Deux déclarations faites par des membres de l’UDC sur internet et sur le service d’informations brèves Twitter ont retenu l’attention des médias durant les semaines écoulées. C’est une évidence…
Deux déclarations faites par des membres de l’UDC sur internet et sur le service d’informations brèves Twitter ont retenu l’attention des médias durant les semaines écoulées. C’est une évidence: des attitudes racistes et xénophobes ne sont pas tolérables. Les auteurs de ces déclarations n’ont pas leur place à l’UDC et les deux sections concernées ont eu raison d’exiger leur démission ou d’engager une procédure d’exclusion. Ces deux cas montrent aussi que ces nouvelles formes de communication offrent non seulement des chances, mais comportent aussi des risques pour les partis politiques.
Des comportements nuisibles pour le parti doivent être sanctionnés à tous les niveaux. Grâce à sa structure fédéraliste, notre parti accueille les adhérents à l’endroit où il est le plus facile de les évaluer, c’est-à-dire dans les sections locales au niveau communal. Les organes compétents y admettent des personnes qui reconnaissent les principes de l’UDC. Cela dit, on n’a jamais la garantie que chaque membre se comporte toujours correctement dans sa vie professionnelle ou privée, et cette assurance n’est donnée par aucun système, à moins qu’un parti renonce complètement aux membres. Ce qui compte cependant, c’est que les comités des sections assument leurs responsabilités, par exemple quand des membres du parti sont candidats à une fonction publique. En pareil cas, les exigences en termes d’intégrité et de réputation doivent être très élevées. Si nécessaire, les organes chargés de nommer les candidats doivent poser des questions désagréables. Cela peut parfois donner des situations pénibles et ces investigations peuvent entrer en conflit avec le souci de respecter la personne et de conserver une bonne harmonie.
Mais cette responsabilité doit aussi être prise quand un membre du parti se rend coupable de manquements évidents et adopte des comportements nuisant aux intérêts du parti. Des appels racistes et xénophobes entrent dans cette catégorie et ne sont pas tolérables. Il existait et il existe encore des cas pareil au sein de l’UDC. Ce risque ne pourra jamais être exclu totalement. Le même constat vaut pour les autres partis. C’est un mérite de notre système de démocratie directe et de la nature du paysage politique suisse qu’il n’existe que peu de mouvements sortant du cadre constitutionnel. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas des personnes cultivant ce mode de pensée, mais qui s’identifient aux positions des partis établis. Ce qui compte, c’est qu’en cas de manquement les responsables concernés assument leurs responsabilités et agissent en conséquence.
Nouveaux médias: plus de chances que de risques
Les nouvelles formes de communication offrent aux partis une foule de nouveaux moyens pour entrer en contact avec le public, les personnes intéressées et les électeurs. Les membres du parti qui interviennent sur ces plateformes deviennent de précieux multiplicateurs. Chacun d’entre eux agit comme un communicateur. Chacun peut facilement transmettre ses opinions à un large public. Ce qui, autrefois, ne quittait guère le cercle de la famille ou la table des habitués au bistro, devient aujourd’hui accessible à tous via Facebook ou Twitter. Des déclarations blessantes ou intolérables compromettent non seulement leur auteur, mais aussi son entourage, sa famille, son employeur, sa société ou son parti. On ose espérer que les récents événements sensibilisent tout un chacun à cette réalité.
Que chacun balaie devant sa propre porte
Il faut cependant veiller à ne pas perdre le sens des proportions. Chacun porte finalement la responsabilité de ses actions et de ses déclarations. On peut admettre que les regards soient particulièrement braqués sur l’UDC. Le contrôle social et médiatique fonctionne. Mais on évitera surtout d’avoir deux poids et deux mesures. Dans les qualifications de l’UDC sur les forums internet, mais aussi dans les commentaires de politiciens et de journalistes, les mots grossiers et les insinuations diffamantes ne sont pas rares. Certains n’hésitent pas à faire des parallèles avec le Troisième Reich en se servant d’expressions de l’époque. Mais jamais en pareil circonstance on entend les médias ou les politiques s’émouvoir. Le but semble justifier les moyens quand il s’agit de l’UDC. Cette attitude est pour le moins ambiguë. On peu plus d’esprit critique serait le bienvenu à ce niveau aussi.