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Agriculture
Exposé

40% de la Suisse sont en région de montagne dont l’exploitation agricole est d’importance nationale

Les tâches et le contexte professionnel des paysans de montagne sont complexes et exigeants. Or, la politique agricole actuelle du Conseil fédéral prive progressivement les paysans de montagne de…

Erich von Siebenthal
Erich von Siebenthal
conseiller national Gstaad (BE)

Les tâches et le contexte professionnel des paysans de montagne sont complexes et exigeants. Or, la politique agricole actuelle du Conseil fédéral prive progressivement les paysans de montagne de leur base existentielle. Elle ne tient aucun compte des conditions particulières de l’agriculture de montagne et poursuit des objectifs dont cette branche économique typiquement suisse est exclue.

Compte tenu des conditions topographiques et climatiques qui prévalent en montagne, l’agriculture de cette région doit se concentrer sur l’élevage et l’exportation de bétail, sur la production de viande et de lait alors qu’elle convient moins à la culture des champs ou à la production de fruits et de légumes. Le développement catastrophique du marché laitier frappe donc tout particulièrement les paysans de montagne qui peuvent difficilement se rabattre sur d’autres productions. Il n’est aussi guère possible dans cette branche d’augmenter la productivité par une mécanisation accrue.

Une exploitation complètement mécanisée des surfaces en pente est non seulement compliquée du point de vue technique, mais elle est aussi onéreuse au point d’être inaccessible aux paysans de montagne. Mais le dur travail manuel auquel doivent souvent participer tous les membres de la famille ne pose pas de problème aux paysans de montagne aussi longtemps que la typicité et aussi la qualité de cette forme particulière d’agriculture sont reconnues et honorées. L’exploitation agricole des collines et des montagnes est d’une importance capitale pour l’entretien de l’espace alpin. Si elle devait cesser, de vastes surfaces cultivables partiraient à l’abandon ou finiraient par être recouvertes de buissons et de forêts. Entre 1989 et 1999, la surface abandonnée ou retournée à la forêt a passé de 20 000 à 40 000 hectares. Elle a donc doublé en dix ans seulement. Il arrive aussi que ces terres cultivables perdues soient tôt ou tard récupérées à d’autres fins comme par exemple pour des constructions. L’agriculture de montagne reste donc la manière la plus raisonnable et la plus naturelle d’entretenir ces paysages.

L’attractivité de nos paysages de montagne ne peut être sauvegardée que moyennant une agriculture de montagne axée sur la production de denrées alimentaires, donc entretenant les régions de montagne. Des musées de plein air, des exploitations-modèles ou encore des paysagistes payés par la Confédération ne parviendront jamais à remplir cette fonction.

L’UDC a lancé des initiatives parlementaires pour soutenir les exportations de bétail et pour libérer les transports de bétail alpin de la RPLP ainsi qu’une motion pour stabiliser la quantité et le prix du lait. La Suisse doit mener une politique agricole indépendante et cohérente qui tient compte des spécificités de l’agriculture de montagne et des défis que celle-ci doit relever. Ces efforts doivent passer par des mesures visant la production, mais aussi par des révisions légales, soit notamment une simplification de la loi sur l’aménagement du territoire pour donner aux paysans de montagne la liberté de prendre des initiatives et d’agir en chefs d’entreprise – par exemple dans le domaine de l’agrotourisme.

Erich von Siebenthal
Erich von Siebenthal
conseiller national Gstaad (BE)
 
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