Le 25 septembre 2022, la réforme AVS 21 a été acceptée. Son but est de pérenniser le versement de rentes AVS aux rentiers actuels et futurs. D’importants sacrifices ont été consentis pour garantir leur rente aux retraités. La 13e rente AVS proposée le 3 mars vient menacer cet équilibre et c’est la survie même de l’AVS à moyen terme qui est en jeu.
La pérennisation de l’AVS – soit notre capacité à financer les rentes actuelles et futures – est un des enjeux politiques majeurs de notre pays. En 2022, afin de pouvoir atteindre ce but, le peuple suisse a accepté une réforme qui exigeait des efforts considérables, notamment le relèvement progressif de l’âge de la retraite des femmes et le rehaussement de la TVA à 8.1%.
Les Suisses ont accepté ces sacrifices, car ils tiennent à offrir des rentes aux retraités. Le financement des retraites est à la fois un équilibre subtil entre prélèvements sur les salaires et sur des taxes fédérales ainsi qu’une sorte de contrat social entre les générations. Les plus jeunes acceptent de sacrifier une partie du pouvoir d’achat pour payer des retraites aux plus âgés, à la fois par reconnaissance pour ceux qui ont fait la prospérité de la Suisse avant eux et dans la perspective d’être un jour eux-mêmes bénéficiaires de ces rentes.
L’initiative pour une 13e rente AVS vient détruire ce contrat social et ce subtil équilibre. Il menace en outre la pérennisation de l’AVS et donc le versement de rentes aux retraités à moyen terme.
Refuser la 13e rente AVS, c’est préserver le contrat social entre les générations
A la question : voulez-vous offrir plus de pouvoir d’achat aux retraités par le versement d’une 13e rente ? La réponse des jeunes générations sera oui. A la question : acceptez-vous de mettre en péril votre propre pouvoir d’achat et la pérennisation de l’AVS par le versement d’une 13e rente AVS aux retraités ? La réponse des jeunes générations sera non.
La 13e rente AVS coûtera 5 milliards de francs en 2030 et ce chiffre augmentera inexorablement avec le temps. En tenant compte de l’affaiblissement de la proportion des actifs par rapport aux rentiers, ce chiffre va même augmenter de manière exponentielle jusqu’au moment où le paiement même de rentes ne sera pas plus possible, ni la 13e, ni les 12 premières.
L’initiative pour la 13e rente AVS vient briser les effets d’une réforme destinée à garantir que des rentes AVS pourront continuer à être payées à l’avenir. Cette initiative promet autant qu’elle anéantira. Pour garantir la survie de l’AVS et le versement de rentes aux retraités actuels et futurs, votons NON le 3 mars à une fausse bonne idée dangereuse et menaçante.