Une bonne partie de la population de Suisse romande est opposée à cette ouverture imprudente du marché du travail suisse. Le Comité romand contre l’immigration de l’est a donc décidé de combattre…
Une bonne partie de la population de Suisse romande est opposée à cette ouverture imprudente du marché du travail suisse. Le Comité romand contre l’immigration de l’est a donc décidé de combattre ce projet. En effet, la brève période durant laquelle des expériences ont pu être faites avec la libre circulation des personnes accordée aux quinze anciens membres de l’UE a laissé des impressions essentiellement négatives en Suisse romande.
Dans les domaines déjà critiques en Suisse comme le chômage, la pression sur les salaires, la criminalité et le système social (assurance-chômage et invalidité, primes d’assurance-maladie, etc.), la libre circulation des personnes issue des accords bilatéraux I n’a apporté aucune amélioration, bien au contraire, les chiffres statistiques sont toujours plus mauvais. La conclusion est donc évidente: contrairement aux promesses des partisans de l’extension de la libre circulation à l’est, le projet soumis au peuple le 25 septembre prochain continuera d’affaiblir progressivement le marché du travail suisse.
Un exemple: depuis que les frontières suisses sont ouvertes aux travailleurs des 15 anciens membres de l’UE, des milliers de personnes affluent tous les matins à Genève depuis la France pour y exercer leurs activités professionnelles. Ces « nomades du travail » ne paient pas d’impôts en Suisse et n’y dépensent d’ailleurs pas d’argent non plus. Ils apportent même leur repas de midi pour ne pas devoir payer un seul franc en Suisse. Les conséquences de cette situation sont bien connues. Genève connaît depuis quelque temps le chômage le plus important de Suisse. Son système social est à bout de souffle et son économie stagne. La libre circulation des personnes conclue avec les accords bilatéraux I n’a donc nullement amélioré la situation sur le marché du travail genevois, mais elle l’a au contraire aggravée. De surcroît, un nouveau phénomène se manifeste depuis peu: une concurrence massive pour les petites et moyennes entreprises suisses. De plus en plus de mandats dans les secteurs du bâtiment, du génie civil, du paysagisme, du support, etc. sont attribués à des PME françaises. Les maisons suisses restent becs dans l’eau. Inversement, la branche des bureaux de placement pour les emplois temporaires en Suisse connaît un véritable boom. L’extension de la libre circulation à l’est renforcera encore une fois ces tendances. Cette ouverture n’apporte aucune relance économique à la Suisse. En fait, elle exporte la croissance économique.
Par contre l’extension de la libre circulation à l’est apportera très certainement une nouvelle et lourde bureaucratie, de nouvelles lois et contraintes ainsi que des coûts supplémentaires à cause des mesures d’accompagnement. Les arts et métiers ainsi que les PME en seront les premières victimes. Mais la hausse des coûts sociaux (assurance-chômage, assurance-invalidité, assistance sociale, primes d’assurance-maladie, etc.) coûtera encore bien plus cher aux Suisses. Il est évident que la multiplication des cas de chômage, de maladie, voire d’invalidité parmi les travailleurs immigrés de l’est et leurs familles (regroupement familial) va très vite charger massivement notre système social. Faut-il que nous passions à la caisse pour cela? Si nous rejetons le 25 septembre l’extension de la libre circulation des personnes, nous ouvrons la voie à une bonne solution. Les entreprises disposeront alors des contingents de main-d’œuvre dont le marché du travail a besoin et qu’il supporte. Il faut donner aux chefs d’entreprise la possibilité de recruter à l’étranger les travailleurs et les spécialistes dont ils ont effectivement besoin, mais non pas ouvrir les portes à une immigration incontrôlée. Donc NON à l’immigration de l’est.
Bern, 15 août 2005