Au-delà de quelques détails dans les catalogues des infractions mentionnées dans les deux textes, ce qui distingue l’initiative de mise en œuvre de la loi votée par le Parlement, en sus de permettre directement l’expulsion d’un plus grand nombre de sans-papiers, c’est la fameuse clause de « rigueur » (ou plutôt de protection des criminels).
Dans tous les cas – y compris les plus graves, assassinats, viols ou encore trafic de drogue – celle-ci permettrait aux tribunaux de ne pas expulser des étrangers qu’ils condamnent, cela pour des motifs parmi lesquels on ne trouve que les intérêts des criminels, sans un mot sur les intérêts des victimes, grandes absentes du texte du Parlement.
Alors que notre pays expulse actuellement avec beaucoup de peine 500 étrangers criminels, en acceptant l’initiative ce sont plus de 10’000[1] étrangers condamnés qui devraient quitter la Suisse chaque année.
Une question tout à fait concrète se pose dès lors : qui, dans ce pays, a intérêt à ce que chaque année, des milliers étrangers condamnés pour des délits graves par nos tribunaux, au lieu de regagner leur pays, restent chez nous, parfois à nos frais ? Sachant que parmi ces étrangers criminels, on compte nombre de récidivistes, qui a donc intérêt à ce que le cas échéant, ils récidivent chez nous (et pas chez eux), encombrent ainsi nos prisons et puissent croiser leurs victimes ?
Voilà, très concrètement, très précisément, l’enjeu de la votation du 28 février.
Voilà aussi sur quoi nous aimerions entendre un peu plus les représentants de cette espèce de Sainte Alliance qui réunit de manière suspecte la gauche et le Grand Capital et, d’une manière générale, tout ce que le système compte d’élites en tous genres (professeurs d’université, anciens conseillers fédéraux sortis de leur retraite, etc.).
Face à ces élites autoproclamées, le peuple… Le peuple avec un critère assez clair pour se décider. Comme il faut bien choisir, faut-il privilégier les intérêts, pour ne pas dire le confort des criminels, comme on le fait depuis trop longtemps déjà ? Ou alors, le temps n’est-il pas venu d’inverser cette tendance et de donner à nouveau la priorité aux victimes et, d’une manière générale, à la sécurité des Suisses, bien sûr, mais aussi, c’est important, des 2 millions d’étrangers qui résident chez nous et qui, pour leur immense majorité, respectent nos lois et ont besoin, autant que nous Suisses, de sécurité ?
Les étrangers criminels, à l’évidence, ne sont une chance ni pour la Suisse ni (et encore moins) pour les victimes. Ils ne le sont pas plus pour les entreprises actives dans notre pays qui, comme nous simples citoyens, ont besoin de sécurité pour prospérer (les grandes organisations économiques l’auraient-elles oublié ?). Voilà ce que les Suisses qui n’ont pas encore voté et qui n’ont pas envie de céder aux pressions et au chantage des « élites » et de l’Union européenne ont la possibilité de rappeler d’ici au 28 février.
En 2010, en acceptant l’initiative pour le renvoi des étrangers criminels et en mettant en même temps à la porte un contreprojet que le Parlement, par sa clause de protection des criminels, essaie de faire rentrer par la fenêtre, il semblerait que le peuple ne se soit pas bien fait comprendre des élites et du Parlement. Eh bien, les Suisses soucieux de leur sécurité et des intérêts des victimes ont encore l’occasion de répéter leur message de 2010, d’une manière plus explicite cette fois-ci. C’est ce que l’initiative de mise en œuvre leur permet de faire.