Le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) a publié aujourd’hui son rapport annuel sur la libre circulation des personnes avec l’UE. Comme de coutume, le seco se répand en propos enjolivant la…
Le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) a publié aujourd’hui son rapport annuel sur la libre circulation des personnes avec l’UE. Comme de coutume, le seco se répand en propos enjolivant la situation et interprète la réalité de manière pour le moins particulière. Publié ce même jour, le rapport de l’ODM sur la migration en 2010 donne la vraie dimension de la vague d’immigration en provenance de l’UE. Selon l’Office de la migration, 90 496 personnes ont immigré l’an passé en Suisse en provenance de l’UE. Le solde migratoire global (immigration moins émigration) atteint ainsi 382 000 personnes pour les cinq dernières années, soit la population de la ville de Zurich. Quant aux chiffres du seco, ils indiquent clairement que les étrangers provenant de pays tiers sont évincés par les ressortissants UE et aussi que les régions frontalières subissent des pressions massives.
Le taux de chômage chez les ressortissants de pays extérieurs à l’UE stagne à un niveau élevé, soit à 7,8%. Ces personnes sont évincées de leurs places de travail par les immigrants UE, mais elles restent en Suisse pour toucher les indemnités de chômage. Le solde migratoire est élevé même quand la conjoncture ralentit. On constate aussi que la promesse du Conseil fédéral d’une baisse de l’immigration provenant d’Etat tiers à la suite de la libre circulation des personnes avec l’UE est fausse. L’immigration originaire des Etats tiers reste stable. Par ailleurs, plusieurs régions frontalières ont constaté une explosion de l’immigration avec l’entrée en vigueur de la libre circulation. Dans le canton du Tessin, le solde migratoire s’est multiplié par treize depuis 2002 en comparaison avec les dix dernières années sans libre circulation des personnes. Ces régions connaissent aussi une forte progression du nombre de frontaliers.
Le seco répète comme un moulin à prières que l’immigration concerne surtout des personnes hautement qualifiées et il en veut pour preuve les formations scolaires annoncées par les immigrants. Il se garde bien sûr de dire qu’en raison des fortes différences entre les systèmes scolaires et de formation cette référence n’est guère significative. Ainsi, le taux de maturité est de l’ordre de 80% en Italie et de 50% en France. Il serait plus significatif de connaître les professions effectivement exercées en Suisse par les immigrants. On constaterait alors sans doute que le personnel de cuisine et de service est sensiblement plus nombreux à immigrer que les ingénieurs, et cela quel que soit le diplôme scolaire affiché.
Il est évident pour l’UDC que la Suisse doit retrouver toute sa souveraineté en matière d’immigration. L’immigration doit redevenir contrôlable et gérable. Samedi prochain, les délégués de l’UDC Suisse se prononceront donc, sur proposition de la direction du parti, sur le lancement d’une initiative limitant l’immigration.