Le monde est fou, avait constaté Christoph Blocher lors de son dernier discours à l’Albisgüetli il y a un an. Aujourd’hui, nous devons malheureusement dire que la Suisse est folle ! Le Conseil fédéral veut arrimer institutionnellement notre pays à l’Union européenne. Il soutient majoritairement un traité négocié et prêt à l’emploi que nous tous, vous et moi, ne connaissons même pas et dont même les conseillers fédéraux ne connaissent pas le texte. Le Conseil fédéral s’est simplement fait remettre une « fiche d’information » par le négociateur en chef.
Il s’agit d’un traité auquel le Conseil fédéral n’a même pas osé donner un nom. Certains conseillers fédéraux l’appellent « accord de stabilisation ». Comme si la Suisse devenait plus stable si l’UE pouvait à tout moment édicter et imposer de nouvelles lois pour nous. Si j’annonçais chez moi un « accord de stabilisation » dans lequel il est écrit qu’à l’avenir je déciderai seule en famille, je ne sais pas si cela stabiliserait mon mariage…
Pour l’instant, tout ce que nous savons, c’est que pour tout ce qui concerne notre accès au marché intérieur de l’UE, l’UE devient le législateur en Suisse et prive les cantons et les citoyens de leurs pouvoirs. Il s’agit d’une attaque frontale contre la démocratie directe, contre ce pilier étatique qui a rendu la Suisse plus stable, plus prospère et plus pacifique que tous les pays du monde.
Nous savons au moins que la Suisse doit reprendre de manière « dynamique » les futures lois sur le marché intérieur de l’UE, sinon nous subirons des mesures punitives de Bruxelles là où cela nous fait le plus mal. C’est la Commission européenne qui a le pouvoir et la surveillance, le monopole d’interprétation revient aux juges étrangers de la Cour de justice européenne. Le soi-disant tribunal arbitral en amont n’est qu’une chimère, de la poudre aux yeux.
La soumission à un tribunal situé en dehors du territoire suisse équivaut à la position d’une colonie ! De plus, nous devrons payer chaque année 350 millions de francs à l’UE pour d’autres programmes. Si vous devez voter à l’avenir sur ce sujet, ce ne sera avec l’équivalent d’un pistolet sur la tempe.
Le 20 décembre 2024, le Conseil fédéral s’est engagé à signer avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Pas étonnant que von der Leyen ait souri : l’UE chroniquement moribonde a besoin d’un succès, et maintenant, avec la Suisse, c’est un gros poisson économique qui se débat sur l’hameçon. Un poisson que l’on peut plumer année après année avec 350 millions de francs de tributs.
La Suisse est folle. Mais l’UDC n’est pas folle. Elle doit se réveiller définitivement en 2025 et mener le combat. Elle doit aller dans les tranchées, sous la pluie de balles.
La commodité, l’égoïsme et l’intérêt personnel de ses parlementaires… tout cela est interdit. Tout le monde voit que la Suisse, pays de démocratie directe, fédéraliste et indépendant, se porte beaucoup mieux que l’UE. De plus en plus de citoyens de l’UE se pressent en Suisse (dont 12% seulement sont des travailleurs qualifiés, un tiers complet ne travaille pas). Notre performance économique par habitant est deux fois plus élevée, nos revenus sont deux fois plus élevés que ceux de l’UE, nous n’avons qu’une fraction du taux de chômage de l’UE, nous sommes beaucoup moins endettés que les pays de l’UE.
Maintenant, nous devrons reprendre l’énorme bureaucratie bruxelloise et l’attacher à nos entreprises comme un boulet aux pieds. C’est l’UE ou la Suisse ; il n’y a pas de compromis possible. Est-ce Bruxelles qui décide ou est-ce vous qui décidez en tant que citoyens et souverains de notre pays ?
Nos expériences ne sont pas du tout réjouissantes dans la mesure où nous devons constamment reprendre de manière « dynamique » le droit européen.
La présidente de la Confédération de l’époque, Viola Amherd, a qualifié le nouvel accord de « jalon ». En réalité, il s’agit d’une corde que la Suisse se passe autour du cou et au bout de laquelle elle finira pendue.