Avec leur nouvelle initiative, les Verts souhaitent sortir du nucléaire au pas de charge. Ce faisant, ils confondent vitesse et précipitation dans la mesure où les énergies renouvelables ne sont pas encore en mesure de combler la lacune énergétique que l’acceptation du texte provoquerait. Il faudrait passer par des importations d’électricité, de France avec le nucléaire ou d’Allemagne avec le charbon.
Notre pays se trouvant "momentanément" contraint à passer par ses fournisseurs étrangers, il est évident que ceux-ci vont adapter leur prix aux nécessités de leur client. En clair, la chose se traduira par une forte hausse de l’énergie électrique, ce qui pèsera sur nos coûts de production déjà élevés.
De plus, en politique, l’usage de l’adverbe doit toujours être étudié avec la plus grande prudence, tant son sens est élastique. Provisoirement veut souvent dire qu’on ne sait pas jusqu’à quand tandis que rarement devient la règle. Il en va de même avec "momentanément. Par ce terme, il faut comprendre que l’efficience énergétique et le développement du renouvelable vont prendre du temps, un temps dont nul n’est en mesure de déterminer la durée. En attendant, c’est à deux grands pays de l’Union européenne que la Suisse va confier son approvisionnement électrique, chose qui les placera en position de force.
Autre conséquence, pour atteindre les objectifs de l’initiative, il faudra avancer à marche forcée, taxes et redevances supplémentaires à l’appui. Historiquement, l’homme n’est pas passé de l’âge de pierre à l’âge du bronze par manque de pierre mais bien parce qu’il avait trouvé une technologie plus efficace que le silex taillé. Il en ira de même avec la sortie du nucléaire mais le fait est que les énergies renouvelables ne permettent pas actuellement de produire de l’électricité en quantité suffisante et à un prix abordable pour remplacer l’énergie nucléaire. Il est donc d’une importance capitale de refuser l’initiative extrême de la gauche « Sortir du nucléaire » !