L’UDC l’avait déjà relevé lors de la procédure de consultation et, aujourd’hui, le Conseil fédéral est contraint de l’admettre également: l’AVS est dans une situation financière catastrophique. Si…
(UDC) L’UDC l’avait déjà relevé lors de la procédure de consultation et, aujourd’hui, le Conseil fédéral est contraint de l’admettre également: l’AVS est dans une situation financière catastrophique. Si aucune modification n’est apportée à la législation AVS actuelle, cette institution est en faillite en 2010.
Il est urgent d’agir. Le Conseil fédéral prévoit de procéder en deux étapes. Il a raison, en principe, mais il continue de se fixer de fausses priorités. Au lieu d’entreprendre dès à présent tout ce qui est en son pouvoir pour éviter le collapsus de la principale œuvre sociale suisse, il continue d’en étendre les prestations.
Le Conseil fédéral veut introduire une rente-pont alors que la Constitution fédérale ne l’y autorise pas. Ainsi, il serait possible d’obtenir une rente-pont durant trois ans dès l’âge de 62 ans déjà et de recevoir ensuite la rente AVS complète. Ce procédé décourage forcément les salariés âgés à conserver leur emploi jusqu’à l’âge normal de la retraite. Or, le 9 décembre dernier, le Conseil fédéral s’est engagé dans une voie exactement inverse en annonçant des réformes des assurances sociales n’ayant aucune incidence sur l’âge de la retraite.
Ces prestations AVS anticipées déchargent l’AI et l’assistance sociale aux frais de l’AVS. Les explications données par le Conseil fédéral concernant le coût de cette opération et le droit à la rente-pont sont extrêmement confuses. Le prix de cette nouvelle prestation dépassera sans doute largement les estimations du gouvernement. De plus, les économies engendrées par cette 11e révision de l’AVS ne déploieront tous leurs effets qu’à partir de 2015. A court terme, la rente-pont augmentera donc massivement les dépenses du fonds AVS et accélérera le collapsus de cette institution. Les expériences désastreuses faites par les caisses de pension des CFF et des chemins de fer privés avec des modèles analogues ont bien montré que la rente-pont n’est pas supportable financièrement à moyen terme. De plus, cette prestation discrimine les personnes qui prennent une retraite anticipée et qui doivent, de ce fait, renoncer pour le reste de leur vie à un certain pourcentage de leur rente alors que les bénéficiaires de la rente-pont ont droit à la rente complète.
L’UDC combattra la rente-pont qui constitue une menace existentielle pour l’AVS. Elle n’accepte pas la politique timorée du conseiller fédéral Pascal Couchepin qui préfère léguer à son successeur une révision désagréable de l’AVS au lieu de s’y attaquer lui-même. L’UDC fera tout pour garantir la pérennité de l’AVS pour toutes les citoyennes et tous les citoyens.
Berne, 21 décembre 2005