éditorial

Politique d’asile: agir au lieu de tenir de grands discours

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a une fois plus jugé nécessaire ce weekend de s’étendre dans une interview de plusieurs pages sur le chaos dans lequel se trouve le secteur de l’asile en…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a une fois plus jugé nécessaire ce weekend de s’étendre dans une interview de plusieurs pages sur le chaos dans lequel se trouve le secteur de l’asile en Suisse. Comme de coutume, elle a promis d’y « mettre bon ordre ». Jusqu’ici, ces belles promesses n’ont jamais été suivies d’actes. En réalité, la solution du problème est remise à plus tard ou refilée aux cantons et aux communes. Personne n’agit alors que les solutions sont connues depuis longtemps.

Ce n’est pas la première fois que Simonetta Sommaruga annonce des solutions pour les problèmes de l’asile. Une fois elle a promis un changement radical de l’organisation de la procédure d’asile, puis elle s’est rendue aux conférences de Schengen et promettait une meilleure coordination entre les Etats européens. Aujourd’hui, elle joue la « dame de fer » qui entend intervenir contre les migrants économiques récalcitrants d’Afrique du Nord. Connus déjà du temps de la conseillère fédérale qui l’a précédée dans sa fonction, les problèmes sont en vérité tout simplement reportés. La situation dans les cantons et les communes ne cesse d’empirer, mais les portes de la Suisse restent grandes ouvertes pour les faux réfugiés, les immigrants clandestins et les touristes criminels.

Des solutions pragmatiques au lieu d’annonces grandiloquentes
Pourtant, il existe des idées de solutions pour la majorité des problèmes actuels. Il s’agit notamment de s’attaquer rapidement aux points suivants:

  1. La loi sur l’asile durcie en 2006 doit enfin être appliquée dans toute sa rigueur. Il faut recourir sans réserve aux instruments disponibles contre les requérants d’asile récalcitrants (détention de préparation et rapide expulsion). 
  2.  La révision en cours de la loi sur l’asile doit enfin être débloquée et relancée. Il est notamment prévu d’accélérer les procédures et de réduire les moyens de droit. Il n’est plus acceptable de retarder cette révision sous le prétexte qu’il faut attendre les futures mesures au niveau de l’organisation.
  3. Le problème des Erythréens doit être réglé en procédure d’urgence. La solution de ce problème, que la conseillère fédérale Evelyne Widmer Schlumpf avait déjà refusé d’appliquer, ne supporte plus de retard. Le nombre de demandes d’asile d’objecteurs de conscience et autres déserteurs d’Erythrée a déjà atteint un nouveau record cette année. 
  4. Il faut conclure de nouveaux accords pour permettre l’expulsion dans des Etats tiers de requérants d’asile sans papier qui refusent de déclarer leur identité. 
  5.  Le Tribunal administratif fédéral doit accélérer le traitement des demandes d’asile. La 2e cour de ce tribunal pourrait également se charger de ces affaires. 
  6.  Conséquence de l’échec des accords Schengen/Dublin, la Suisse doit renforcer les contrôles frontaliers, notamment au sud du pays (trains en provenance d’Italie). Si nécessaire, l’armée doit renforcer le Corps des gardes-frontière. Une mesure semblable a déjà été prise par quelques pays UE comme la France et le Danemark.

D’autres problèmes urgents sont constamment reportés
Un désastre aussi pénible que celui de l’asile s’annonce à propos des étrangers criminels. Dans ce domaine également, les autorités refusent de prendre les mesures approuvées par le peuple et les cantons pour expulser les malfaiteurs étrangers. A en croire des informations parues dans la presse, le groupe de travail du DFJP annoncera demain qu’il n’a pas l’intention de tenir compte de la volonté du peuple. Les fonctionnaires et « experts » de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et de la conseillère d’Etat Karin Keller-Suter, présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police, empêchent dans ce dossier également que les solutions disponibles soient appliquées. Pendant ce temps, d’autres pays ont décidé d’agir. Le parlement danois vient d’adopter à la quasi-unanimité et en un temps record une règlementation beaucoup plus dure contre les criminels étrangers.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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