En 2019, peu avant les élections fédérales, la grève féministe se parait de violet pour réclamer une réforme du droit pénal sexuel et dénoncer les violences faites aux femmes. Quatre ans plus tard, les victimes de violence s’avèrent être les grandes perdantes des réformes souhaitées.
Durant ces quatre années, la réforme du droit pénal sexuel a bel et bien été débattue au Parlement. Mais, centrée sur l’aspect du consentement, elle a totalement écarté les revendications visant à protéger les femmes, prévenir les agressions et punir leurs auteurs.
Des peines ridicules dans l’indifférence générale
Dans un silence médiatique assourdissant, l’union de la gauche et du PLR a balayé la demande de l’UDC pour qu’une condamnation pour les viols particulièrement graves soit synonyme de passage par la case prison. Les auteurs qui commettent des viols en usant de moyens de contrainte tels que la violence ou les menaces pourront toujours bénéficier du sursis complet.
Quand on sait que plus d’un quart des auteurs de viols condamnés bénéficie aujourd’hui déjà d’un sursis complet, cette décision ne peut que révolter. Tout aussi révoltant était le combat des Verts et du PLR pour que les violeurs puissent être sanctionnés d’une simple peine pécuniaire, dans l’indifférence des médias et des mouvements féministes.
Une grève féministe confisquée aux femmes
La réalité, c’est que la grève féministe a été confisquée aux femmes. Des partis politiques et associations politisées ont pris le contrôle de cet événement qui aurait dû pouvoir nous rassembler toutes pour une cause essentielle.
Sinon, comment ces mouvements auraient-ils pu garder le silence lorsque l’élu socialiste Carlo Sommaruga, défendant les peines pécuniaires plutôt que la prison, a parlé à la tribune du Conseil des Etats de « cas relativement bénins » de viol ? Où étaient nos représentantes et les représentants des médias, d’habitude si prompts à réagir ?
Unissons-nous, pour toutes les femmes et contre la récupération
Pourquoi le 14 juin sera-t-il consacré à proposer des motions et postulats inefficaces et populistes plutôt qu’à se prononcer en faveur des victimes, dans un combat qui aurait pu être gagné à quelques voix ? La réponse, vous la connaissez : car les peines de prison, seules à même de protéger les victimes, ne correspondent pas à l’idéologie profonde des organisations qui ont confisqué la grève aux femmes.
Aujourd’hui, je vous lance un appel, à vous, toutes les femmes et tous les hommes désireux de vous engager pour une société plus juste. Prenons la parole, engageons-nous. Approprions-nous ces combats et refusons qu’ils soient volés par des partis politiques et syndicats à l’approche de chaque élection pour la défense de leurs intérêts propres. Car je sais que les femmes méritent mieux que ça. Et vous ?