Réuni en séance aujourd’hui, le groupe parlementaire UDC a confirmé une fois de plus avec détermination sa ligne concernant le projet Prévoyance vieillesse 2020: son premier souci est de garantir durablement l’AVS pour les générations à venir. Cela signifie aussi qu’une baisse du taux de conversion dans le Deuxième pilier doit être compensée dans ce dernier. Il faut rappeler à ce sujet que seuls les nouveaux rentiers toucheraient le supplément de 70 francs pendant une période transitoire alors que les rentiers actuels resteraient les mains vides.
Les parlementaires fédéraux UDC ont en outre approuvé plusieurs interventions sur le thème de la légalisation des étrangers séjournant clandestinement en Suisse. Ils se prononcent catégoriquement contre la poursuite de l’expérience fatale à laquelle se livre actuellement le canton de Genève. Selon une enquête du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), quelque 76 000 sans-papiers vivent aujourd’hui en Suisse, dont 13 000 dans le canton de Genève. Or, ce dernier s’est mis à légaliser les étrangers clandestins en leur distribuant des autorisations de séjour. Cette pratique émet un signal désastreux. Elle ne combat certainement pas le travail au noir, mais au contraire l’encourage et lui fait une belle publicité. De plus, ces autorisations de séjour profitent à des étrangers en règle générale peu qualifiés en provenance d’Etats tiers, alors que les entreprises doivent demander des autorisations pour faire venir du personnel professionnellement qualifié originaire de pays non-membres de l’UE.
Avec son initiative parlementaire, l’UDC vise, d’une part, à empêcher une extension de cette distribution d’autorisations de séjour à des étrangers illégaux. Il faut à cet effet préciser les exigences définies dans la loi sur les étrangers. D’autre part, l’UDC demande que les autorisations de séjour déjà accordées à des clandestins soient bien évidemment imputées aux contingents et plafonds imposés aux cantons concernant les étrangers provenant d’Etats tiers. En outre, l’UDC a déposé une motion qui réclame que le Conseil fédéral suspende immédiatement la "pratique genevoise", du moins aussi longtemps que l’initiative parlementaire mentionnée plus haut n’a pas été examinée et que la situation n’a pas été clarifiée. Si d’autres cantons se mettaient à récompenser, avec la bénédiction de la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga, les étrangers illégaux en leur offrant des autorisations de séjour, l’attraction que la Suisse exerce sur ces migrants clandestins augmenterait massivement.
Le groupe UDC a en outre examiné la loi sur le travail au noir qui sera soumise au Conseil national demain mercredi. Il n’est guère satisfait du cours pris par ce débat jusqu’ici. Le Conseil des Etats veut exclure la procédure simplifiée pour les sociétés de capital et les coopératives ainsi que pour les conjoints et enfants travaillant dans l’entreprise familiale. Cette décision frappe notamment les exploitations familiales de la gastronomie et de l’hôtellerie. Dans la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national, qui a préparé cet objet, des parties de l’UDC et du PLR ont soutenu la version du Conseil des Etats au détriment de la branche gastronomique. Le groupe UDC a décidé à l’unanimité de soutenir la minorité Flückiger afin de permettre aux entreprises familiales, notamment du secteur gastronomique et hôtelier, de pratiquer une comptabilité plus simple.
L’UDC entend renforcer la navigation aérienne, la sécurité du trafic aérien, les aéroports nationaux et Skyguide. Son groupe a donc décidé d’apporter son soutien à la révision partielle de la loi sur l’aviation 1+ ainsi qu’aux perfectionnements adoptés par les commissions préparatoires. Les parlementaires UDC estiment que les aéroports ne sont certainement pas le bon endroit pour pratiquer une protection excessive des marécages qui entraverait le recours à des techniques modernes et à des aménagements servant à la sécurité des aéroports.
Une fois de plus le groupe UDC a ouvert le dossier du programme de stabilisation 2017-2019 qui sera soumis jeudi prochain en troisième lecture au Conseil des Etats. Il s’est prononcé pour la version du Conseil national. Mais même si le projet du National finissait par s’imposer sur tous les points encore litigieux, le programme de stabilisation du Parlement serait largement en dessous des mesures proposées par le Conseil fédéral et l’UDC. Pour garantir le respect du frein à l’endettement l’année prochaine, il faudra donc prendre rapidement des mesures supplémentaires plus restrictives pour stopper la croissance incontrôlée des dépenses fédérales.