Chère Famille UDC, Chers Amis et Sympathisants,
Fierté, humilité et responsabilité, voilà les trois notions qui résument les sentiments personnels que j’éprouve en cette fête du 1er août, en ce 728e anniversaire de ma patrie, la Confédération suisse.
Fierté
En ce 1er août je suis fier de notre belle Suisse. Le sens de l’économie, l’assiduité au travail et la ponctualité sont depuis des siècles des vertus helvétiques et reconnues à l’étranger comme des caractéristiques typiquement suisses. C’est grâce à ces vertus que notre pays pauvre en matières premières, mais riche en montagnes et autres surfaces improductives se porte si bien aujourd’hui.
Ces valeurs nationales sont un modèle d’avenir. C’est cette conscience de valeurs communes qui crée une identité nationale et inspire ce sentiment précieux et réconfortant d’appartenir à un ensemble.
Les institutions interétatiques ne devraient pas craindre les identités, valeurs et symboles nationaux. Au contraire, elles seraient bien inspirées de se montrer plus respectueuses à l’égard des valeurs nationales. Les promesses d’argent que les politiciens multiplient volontiers à l’étranger ne remplacent pas des valeurs solides et une identité saine, pas plus que les appels répétés à la solidarité.
Aux personnes qui souhaitent avoir une image à la fois concrète et colorée de nos valeurs, je conseille vivement de se rendre ces prochains jours à la « Fête des Vignerons ». Ce spectacle, qui se déroule à Vevey dans une arène spécialement construite avec quelque 20’000 places assises présente la culture et le mode de vie suisse d’une manière à la fois moderne et terre à terre qui dépasse largement le cadre de la viticulture. Plus de 5000 interprètes composent une trentaine de tableaux qui déclenchent un vif sentiment de patrie et d’appartenance. J’ai été profondément ému par le tableau de la désalpe fribourgeoise aux sons de cors des Alpes et de l’hymne fribourgeois « Lioba » qui est émaillé de messages vantant la joie de vivre. Je me souviens aussi de la scène où la jeune interprète principale demande à son père pourquoi l’homme pleure tout en chantant une si belle chanson. Sa réponse: « C’est parce qu’il pense que la vie dans cette belle patrie passe beaucoup trop vite. »
Il est évident que le 1er août est une occasion tout indiquée de rappeler les valeurs centrales de la Suisse afin que notre îlot de prospérité, notre îlot du bonheur, puisse survivre face à un voisinage agité et peu fiable à moyen ou long terme.
Un peu de chance, la géographie, l’ardeur au travail et une politique intelligente y ont jusqu’ici contribué. J’en suis fier aujourd’hui.
Humilité
Malgré ce sentiment de fierté, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi notre pays se porte si bien aujourd’hui. Qui a créé tout cela?
Alors la fierté se teint d’un sentiment d’humilité. L’humilité devant la création divine à laquelle nous devons cet environnement merveilleux, ces beautés uniques que j’ai eu la chance de découvrir et de redécouvrir ces derniers jours lors de mes excursions et randonnées, qu’il s’agisse des paysages uniques du vignoble lémanique ou de la vue merveilleuse sur les Alpes, le Plateau, le Jura et le joli lac de Thoune dont les promeneurs jouissent depuis le Sigriswiler Rothorn d’un côté, depuis le Stockhorn de l’autre. Ces sommets millénaires nous font comprendre la faiblesse de la gente humaine et le peu d’influence qu’elle exerce finalement sur la marche du monde.
La semaine dernière durant une petite excursion avec les collaboratrices et collaborateurs du secrétariat général de l’UDC j’ai été une fois de plus frappé par l’immensité du plissement alpin sous le Doldenhorn dans la Gasterntal au-dessus de Kandersteg. La puissance qui s’en dégage dépasse notre entendement et nous rend humble.
Ce sentiment d’humilité est aussi à sa place face à nos ancêtres qui ont marqué le système politique de la Suisse au fil des siècles pour en faire le meilleur du monde.
« Au vu des temps difficiles, les gens et les communautés d’Uri, de Schwyz et de Nidwald s’engagent à se prêter mutuellement un soutien sans borne contre tous ceux qui, dans leurs vallées et au dehors, les attaqueraient ou leur causeraient du tort. Les communautés s’apportent conseil et soutien à leurs propres frais en cas d’attaques contre leurs membres ou leurs biens dans leurs vallées et au dehors, et s’y engagent par serment en confirmant et renouvelant l’ancien pacte. » Ce message du Pacte fédéral de 1291 a gardé toute sa valeur de nos jours.
Sans liberté il n’y a pas d’autodétermination. Et notre liberté n’est pas un cadeau du ciel. Elle doit être constamment défendue contre les tentatives de pression de l’extérieur – et de l’intérieur. Durant les cent ans écoulés, la Suisse a toujours réussi à résister face à ces pressions, parfois en prenant des risques considérables. Ce fut le cas lors de la grève générale de 1918, durant la Deuxième Guerre mondiale, face au mouvement de mai 68 et dans le cadre des discussions sur l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen ou à l’Union européenne. A chaque fois, la Suisse a pu sauvegarder sa démocratie directe.
C’est grâce à notre démocratie directe que nous occupons les premières places dans les classements internationaux selon l’attractivité économique, la prospérité, le système social, la dette publique et même le sentiment de bonheur des habitants.
Ces succès nous imposent de l’humilité à l’égard des personnes âgées et des générations précédentes qui ont créé tout cela.
Responsabilité
Nous avons à notre tour la responsabilité de sauvegarder ce bel héritage et de le développer pour l’avenir. Aujourd’hui, nous devons tout particulièrement veiller à ce que l’administration et les élus politiques restent proches des citoyennes et des citoyens. Phénomène de notre temps, la lassitude croissante face à la politique doit être endiguée par des élus politiques qui ont le courage de nommer les vrais problèmes et de les attaquer. Le 20 octobre prochain vous pourrez décider dans l’urne quel parti politique mérite le plus votre confiance de ce point de vue.
Nous devons nous opposer à l’uniformisation et à l’égalitarisme aveugle qu’on veut nous imposer de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Cette mauvaise politique a pour principal effet de tout niveler par le bas – la formation, l’ardeur au travail, les salaires, la prospérité. Voilà qui n’est certainement pas dans l’intérêt de nous autres citoyennes et citoyens suisses.
Nous devons donc veiller sans cesse, tout en préservant les intérêts de la Suisse, à maintenir le libre commerce et les libres échanges dans la mesure du possible avec tous les pays du monde. Je plaide pour une Suisse ouverte au monde, mais pas au point que des organisations ou à des pays tiers puissent lui imposer leur droit et sans donner aux ressortissants d’autres pays le droit de s’installer sans aucun contrôle en Suisse.
Notre démocratie directe, les solutions indépendantes que nous avons mises en place et notre liberté ont fait la preuve de leur efficacité pour la société et l’économie. Notre responsabilité ne consiste pas à croire que nous devons sauver le monde entier pour que nos gouvernants puissent se vanter sous les projecteurs de la scène internationale. Cette attitude ne nous apporte rien, bien au contraire, elle est nuisible pour la Suisse. Celles et ceux, qui croient devoir assumer la responsabilité de tout et de n’importe quoi, n’assument en fin de compte plus aucune responsabilité.
Notre responsabilité consiste bien plus à nous engager pour les valeurs fondamentales de notre pays et d’en exiger constamment le respect.
Voici ce que cela signifie pour le proche avenir: restons indépendants et n’entrons pas dans un grand ensemble comme l’UE. Soyons des partenaires fiables, mais refusons de nous fondre dans des grands systèmes de puissance dont il est presque impossible de ressortir.
Profitez fièrement, mais aussi avec l’humilité nécessaire de la fête nationale suisse!
Assumons à chaque occasion qui se présente la responsabilité pour la sauvegarde des valeurs suisses!
Pour que la Suisse reste la Suisse. Libre, indépendante et sûre!