Après la publication fracassante et largement critiquée de l’avis de droit Schwenzer sur la réforme du régime du mariage et de la famille, un congrès tout aussi douteux de prétendus "experts" s’est tenu mardi dernier sous le patronage de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
Après la publication fracassante et largement critiquée de l’avis de droit Schwenzer sur la réforme du régime du mariage et de la famille, un congrès tout aussi douteux de prétendus "experts" s’est tenu mardi dernier sous le patronage de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Ce débat a révélé une fois de plus les objectifs de certains milieux, à savoir le bouleversement complet de notre société. L’uniformisation et l’étatisation de la famille se poursuivent sans relâche.
Les familles traditionnelles sont l’épine dorsale de notre société. Elles forment la plus petite cellule de notre organisation fédéraliste. Garantissant la pérennité de notre société, elles sont responsables de l’éducation des enfants et des jeunes. Il va de soi que le monde de la famille est très hétérogène et qu’il existe une multitude de formes de cohabitation familiale. Cette diversité a notamment pour effet que certains enfants ont de meilleures chances d’avenir que d’autres en fonction de leurs origines.
Uniformisation et étatisation sous le couvert du "libéralisme"
Les familles représentant, en raison de leur diversité, un obstacle sur la voie de l’uniformisation de la société, elles ont toujours été une épine dans le pied de la gauche politique qui aimerait tout simplement les supprimer. Du moins, ces milieux cherchent-ils par tous les moyens à affaiblir les familles, par exemple en multipliant les institutions étatiques d’accueil et d’éducation obligatoires pour les enfants. Leur but est aussi de supprimer si possible tous les privilèges (fiscaux, par exemple) accordés aux familles et de mettre sur pied d’égalité d’autres formes de cohabitation par rapport à la vie conjugale et familiale traditionnelle. Comme toujours dans le projet de la gauche, l’objectif est de tout uniformiser et niveler par le bas au lieu de sauvegarder la diversité de la famille, donc finalement la liberté de choix.
Affaiblissement de la famille
Comment la gauche s’y prend-elle pour affaiblir la famille? Ce n’est pas si simple, car la grande majorité des habitantes et des habitants de ce pays cultivent (heureusement) toujours le souhait "romantique et assez banal" de se marier et d’avoir des enfants, nonobstant ou peut-être même à cause de la libéralisation croissante de la société. D’où la question que s’est sans doute posée Madame la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga: comment faire pour dégoûter ces Suissesses et ces Suissesses si rétrogrades de la vie familiale? Une manière prometteuse d’agir consistait à demander à un professeur féminin idoine de préparer un avis de droit. Le résultat de ces réflexions est ensuite présenté comme une proposition objective et souhaitée par une majorité pour ouvrir la voie à un affaiblissement systématique de la famille et du mariage traditionnels.
Expertise douteuse et simpliste
Madame Sommaruga a trouvé chaussure à son pied en la personne d’Ingebord Schwenzer, professeur à l’Université de Bâle et connue dans le monde des juristes pour ses positions "progressistes". Il va de soi que Madame Schwenzer a rempli de manière brillante son mandat. De son avis, le mariage doit être supprimé et remplacé par une communauté de vie. Cette dernière devient réalité quand un couple vit depuis au moins trois ans ensemble et qu’il a des enfants ou que les deux partenaires soutiennent notablement la communauté. Même plus que deux personnes (polygamie) et des demi-frères et –sœurs (inceste) peuvent former une telle communauté. Il va de soi que Madame Schwenzer n’hésite pas à soutenir l’adoption d’enfants par des couples dont les partenaires sont du même sexe.
Les conséquences juridiques, émotionnelles et en termes de technique d’assurance que ce changement entraînerait pour la société n’ont même pas été traitées lors du congrès qui a suivi la publication de cette étude. On a aussi soigneusement évité d’aborder les problèmes que cette transformation en profondeur de la société poserait au niveau du droit fiscal et successoral, des assurances sociales et même de la politique de la migration. Pour tout de même assurer le bien-être des enfants, l’Etat devrait développer des efforts énormes afin de compenser l’arbitraire et l’incertitude découlant de ses nouvelles formes de communauté. Des contrôles et des mesures de surveillance étroites seraient les conséquences inévitables. En outre, la famille serait écrasée par une bureaucratie croissante et d’innombrables conflits juridiques.
Adaptation oui, révolution non
Il va de soi que nous vivons dans un monde libéral où chacun peut vivre comme il l’entend (à condition de ne nuire ni aux individus, ni à la société). La société changeant constamment, il est aussi nécessaire d’adapter périodiquement le droit à la réalité sociétale. On l’a par exemple fait au profit des homosexuels. Avec le PACS, on a créé une institution permettant de fonder légalement une communauté de partenaires. Cette possibilité n’est plus guère contestée aujourd’hui. Cependant, les adaptations décrites plus haut provoquent une révolution du droit du mariage et de la famille, une refonte complète imposée d’en haut par la science et par l’Etat. C’est une réforme voulue par une minorité qui serait imposée à la majorité des citoyennes et des citoyens. Ces structures sociétales prétendument "modernes" souhaitées par une minorité deviendraient la norme. Ce projet est en opposition totale avec les principes d’un Etat de droit démocratique et libéral.
Des valeurs et des racines
Il est intolérable que l’Etat traite sur pied d’égalité le mariage et des formes de cohabitation polygames et incestueuses et qu’il prive ainsi la société de son épine dorsale. L’UDC s’engage depuis toujours pour les familles traditionnelles. Elle en a fait la preuve par ses votes au Parlement fédéral, mais aussi avec son initiative pour les familles qui a été refusée récemment en votation populaire. Aujourd’hui surtout, à une époque de dégénérescence due à la prospérité et d’un manque croissant de repères, les valeurs traditionnelles défendues par les familles comme la fiabilité, la fidélité et la compétence sociale sont plus indispensables que jamais.