Exposé

Adaptation des parlementaires UDC Romands dans le groupe parlementaire

En octobre 2003, les élus UDC au Conseil national passent de 3 à 10, résultat totalement inespéré. GE : 2 conseillers nationaux – VD : 4 – VS : 1 – FR : 1 – NE : 1 et BE francophone : 1. Toute une str

Jean-Pierre Grin
Jean-Pierre Grin
Pomy (VD)

En octobre 2003, les élus UDC au Conseil national passent de 3 à 10, résultat totalement inespéré. GE : 2 conseillers nationaux – VD : 4 – VS : 1 – FR : 1 – NE : 1 et BE francophone : 1. Toute une structure s’est mise en place en prévision de les accueillir et de les intégrer au groupe parlementaire qui fonctionnait avec un total de 55 conseillers nationaux, 8 conseillers aux Etats et, dès décembre 2003 avec 2 conseillers fédéraux.

La fonctionnalité d’un groupe parlementaire dépend de bien des facteurs, entre autres : le respect mutuel, le respect des différences de mentalité, l’acceptation des différences de fonctionner, la motivation de collaborer et bien entendu la motivation à la tâche. Lors de la désignation des parlementaires pour siéger dans les commissions, il a été tenu compte des désirs de chacun au maximum des possibilités à disposition. D’autre part, le parti suisse propose aux conseillers nationaux romands de s’exprimer hors des séances de groupe en organisant lors de chaque session une séance-repas avec la direction du parti, le président du groupe parlementaire et les conseillers nationaux romands. Chacun a ainsi la possibilité de s’exprimer sur des éventuelles requêtes, remarques, idées et propositions diverses : le tout dans le but d’améliorer les relations, le fonctionnement et l’intégration des Romands. De plus, on tient compte du désir des Romands qui ont souvent besoin d’entendre les arguments des opposants et des partisans sur certains thèmes politiques discutés au parlement avant de prendre position. A ce moment-là leur assistante parlementaire organise des séances, de bonne heure le matin, leur permettant d’obtenir bon nombre d’informations sur le sujet qui les intéresse.

Les parlementaires UDC romands ne sont en aucun cas mis à part du groupe. Bien au contraire, ils sont tout autant respectés écoutés et aussi suivis lors des rapports de commission que leurs collègues suisses alémaniques. D’ailleurs lors des différentes prises de position du groupe parlementaire, on ne peut pas relever la présence du Röstigraben. Ce d’autant plus, qu’un Romand vient d’être désigné comme candidat à la vice-présidence du Conseil national, cela au 1er tour de la séance de groupe et à une très large majorité.

Evolution de l’UDC en Suisse romande
Un élément très positif peut être relevé : aucune régression, mais bien une progression de l’UDC est à constater dans tous les cantons romands. Les résultats des élections cantonales suivantes nous le prouvent :

  • L’UDC Valais passe de 2 à 6 députés, sur 130. Gagne donc 4 sièges
  • L’UDC Neuchâtel passe de 0 à 17 députés, sur 115. Gagne donc 17 sièges
  • L’UDC Genève passe de 10 à 11 députés, sur 100. Gagne donc 1 siège

Seule l’UDC du canton de Vaud est représentée à l’exécutif cantonal, pour l’instant. Et il est tout à fait juste de prétendre qu’elle est admirablement représentée en la personne de M. J.-Claude Mermoud qui, depuis des mois, gère le fameux dossier des « 523 requérants » en subissant des pressions de tous bords.

Quant à la collaboration des partis du Centre-droite avec l’UDC, elle varie d’un canton à l’autre, mais dans l’ensemble elle n’est pas des plus enthousiastes. Si l’on prend les cantons du Jura, du Valais et de Fribourg les portes sont fermées pour ne pas dire verrouillées vis-à-vis de l’UDC. Quant à Genève et Neuchâtel, le dialogue peut être envisagé, principalement avec plusieurs représentants du parti Libéral et quelques membres du parti Radical. Quant au canton de Vaud, depuis bon nombre de législature l’UDC fait partie du Centre-droite et il a toujours été question d’apparentement lors des élections cantonales. Toutefois, au niveau de la Commune de Lausanne, la température change depuis quelques mois. L’UDC est mise sur la touche, radicaux – libéraux et démocrates chrétiens feront liste commune en 2006. Leur objectif : reconquérir la majorité en 2011. A Lausanne, pendant des décennies l’UDC a fonctionné avec le PDC sous l’égide « la voie du centre », ce qui a toujours minimiser la liberté d’action de l’UDC.

Dans toutes les sections cantonales une augmentation des membres a été enregistrée, cela à partir de 2003. Une certaine professionnalisation des sections peut également être relevée, toujours en rapport les moyens financiers à disposition.

Tendances en Suisse romande selon les résultats des votations
Quelques exemples concernant les résultats de sujets soumis en votation populaire ces dernières années. L’initiative populaire relative à l’internement à vie pour les délinquants très dangereux a été acceptée en Suisse romande par une moyenne de 55 %, seul le canton de Vaud l’a rejetée par env. 50 % (Suisse 56 % oui). Concernant le paquet fiscal voté en date du 16 mai 2004, les cantons romands l’ont massivement rejetée par 73,5 % de non (Suisse : 65% de non). Quant à la hausse de la TVA pour le financement de l’AVS/AI, les Romands ont dit non avec 72,6 % (Suisse 68 % non). Au sujet de la 11ème révision de l’AVS, à nouveau tous les cantons romands disent non avec 77,8 % (Suisse 67 % non). Concernant le congé maternité (LAPG), 73 % des votants ont dit oui (Suisse 54 % oui). La naturalisation facilitée 2ème génération a été acceptée par 57 % de oui, VS dit non à 59 % (Suisse 56% non) et pour la 3ème génération par 63% (Suisse 51% non).

Conclusion
Les Romands souhaitent plus de rigueur dans ce qui concerne la sécurité de la population – on ne touche pas leur porte-monnaie pour renflouer les caisses sociales – plus de sensibilité à l’aspect « parents », voire émancipation de la femme dans la société actuelle.

Un fait intéressant à relever : les Romands se montrent de plus en plus eurosceptiques. Quelques chiffres relatifs aux résultats des votations touchant le sujet de l’Europe le prouvent. En faisant une moyenne de ces résultats sur les 6 cantons romands, il ressort une diminution de cette « euro attirance » :

  • Votation du 21.05.2000 : contrats bilatéraux
    oui 75 %
  • Votation du 05.06.2005 : Schengen
    oui 61 %
  • Votation du 25.09.2005 : extension libre circulation
    oui 59 %
Jean-Pierre Grin
Jean-Pierre Grin
Pomy (VD)
 
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