits « échoués ». Cette argumentation est dangereuse, car il n’existe plus d’Etats à proprement parler dans de nombreuses régions en crise.
Le Conseil fédéral a une fois de plus placé les intérêts des grandes puissances au-dessus de nos principes d’indépendance, de souveraineté et de neutralité. L’UDC est opposée au service actif de l’armée suisse à l’étranger. Si ce projet devait franchir sans encombre le Parlement, elle envisagera le lancement d’un référendum.
Berne, 23 avril 2009