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Exposé

Approvisionnement électrique et idéologie – danger pour la croissance et la prospérité

Un approvisionnement énergétique sûr est un facteur élémentaire de la croissance et de la prospérité – c’était vrai dans le passé et cela ne changera pas à l’avenir. Nous venons de l’entendre…

Hans Rutschmann
Rafz (ZH)

Un approvisionnement énergétique sûr est un facteur élémentaire de la croissance et de la prospérité – c’était vrai dans le passé et cela ne changera pas à l’avenir. Nous venons de l’entendre: l’électricité est l’énergie-clé du futur. Les besoins en électricité augmenteront sensiblement durant les années et décennies à venir. Il faut y répondre par un renforcement de la production indigène afin de sauvegarder l’indépendance de la Suisse, notamment au niveau des prix de l’énergie. Le futur approvisionnement électrique de la Suisse doit reposer sur la composition actuelle de la production électrique qui a fait ses preuves – notamment par l’absence quasi-totale d’émissions de CO2. La tâche de la politique est de mettre en place des conditions-cadres favorisant ce développement. Or, tel n’est pas le cas aujourd’hui.

Bien que l’extension de la force hydraulique réponde à une nécessité urgente, tous les projets y relatifs sont systématiquement combattus, retardés, voire carrément empêchés par des recours et des contraintes administratives toujours plus sévères. Il est évident que tout projet d’exploitation énergétique – aussi quand il s’agit d’énergies renouvelables – affecte d’une manière ou d’une autre le paysage. On a d’autant plus de mal comprendre pourquoi les milieux écologistes s’opposent à la production électrique la plus respectueuse de l’environnement qui soit, la force hydraulique, en empêchant par exemple le relèvement du barrage de la Grimsel.

L’énergie nucléaire apporte elle aussi une contribution indispensable à l’approvisionnement électrique en assumant une part de près de 40%. Alors que la demande en électricité augmentera continuellement dans les années à venir, la production électrique, elle, reculera, comme cela été dit à plusieurs reprises. La cause en est principalement l’échéance vers 2020 des contrats de fourniture électrique conclus avec la France. Une politique énergétique prévoyante doit donc anticiper cette situation et préparer des solutions de remplacement. Il s’avère cependant que le ministre de l’énergie, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger, et son Office fédéral de l’énergie refusent pour des raisons idéologiques d’assumer cette tâche.

La planification et la construction de dépôts de déchets radioactifs dans des couches géologiques profondes, le remplacement des centrales nucléaires et le renforcement des réseaux électriques portent sur des périodes de 10 à 20 ans, voire davantage. Il va de soi que les décisions de construire pareilles installations doivent être prises conformément aux dispositions légales. Mais il serait parfaitement possible d’accélérer ces processus de décision pour garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique tout en respectant les droits de participation des citoyennes et des citoyens. La volonté politique nécessaire à cet effet manque malheureusement. Cette attitude nous conduit inévitablement vers des lacunes dans l’approvisionnement qu’il faudra tenter de combler par d’onéreuses importations ou la construction d’usines électriques polluantes comme les centrales combinées au gaz.

Il faut noter à ce propos que les milieux écologistes ont aussi fait recours contre des projets de centrales éoliennes. Même s’ils sont finalement rejetés, les recours provoquent toujours des retards et des incertitudes au niveau de l’application du droit. Ils découragent les investisseurs souhaitant réaliser des projets souhaitables du point de vue des politiques énergétique et environnementale. Onéreuses et longues, ces procédures, de même que les conditions et restrictions légales sans cesse nouvelles, empêchent la construction des équipements nécessaires dans les délais utiles. On peut citer à ce propos les interventions parlementaires qui exigent une augmentation insensée du montant de responsabilité civile pour les centrales nucléaires ou les dispositions excessivement restrictives concernant les débits résiduels des cours d’eau.

Les investissements dans des installations de production énergétique doivent aussi être évalués du point de vue économique. L’Etat multiplie les taxes et redevances pour soutenir des énergies renouvelables et ladite efficience énergétique. Ces prélèvements coûtent déjà plus d’un milliard de francs par an. Il faut même s’attendre à ce que ces charges augmentent encore. La majeure partie de ces coûts, que l’on qualifie souvent de taxes d’incitation, sont couverts par l’augmentation du prix de l’électricité, des carburants et des combustibles. Ce renchérissement artificiel de l’énergie grève lourdement le porte-monnaie des citoyennes et des citoyens. Il augmente aussi le prix des produits suisses, défavorise la place économique suisse dans la concurrence internationale, décourage les investisseurs et ralentit la consommation. Les tenants de cette politique compromettent donc pour des motifs purement idéologiques non seulement la sécurité de l’approvisionnement énergétique de la Suisse, mais finalement aussi la croissance et la prospérité de notre pays. Ils menacent l’emploi et provoquent en fin de compte une augmentation des émissions nuisibles.

Que faut-il faire?

  • L’UDC rejette catégoriquement toutes les initiatives et interventions parlementaires, redevances et taxes qui visent à détériorer systématiquement les conditions-cadres de certaines formes de production énergétique. Dans ce même esprit, l’UDC combat tout renchérissement de la production électrique.
  • L’aspect de la sécurité de l’approvisionnement doit être prioritaire dans l’évaluation de projets énergétiques. Les procédures d’autorisation ou de renouvellement de concessions doivent être simples et rapides. Elles doivent être menées sans retard conformément aux lois en vigueur.
  • L’UDC exige que le principe économique soit davantage pris en compte dans les divers concepts de durabilité développés par l’administration. Il est proprement irresponsable d’ignorer cet aspect et cette attitude nuit au développement de notre pays.
  • Il faut mettre fin à la politique d’obstruction systématique menée par la gauche contre le développement de l’approvisionnement électrique et notamment à l’utilisation abusive du droit de recours des associations.
  • Enfin, il faut placer le département fédéral concerné devant ses responsabilités. Celui-ci doit être contraint de renoncer à ses idéologies et nostalgies pour enfin procéder à une analyse réaliste de la situation.
Hans Rutschmann
Rafz (ZH)
 
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