Plus de deux ans après son entrée en fonction la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf présente enfin une révision partielle de la loi fédérale sur l’asile et les étrangers. Ses propositions…
Plus de deux ans après son entrée en fonction la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf présente enfin une révision partielle de la loi fédérale sur l’asile et les étrangers. Ses propositions n’apportent strictement aucune solution à cette problématique lancinante.
La réforme proposée est non seulement inutile contre l’afflux de requérants d’asile nigérians qu’il faudrait enfin pouvoir renvoyer dans leur pays; elle va même jusqu’à ancrer dans la loi le jugement problématique du Tribunal administratif fédéral concernant l’admission provisoire de déserteurs et d’objecteurs de conscience. C’est dire que la Suisse deviendra la destination privilégiée de la communauté mondiale des déserteurs et objecteurs. Il faut savoir à ce propos que le statut de personne admise provisoirement est bien plus confortable légalement parlant que celui de requérant d’asile. Une fois de plus on argue du droit international public pour justifier des inepties. Dans sa réponse à la procédure de consultation, l’UDC avait clairement demandé l’exclusion sans exception de l’objection de conscience et de la désertion de la liste des motifs justifiant une demande d’asile.
Le message que le Conseil fédéral adresse au Parlement est complètement dépourvu d’éléments dissuasifs. Bien au contraire, le gouvernement propose même de créer un service s’occupant des requérants d’asile pour leur garantir une information complète sur les procédures dont ils disposent et sur les chances qu’ils ont de les faire aboutir. Cette innovation ouvre, aux frais des contribuables, de nouvelles et juteuses possibilités à l’industrie de l’accueil des réfugiés et des recours en droit. De surcroît, l’Etat encourage ainsi la prolongation des procédures, si bien les prétendus efforts visant à accélérer le traitement des cas en justice sont de purs exercices alibis pour la galerie. Par exemple, le délai de recours ramené à 15 jours contre la décision matérielle sur l’asile est toujours beaucoup trop long en comparaison internationale.