C’est avec ce dernier vers de la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien que je vais entamer mon propos consacré d’une manière générale à l’indépendance de La Suisse…
C’est avec ce dernier vers de la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien que je vais entamer mon propos consacré d’une manière générale à l’indépendance de La Suisse. Depuis le début de cette législature en général et durant l’année écoulée en particulier, jamais les attaques contre notre indépendance n’ont été aussi fortes. Tout a été prétexte pour expliquer que nous devions toutes affaires cessantes adhérer à l’Union européenne, à l’Otan, prendre part à l’opération Atalante, bref, jouer notre rôle dans le concert des nations. A bien y regarder, la démarche n’est pourtant pas surprenante. Expliquer les déboires que notre pays a connus ces derniers mois par notre indépendance exonère nos autorités de leur propre incapacité à agir dans l’intérêt du pays.
Au niveau de la crise libyenne, c’est bien évident, nous ne sommes pas membres de l’Union européenne, le Colonel Kadhafi nous traite donc comme une vulgaire sous-préfecture. Quel manque de mémoire! La Grande-Bretagne a libéré Abdelbaset Al-Megrahi contre la promesse d’un retour discret, engagement dont la Libye n’a pas tenu le moindre compte. Les visites du Colonel en France et en Italie ont à chaque fois tourné à l’humiliation pour ses hôtes et pourtant, tous sont membres de l’UE qui n’a été d’aucun secours. Soyons clairs, personne ne souhaite réellement que l’Union ne devienne un acteur diplomatique. La récente élection de Catherine Ashton en constitue une brillante preuve si besoin était.
Hélas, la cause de nos difficultés est à chercher chez nous, ici-même en Suisse. Nos autorités n’ont plus l’énergie, la volonté d’affronter le monde en pays libre, en pays qui choisit son avenir et assume ses responsabilités. « Flatter ceux du logis, à son maître complaire », disait le Chien toujours dans cette même fable. Il est vrai que l’animal était gras mais il avait le col pelé du collier qui lui était imposé. La laisse ne semble néanmoins pas rebuter le moins du monde la classe politique pour qui notre indépendance n’est qu’une relique qui doit désormais trôner au musée du mythe helvétique. On ne peut à ce propos que s’étonner de voir à quel point nombreux sont celles et ceux qui aspirent aux plus hautes fonctions pour ensuite chercher à confier leurs responsabilités à des instances prétendument supérieures.
Ce faisant, ce n’est pas seulement leurs fonctions qu’ils galvaudent mais ils remettent clairement en cause nos droits populaires. Certes, sur plusieurs sujets essentiels, la population suisse a eu le mauvais goût de ne pas suivre ses élites autoproclamées. L’internement des criminels dangereux et non-amendables, l’imprescribilité des actes de pédophilie et tout récemment l’interdiction des minarets ont mis évidence le fossé sans cesse plus large qui sépare la population de la classe politique.
On aurait pu imaginer une remise en question de ces hommes et de ces femmes qui entendent gouverner sans tenir compte de l’avis de la population. Au contraire, ces résultats les ont confortés dans leur conviction. Le peuple n’est qu’un troupeau inculte, tout juste sorti de la barbarie et prompt à retourner à ses bas instincts pour peu qu’un parti ne l’y incite. Il convient donc de veiller à ce que cette populace ne puisse s’exprimer sur ces enjeux dont elle ne comprend pas la portée.
C’est là qu’arrive le droit supérieur. A chaque fois qu’une initiative est acceptée qui heurte les hérauts du politiquement correct, on invoque le droit supérieur pour expliquer que l’initiative n’est pas applicable et que ses promoteurs ont menti en le laissant accroire. Admettons que ces exégètes de la bien pensance aient raison, force est de constater que nous avons signé des conventions qui nous empêchent de garder en prison des individus dangereux et de protéger les enfants des prédateurs sexuels. Bonne affaire que nous avons faite là !
Ce n’est pas la seule que nous avons à regretter. Nous disposons maintenant d’un recul d’une année avec Schengen. Un espace de liberté et de sécurité en Europe nous avait-on dit. Depuis plusieurs semaines, il ne se passe pas deux jours sans qu’une banque, une station service ne soit victime d’un braquage. Et lorsque la police a le bon goût de faire savoir d’où viennent les malfaiteurs, le plus souvent ils nous arrivent de fort loin. Manifestement, la frontière qu’on nous a vendue comme sûre ne les a guère contrariés.
Dublin, peut-être ? Pas mieux. On a certes pu renvoyer ici ou là des requérants qui dépendaient d’autres états mais dans le même temps, le nombre de demandes déposées en Suisse a explosé. Là-encore, on a cherché la solution à nos problèmes ailleurs, négligeant nos propres devoirs. Ce n’est pas Dublin qui réglera la question de l’asile en Suisse mais une application ferme de la loi, application qu’on attend maintenant depuis deux ans. Pour l’heure, les seules personnes que Mme Widmer-Schlumpf a expulsées, ce sont ses propres collaborateurs.
La libre-circulation montre aussi ses limites. Les étrangers qui perdent leur emploi rentrent chez eux, voilà ce que le Conseil fédéral avait expliqué à l’heure de la haute conjoncture. Aujourd’hui, c’est une Doris Leuthard un peu penaude qui évoque le fait que le gouvernement s’était peut-être montré un peu optimiste. Cette erreur d’appréciation se traduit par un chômage à 10% dans les Montagnes neuchâteloises. Une fois encore, c’est la population qui règle la facture.
C’est assez. Un état n’a pas d’amis, il a des intérêts et il serait bon de s’en souvenir. La demande d’adhésion de la Suisse à l’Union européenne doit être retirée afin que cesse le double langage du Conseil fédéral. Les conditions de la libre-circulation doivent être revues à l’aune de la situation économique. Notre pays ne saurait servir plus longtemps d’exutoire pour le chômage européen, nous avons déjà bien à faire avec le nôtre. Enfin, pour terminer, la Suisse ne doit en aucun cas s’engager sur la voie de l’accord de libre-échange agricole. Une agriculture productive et responsable constitue une condition essentielle de notre indépendance, cette indépendance que l’UDC est aujourd’hui bien seule à défendre.