Si notre pays a des problèmes, c’est parce que trop de politiciens disent trop souvent oui. La conséquence de cette politique de la moindre résistance est une explosion des dépenses dans tous les…
Si notre pays a des problèmes, c’est parce que trop de politiciens disent trop souvent oui. La conséquence de cette politique de la moindre résistance est une explosion des dépenses dans tous les domaines. Notamment dans le social. Remontons jusqu’en 1990 puisque, depuis cette année-là, les dépenses de la Confédération pour la sécurité sociale ont presque doublé.
Qui est responsable de cette débâcle? Entre 1987 et 1993, le Département fédéral de l’intérieur était dirigé par le conseiller fédéral Flavio Cotti, un représentant du PDC. De 1994 jusqu’à sa démission en 2002, la socialiste Ruth Dreifuss tenait les rênes de la politique sociale fédérale. C’est durant cette période que les coûts du social et de la santé publique ont fait un bond. Personne ne semblait s’en inquiéter. Il était bien par principe de dépenser de l’argent pour le social et il était mauvais par principe de se soucier du contribuable. Les socialistes se sont toujours moqués de savoir qui allait faire les frais de leur politique sociale irresponsable. Aujourd’hui, on nous présente la facture de ces excès.
La passivité du Conseil fédéral
Les dépenses de la Confédération pour la santé publique ont passé de 990 millions en 1990 à 1,9 milliard de francs en 2002. Elles ont donc doublé. Préparée à l’époque de Flavio Cotti et présentée comme une panacée, la loi sur l’assurance-maladie, la LAMAL, a provoqué sous l’égide de Ruth Dreifuss une hausse insupportable des dépenses. Sachant que l’initiative-santé des socialistes avait de bonnes chances d’aboutir, la ministre de l’intérieur s’est opposée systématiquement à toute révision de la LAMAL. Elle savait fort bien que les primes allaient augmenter au point que l’initiative de son parti pourrait être acceptée par le souverain. Voilà un aspect typique de la politique socialiste: encourager la détérioration des conditions-cadres jusqu’à la disparition de toute concurrence pour ensuite faire avancer l’étatisation conformément à l’idéologie socialiste. L’initiative-santé étouffera les derniers éléments concurrentiels de la santé publique. Mais le plus grave dans cette évolution, c’est que le PDC et le PRD se font régulièrement prendre au piège du PS et soutiennent les propositions de celui-ci. Seule l’UDC a eu le courage et la force de s’opposer à cette tendance et à rejeter la LAMAL. Les nombreuses propositions constructives qu’elle a lancées peu après l’entrée en vigueur de cette loi ont toutes été rejetées, si bien que l’UDC s’est finalement vue contrainte de lancer son initiative pour la baisse des primes. Là encore, le PRD et le PDC ont rejeté tout net l’idée d’un soutien interpartis à cette initiative. Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que le jour se fasse chez les radicaux et les démocrates-chrétiens?
Dans l’assurance-invalidité AI, les dépenses ont plus que doublé, passant de 4,1 milliards en 1990 à environ 10 milliards en 2001. Le nombre de rentiers AI a augmenté d’environ 50%. Dans un Conseil fédéral dominé par le centre gauche, personne ne s’est jamais donné la peine de chercher les raisons réelles de cette évolution. Là encore, Ruth Dreifuss n’a pas été à la hauteur de sa tâche. L’intervention du Conseil fédéral et du parlement est venue trop tard et n’a abouti qu’à une mini-réforme si maladroite et si déséquilibrée que le peuple l’a rejetée en 1999. L’UDC avait alors demandé que les éléments non contestés de la 4e révision de l’AI soient repris et qu’un nouveau projet soit élaboré. Le DFI n’a rien fait, du temps précieux a été perdu et les coûts ont continué d’augmenter. Et celles et ceux qui osaient s’en inquiéter étaient considérés comme des personnes foncièrement mauvaises. Fort adroitement, le PS et ses alliés ont réussi à étouffer toute discussion sur cette situation inacceptable. Des détails difficilement explicables, comme les grandes différences entre les proportions de rentiers AI dans les cantons, commencent pourtant à susciter quelques discussions alors que l’UDC y a mis le doigt depuis longtemps.
L’explosion des dépenses de la Confédération pour l’aide aux réfugiés en Suisse est un autre aspect du renchérissement massif de la sécurité sociale. Le montant affecté à cette tâche a passé d’un peu moins de 400 millions de francs en 1990 à plus d’un milliard aujourd’hui. Mais, ce qui dérange le plus, c’est que la majeure partie de cet argent profite à des immigrants clandestins venus chercher du travail en Suisse et à des criminels qui, sous le couvert d’une demande d’asile, parasitent un système de protection sociale auquel ils n’ont aucun droit. Dans ce domaine également, les socialistes ont réussi à stopper net toute discussion en se contenant de qualifier d’extrémiste de droite toute personne osant poser des questions et demander un règlement du problème. Il a fallu attendre la votation de novembre 2002 sur l’initiative UDC contre les abus dans le droit d’asile pour constater que de plus en plus de Suisses, tout votant habituellement à gauche, n’étaient plus prêts à soutenir la politique hypocrite des socialistes.
Personne ne s’inquiète du financement
Dans l’AVS également, les coûts ont augmenté massivement pour passer de 18 milliards en 1990 à 29 milliards aujourd’hui. Certes, le nombre de rentiers augmente pour des raisons démographiques, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur la situation financière et le développement des coûts. Des réformes indispensables ont été constamment repoussées. Des sources de financement qui auraient permis de repousser une hausse des impôts ont été refusées par les socialistes. Le combat des socialistes contre l’initiative UDC « L’or pour l’AVS » illustre une fois de plus la politique de ce parti qui dépense joyeusement sans s’inquiéter un seul instant du financement de ses belles propositions. En fin de compte, on présente la facture au contribuable, c’est aussi simple que cela.
Politique sociale aveugle
L’explosion des coûts dans le domaine social ne s’explique pas simplement par la crise économique et par le développement démographique. Ce serait trop facile. Elle est bien plus la conséquence de la politique sociale excessive et aveugle d’un PS qui se moque éperdument des coûts de ses actions et de ceux qui vont en supporter les frais. Mais l’évolution dangereuse à laquelle nous assistons aujourd’hui est aussi une conséquence de la faiblesse du PRD et du PDC qui soutiennent n’importe quel projet pourvu que les médias en disent qu’il est progressiste.
Avant le vote populaire sur l’initiative-santé du PS, l’UDC veut lancer un nouvel appel aux contribuables qui travaillent durement – il y en a encore malgré tout dans ce pays – pour qu’ils rejettent et fassent rejeter l’initiative-santé des socialiste comme d’ailleurs toutes les initiatives mises au vote le 18 mai, car elles sortent toutes de la cuisine écolo-socialiste. Quant à l’UDC, elle a fait sa part du travail en lançant son initiative pour la baisse des primes, un projet qui s’inspire d’une politique authentiquement bourgeoise.
L’UDC a le devoir d’empêcher que notre Etat se transforme de plus en plus en Etat socialiste qui, comme une sangsue, saigne toutes celles et tous ceux qui ont quelques moyens pour alimenter une énorme machine à redistribuer. Nous refusons de rester les bras croisés devant une politique qui double tous les dix à douze ans les dépenses du secteur social.