Le Conseil fédéral a l’intention de dépenser au total 22 milliards de francs pour la formation ces prochaines années. La formation est un bien précieux pour un pays pauvre en ressources comme la…
(UDC) Le Conseil fédéral a l’intention de dépenser au total 22 milliards de francs pour la formation ces prochaines années. La formation est un bien précieux pour un pays pauvre en ressources comme la Suisse. Mais ce n’est pas en accélérant massivement la hausse des dépenses pour un secteur qui bénéfice déjà une forte augmentation des investissements que l’on obtiendra de meilleurs résultats à l’étude PISA. Le système suisse de formation manque d’efficacité et il est trop peu axé sur les besoins du monde du travail et de l’économie. La Suisse dépense le plus pour son instruction publique, mais ses écoliers sont médiocres. Cette décision d’augmenter les moyens affectés à la formation sans fixer de priorités empêche des réformes indispensables et incontestées du système de formation.
Durant la session parlementaire d’automne à Flims, les autres partis ont fait de la surenchère en matière de formation. Le PRD, le PDC, le PS et les Verts ont déposé quatre interventions quasi identiques qui ne se distinguaient que par le taux de croissance des dépenses pour la formation (entre 6 et 10%). Mais la question de fond, elle, n’a jamais été abordée: comment améliorer la qualité de l’instruction publique suisse? Que faire pour que nos jeunes ne soient pas ridiculisés dans les études PISA?
L’unique réponse que les autres partis ont su donner à cette question est: augmenter les dépenses pour la formation. Ces milieux pensent sans doute qu’il suffit de donner plus d’argent sans se demander si les bénéficiaires emploient utilement ces contributions. Or, la Suisse dépense aujourd’hui déjà plus d’argent par écolier que les autres pays et, pourtant, les résultats de ses écoliers sont médiocres. Il faut donc commencer par se demander où fixer des priorités et comment améliorer la qualité de la formation. La décision d’aujourd’hui du Conseil fédéral de participer à cette surenchère interpartis est d’autant plus déplacée que d’énormes échéances financières attendent la Confédération dans les années à venir. De nombreuses institutions financières sont déficitaires et la NLFA fera également un trou énorme dans la caisse fédérale. Aussi, l’argent des contribuables doit-il être utilisé avec plus de circonspection, également dans le domaine de la formation.
L’UDC invite le Conseil fédéral à préciser ses intentions. Il n’est plus permis aujourd’hui de subventionner tout et n’importe quoi selon le principe de l’arrosoir. La Suisse ne peut plus s’offrir un tel luxe. Pour retrouver une position de leader mondial en matière de formation, la Suisse doit améliorer l’efficience de son enseignement et non pas simplement augmenter les contributions publiques. La formation doit par ailleurs se mesurer au bon fonctionnement de l’économie et répondre aux besoins du monde du travail. On ne résout pas les problèmes de notre système de formation avec de l’argent uniquement.
Berne, le 24 janvier 2007