3700 voix seulement ont fait la différence le 14 juin 2015. C’est avec ce résultat extrêmement serré que la loi révisée sur la radio et la télévision (LRTV) et, avec elle, un nouvel impôt sur les médias ont été acceptés. Cette approbation n’a pas été acquise facilement. En autre, les partisans de ce projet nous ont promis le cœur sur la main que la redevance n’augmenterait pas. Un argument facile pour les parlementaires de la gauche et du centre-gauche parce qu’ils n’auront pas à tenir leur promesse. La LRTV révisée donne en effet au Conseil fédéral la compétence de fixer le montant de ce prélèvement obligatoire.
La hausse de la redevance n’est qu’une question de temps
Juste après la votation se sont ouvertes les premières discussions sur la nature du service public et sur les émissions que la SSR doit offrir ou ne pas offrir. Ce n’est absolument pas de cette question qu’il s’agit. Chacun entend autre chose par service public: les uns veulent plus de sport, les autres plus de culture, les troisièmes plus d’informations et d’émissions politiques. Ce genre de débat ne peut avoir qu’une seule issue: il y en aura pour tout le monde et le payeur de la redevance devra régler une facture qui s’alourdit constamment.
En revanche, les milieux concernés éludent par tous les moyens la vraie question de fond: pourquoi en ce 21e siècle faut-il encore des prélèvements obligatoires pour financer des chaînes de radio et de télévision? Dans le système actuel, vous payez une prestation que vous n’utilisez pas entièrement. C’est inutile, insensé, contradictoire. Personne ne prend un ticket de parcage pour sa voiture s’il se déplace à bicyclette. Et personne ne paie une taxe de stationnement pour toute la journée alors qu’il ne s’arrête qu’un quart d’heure pour se rendre à la boulangerie. Or, c’est exactement ce principe absurde qui est appliqué aux médias.
Un service public authentique se base sur le marché libre
On peut vendre tout et n’importe quoi sous l’étiquette du service public. Pour Roger de Weck, directeur général de la SSR, il s’agit de la cohésion du pays. Toucher à la situation actuelle, c’est mettre la Suisse en péril. Rien que cela! Le résultat serré du 14 juin a prouvé exactement le contraire. Plus de 57% des citoyennes et citoyens ne s’intéressent pas à la SSR et ne sont donc pas allés voter. Et près d’un votant sur deux ne confirmait pas la position de Roger de Weck. Même les Tessinois, la plus petite communauté culturelle avant les Rhétoromanches, ont rejeté nettement la nouvelle LRTV – un résultat d’autant plus surprenant que la SSR est le deuxième employeur du canton. Le salaire plus que confortable de Monsieur de Weck a sans doute contribué à ce résultat. Financé par la redevance SSR, son revenu est même plus élevé que celui d’un conseiller fédéral.
Un authentique service public doit se mesurer à la demande effective. Et celle-ci est plutôt maigre actuellement: juste une personne sur trois suit un programme de la télévision alémanique SSR. Une majorité absolue zappe sur d’autres chaînes. Ces personnes financent donc année après année avec plus de 400 francs des chaînes de radio et de télévision qu’ils ne consomment pas. Si la SSR est aussi bonne que le prétend Monsieur de Weck, elle ne doit pas avoir peur du marché libre. On entend souvent l’argument que la Suisse est trop petite et serait rapidement écrasée par la concurrence allemande ou française. Si le marché médiatique suisse est effectivement aussi petit, alors comment justifier les sept chaînes de télévision et dix-sept chaînes de radio qu’exploite la SSR? Et comment expliquer le succès de producteurs privés comme "3+" qui a réussi une belle expansion en peu d’années? Avant de dire que le marché est petit, il faut lui donner la possibilité de croître. Je suis persuadée que la Société suisse de radiodiffusion et de télévision pourrait exister sans prélèvements obligatoires. Mais au lieu de service public, il faudrait alors parler de "demande publique" et le libre marché exigerait du colosse lourdaud qu’est la SSR plus de dynamisme et d’écoute des souhaits des consommateurs.
Il faut une pression extérieure
Celles et ceux qui espéraient qu’une discussion sérieuse sur le service public s’ouvrirait après la votation du 14 juin seront déçus. Ces débats et discussions seront très vite étouffés, car les profiteurs du système actuel ne veulent de toute manière pas de changement.
La pression politique qui a commencé avec le référendum contre la LRTV doit donc être maintenue. Les citoyennes et les citoyens doivent pouvoir choisir librement les médias qu’ils veulent consommer et payer. Il est grand temps de stopper le financement obligatoire des médias étatiques. Je vous prie donc de signer l’initiative populaire "Oui à la suppression des redevances Billag"!
Feuilles de signatures (PDF) à imprimer et à renvoyer
Informations supplémentaires: www.nobillag.ch