Les dernières élections ont modifié le paysage politique suisse. Le camp bourgeois n’a guère changé numériquement, mais…
Les dernières élections ont modifié le paysage politique suisse. Le camp bourgeois n’a guère changé numériquement, mais il est devenu nettement plus bourgeois grâce à la victoire électorale de l’UDC. Les élections au Conseil fédéral n’ont pas provoqué un véritable glissement à droite, mais tout de même un déplacement des accents. A l’opposé, on trouve une gauche stagnante qui tente de cacher sa faiblesse par les gains électoraux des Verts. Le récent discours dans lequel le possible futur président du PS se qualifie fièrement de politicien professionnel est révélateur. Ce parti est en effet professionnel quand il s’agit de faire passer l’Etat – donc les contribuables – à la caisse.
Dans l’ensemble, les élections fédérales 2003 ont renforcé les ailes politiques et affaibli le centre qui continue cependant de jouer un rôle important quand il s’agit de remporter une décision. Les quatre années à venir seront donc une période d’épreuve pour le PRD et le PDC. On verra en effet si ces partis du centre retrouvent le chemin d’une conception politique libérale et soutiennent une politique bourgeoise ou s’ils continuent de dériver à gauche pour aller vers une nouvelle et certaine défaite électorale en 2007. Les choix personnels des mois à venir permettront de tirer quelques conclusions. Il était cependant peu encourageant d’entendre récemment Ruedi Noser, vice-président du PRD et nouveau porteur d’espoir de ce parti, revendiquer des écoles de jour étatiques, proposition dans la droite ligne de la politique socialiste et en totale opposition avec l’idée de la responsabilité et de la liberté individuelles. L’idée du road-pricing, donc des péages routiers, qui sort de la même cuisine, rappelle également les programmes politiques de la gauche et des Verts qui, depuis toujours, revendiquent un Etat centralisateur et surveillant étroitement les individus.
Que veut l’UDC dans ce contexte?
L’UDC doit ses succès de ces dernières années à une politique claire, compréhensible et indépendante. Nous avons été élus afin que nous réalisions nos promesses électorales durant les quatre années à venir. Chacune des quelque 600’000 voix obtenues par l’UDC est pour nous un mandat concret qu’il s’agit de remplir. Celles et ceux – il y en a aussi dans notre propre parti – qui parlent d’une réorientation de l’UDC se trompent fondamentalement. L’UDC est un parti et, comme l’indique ce nom, nous allons continuer de prendre parti pour nos électrices et nos électeurs. L’UDC n’a pas absolument besoin d’harmonie, elle ne cherche pas la sympathie des autres partis politiques, elle ne se repose pas sur ses lauriers. Bien au contraire: nous continuerons de provoquer le débat politique parce que nous savons qu’il y a beaucoup de dysfonctionnements à corriger. Nous voulons concrétiser nos promesses électorales pour le bien de nos électrices et de nos électeurs, pour le bien de notre pays. Nous poursuivrons notre politique constructive et axée sur la solution des problèmes. Mais l’UDC ne mesure pas les solutions qu’elle propose à l’aune des modèles de la gauche ou des opinions propagées par les médias; elle cherche à réaliser ses propres idées et son propre programme électoral.
Nous avons eu du succès en suivant fidèlement notre ligne et nous continuerons sur cette voie. Nous espérons qu’avec deux conseillers fédéraux nous pourrons soutenir plus souvent les projets du gouvernement. Mais il faudra que ces projets changent – et non pas seulement la composition du Conseil fédéral.
Polarisation aussi des débats politiques concrets
Après la polarisation engendrée par les dernières élections fédérales, il faudra s’attendre également à une polarisation croissante dans les débats politiques concrets et les campagnes de votation. Le combat va forcément se durcir si un nombre croissant de groupements tentent de se servir dans la caisse vide de la Confédération. Deux camps clairement délimités s’opposent: d’un côté, une politique socialiste basée sur la redistribution des moyens, de l’autre côté, une politique libérale qui se fonde sur la responsabilité individuelle des citoyennes et des citoyens. L’année 2004 sera émaillée de plusieurs votations populaires posant clairement la question gauche-droite. Il s’agira de prendre des options fort concrètes, par exemple avec le train de mesures fiscales, la révision de l’AVS, l’assurance-maternité, l’augmentation de la TVA, les primes d’assurance-maladie, la réforme de l’imposition des sociétés, etc. Dans chacun de ces cas, il faudra choisir entre la politique de gauche et la politique de droite.
L’UDC ne peut seule faire pencher la balance du côté bourgeois. Le comportement du PDC et du PRD sera décisif. Continueront-ils de soutenir – comme cela a déjà été annoncé à plusieurs reprises – la politique des socialistes ou rejoindront-ils le camp bourgeois, donc l’UDC? Les citoyennes et les citoyens pourront cette année déjà faire leurs premiers choix en vue des prochaines élections. La question qui se pose est fondamentale: parviendrons-nous à ramener la Suisse sur le chemin de la croissance ou continuerons-nous d’appliquer les recettes désastreuses de la gauche, de forcer la redistribution, d’alourdir la dette, d’augmenter les impôts, donc d’affaiblir l’économie et de supprimer des emplois à court et à moyen terme?
L’UDC compte sur une large alliance bourgeoise
Il faudra serrer les rangs pour résoudre les problèmes et pour corriger les dysfonctionnements. Les partis bourgeois devront collaborer étroitement, donc l’UDC et le PRD ainsi que les éléments restants du PDC. Il est nécessaire aussi que ces partis apportent un soutien ferme à l’économie et à ses organisations faîtières. Face à une gauche qui rassemble ses forces avec les syndicats en vue des prochaines votations populaires, le camp bourgeois doit se mobiliser avec la même vigueur. Les années à venir demanderont un gros effort des forces libérales en faveur de la prospérité de l’économie suisse, donc de la croissance économique et du plein emploi. Il ne faut en aucun cas laisser ce terrain à la gauche.
« Bourgeois ou à gauche? » voilà la question qui se posera en 2004. L’UDC adressera cette question au PRD et au PDC aussi souvent qu’il le faudra.