Après tous les coups que le Conseil fédéral a déjà portés à notre neutralité depuis le début de la guerre en Ukraine, plus personne, bientôt, ne croit que la Suisse est encore neutre. Et voici qu’au Département de la défense, on veut se jeter dans les bras de l’OTAN pour la défense de notre Pays dans sa 3ème dimension : demain, la Cheffe du DDPS, Viola Amherd, veut en effet signer une déclaration d’intention de la Suisse de rallier l’initiative « European Sky Shield ».
Premier élément troublant : si nous en sommes informés, au demeurant depuis quelques jours seulement, c’est uniquement par… les médias autrichiens. Pourquoi donc ce projet a-t-il été traité comme un secret d’Etat alors que les médias étrangers en parlaient ouvertement ? Y aurait-il donc quelque chose d’inavouable que Mme Amherd voulait nous cacher ?
Une chose est sûre : ce qu’on essaie de nous présenter comme une initiative allemande est en réalité un projet élaboré dans le cadre de l’OTAN. Ce qu’on nous cachait (au public, mais aussi au Parlement, qui se trouve mis lui aussi devant le fait accompli), n’est-ce donc pas une étape supplémentaire d’un processus caché d’adhésion rampante à l’OTAN et d’abandon de notre souveraineté dans la défense de notre espace aérien ?
On nous a « vendu » Air2030 comme un moyen de défendre notre espace aérien de manière autonome. Et voici que le DDPS veut passer notre autonomie par-dessus bord et jeter la Suisse dans les bras de l’OTAN (car c’est de ça qu’il s’agit) !
Dans le contexte actuel (guerre en Ukraine, pressions sur la Suisse de reprendre les sanctions décidées par d’autres et de livrer indirectement des armes à l’un des belligérants), comment faut-il interpréter l’annonce de ce projet secret ? La Suisse doit-elle devenir un valet de l’OTAN, donc des USA (dont celle-ci n’est que le bras armé dans le monde) ? En tout état de cause, ce projet de rejoindre « European Sky Shield » ne constitue-t-il pas une forme d’adhésion à une organisation de sécurité collective, adhésion qui devrait être obligatoirement soumise au vote du peuple (art. 140 al. 1 let. b Cst.) ?
Maintenant que le pot aux roses est découvert, il incombe