Il y a deux ans, l’UDC s’est lancée dans la campagne électorale avec le slogan "qualité suisse". Ces deux mots illustrent notre promesse de nous engager, dans un monde de plus en plus insécurisé…
Il y a deux ans, l’UDC s’est lancée dans la campagne électorale avec le slogan « qualité suisse ». Ces deux mots illustrent notre promesse de nous engager, dans un monde de plus en plus insécurisé, pour les valeurs qui ont fait la force de notre pays. Aujourd’hui, les gens recherchent avant tout la sécurité: la sécurité grâce à des emplois en nombre suffisant, la sécurité grâce à des œuvres sociales financièrement assurés, la sécurité contre la violence et la criminalité.
Les indices annonçant que la Suisse a beaucoup perdu de sa qualité d’autrefois, donc de sa force et de sa sécurité, ne manquent pas. Je songe notamment à la peur pour l’emploi, à la peur devant des salaires en baisse et des charges en hausse. Et il y a l’inquiétude que nous inspirent le financement futur des œuvres sociales, les abus sociaux, l’invalidité simulée ou encore le tourisme d’asile.
Le sentiment de sécurité des Suissesses et des Suisses est aussi ébranlé par la terreur islamique, par les nouvelles guerres urbaines, par la hausse de la criminalité et l’immigration incontrôlée. La liste des sources d’inquiétude est loin d’être terminée. Il y a encore la propension croissante à la violence qui commence dans les préaux des écoles et qui finit dans l’ignoble trafic d’êtres humains; il y a le trafic de drogues qui, uniquement grâce aux téléphones portables, ne se déroule plus dans des ghettos publics, le vandalisme auquel nous sommes confrontés à chaque pas, mais dont les autorités se moquent complètement, la cupidité sans borne d’une bonne partie de l’économie, l’enrichissement inadmissible de certains dirigeants au détriment des entreprises, la mentalité d’assisté et un égoïsme parfois monstrueux. Autant de signes montrant que l’UDC a eu raison de placer la « qualité suisse » au cœur de ses promesses électorales.
De quel Etat avons-nous besoin?
La « qualité suisse » ne cessant de se dégrader, les Suisses en général et nos électeurs en particulier ont développé ces dernières années une distance critique par rapport à l’Etat. Cela n’a rien d’étonnant pour un parti qui, comme le nôtre, défend les classes moyennes, prône la responsabilité individuelle des citoyennes et des citoyens et manifeste une répugnance croissante face à un Etat qui devient une machine à redistribuer l’argent. Dominé par la mentalité du centre-gauche, l’Etat ne cesse de dire au citoyen: « Il existe quelqu’un au sein des autorités qui connaît beaucoup mieux tes besoin que toi-même! » Résultat: l’Etat veut s’occuper de nous du berceau au cercueil, nous nourrit et nous materne – et, bien sûr, tire un maximum d’argent de nos poches sous forme d’impôts divers.
Les redistributeurs patentés de la gauche politique se servent généreusement au passage et se font de surcroît passer pour les grands défenseurs des veuves et des orphelins. Cela fait longtemps que l’Etat n’est plus un Etat social dans le vrai sens du terme, donc un Etat qui se contente de donner un coup de pouce aux plus faibles.
Face aux innombrables abus sociaux qui sont tolérés, voire carrément encouragés, la population accepte de moins en moins de soutenir les éléments réellement faibles de la société. L’Etat détruit la responsabilité individuelle et le sens de la collectivité en réglant tout et n’importe quoi dans des lois, donc en étouffant l’initiative individuelle.
Grâce à l’aide des partis du centre, l’égalitarisme encouragé par la gauche sous le beau titre « d’harmonisation » a rapidement progressé ces dernières années. Alors que dans le sport la compétition et la recherche de performances maximales sont parfaitement admises, il est mal vu de vouloir faire mieux que les autres dans la société, à l’école, dans l’économie et en politique. Cet égalitarisme discrimine celles et ceux qui veulent faire un effort et assumer leurs responsabilités. L’Etat de centre-gauche trompe les classes moyennes et les fait impitoyablement passer à la caisse pour financer sa politique de redistribution. Pourtant, jamais un Etat redistributeur sera aussi un Etat juste. Par contre, plus l’Etat force la redistribution, plus il génère de frustrations et d’insatisfactions parmi les citoyens.
Le citoyen qui s’engage pour la qualité suisse se sent escroqué par un Etat qui renonce à l’indépendance et à la liberté, qui remet en question les acquis démocratiques, qui pénalise l’effort tout en récompensant les profiteurs des institutions sociales. Cela doit cesser et l’UDC entend y veiller. L’UDC veut un Etat qui encourage la responsabilité individuelle et l’effort, qui soutient uniquement ceux qui en ont besoin, un Etat qui mène une politique forte et indépendante pour garantir la prospérité, la sécurité et la liberté de ses citoyens. L’UDC veut un Etat qui retrouve la « qualité suisse ».
La fuite dans le vague
Il n’est plus de bon ton en politique d’avoir des positions claires. Or, on doit bien constater que plus la politique est dominée par le centre gauche, plus les citoyens quittent le centre pour s’installer à droite ou à gauche. La raison de cette évolution est simple: les gens souhaitent des analyses honnêtes des problèmes et des solutions praticables, même si elles sont parfois douloureuses. La tendance centriste en politique est finalement une fuite dans le vague. Je cite en substance le dialogue suivant tiré de « Wilhelm Meister » de Goethe: Wilhelm: « Il y a ici beaucoup d’opinions contradictoires et on dit que la vérité est au milieu. » Montan: « Pas du tout. C’est le problème qui est au milieu. » A chaque fois qu’il s’agit de dénoncer des dysfonctionnements, le centre-gauche se défile et préfère faire miroiter un avenir aussi doré qu’incertain.
C’est à coup de déclarations et formules vagues que l’on a promis aux citoyens une baisse des primes d’assurance-maladie, qu’on leur a dit qu’il n’y aurait pas d’avalanche de camions sur l’axe nord-sud, qu’on a annoncé une belle expo.01 pour quelques malheureux petits millions (qui ont dépassé le milliard), que l’on a gaspillé des milliards dans le sauvetage impossible d’une compagnie aérienne. Il y a quelques mois, on a eu le culot de nous promettre une meilleure sécurité grâce à la suppression des frontières. Et quand les CFF ne sont pas ponctuels selon la tradition helvétique, voire s’arrêtent carrément en rase campagne, on ne cherche pas des responsables, mais tente de dénicher des pannes techniques et on fait établir de belles expertises. Surtout ne jamais rien remettre en question, rester dans le vague, voilà la devise.
Par contre, on ne manque jamais de beaux qualificatifs – un peu selon la méthode Coué – pour se rassurer et cacher son incompétence. Ainsi, on se dit « ouvert au monde », mais on se moque complètement des intérêts de la Suisse; la gauche se dit « solidaire » et fait passer les autres à la caisse; et on est « social » quand on soutient les profiteurs de l’Etat au lieu d’encourager le sens de la responsabilité face à la société. Dans ce contexte diffus, l’imprécision devient la référence de toute chose. Par contre, quand l’UDC met le doigt sur des dysfonctionnements, on lui reproche de l’incorrection politique. Le politiquement correct couvre l’ensemble des demi-vérités ou demi-mensonges dont on se sert pour endormir le peuple. Nous refusons de participer à ce jeu.
Qualité suisse
Par notre slogan « qualité suisse » nous nous sommes imposés des objectifs ambitieux. Nous défendons une Suisse neutre et indépendante, la démocratie directe et la structure fédéraliste. Nous nous engageons pour la fidélité aux principes, pour la constance, pour la fiabilité, pour l’honnêteté, pour le courage, quitte à déranger une quiétude confortable. Cet engagement nous a apporté des beaux succès durant les deux années écoulées depuis les dernières élections fédérales. Grâce à nos deux sièges au Conseil fédéral, nous avons enfin réussi à imposer nos vues dans la lutte contre les abus dans le droit d’asile, et cela après vingt ans de combat politique. La Confédération commence enfin à s’attaquer à ses déficits et ses dettes par des programmes d’allègement budgétaire et une planification de l’abandon de certaines tâches. Mais ce sont de tout petits pas et il est ridicule à ce propos de parler de démantèlement de l’Etat. Je ne connais aucun Etat qui s’est démantelé à force d’économies, mais j’en connais beaucoup qui sont au bord de la ruine et qui font passer sans pitié leurs citoyens à la caisse.
La Suisse aussi est proche de l’abîme à cause de la politique désastreuse du centre-gauche. Je suis cependant confiant, car je crois que notre parti pourra, avec ses deux conseillers fédéraux, corriger le tir. J’en veux pour preuve que l’UDC a gagné de l’influence en politique financière et fiscale et qu’elle a pris le leadership dans les grands dossiers politiques, comme le confirme aussi un sondage d’opinion. Dans de nombreuses votations, nous avons fait la preuve qu’une UDC renforcée parvenaient au moins à faire de la pression dans la bonne direction.
En formulant la notion d’invalidité simulée – qui nous valait encore de violentes critiques il y a peu de temps – nous avons attiré l’attention sur les abus énormes dans l’assurance-invalidité et nous avons réussi à pousser la révision de l’AI dans le bon sens. Compte tenu de la taille du problème et parfois aussi faute de propositions propres, les autres partis nous ont emboîté le pas. Après des années de combat, qui nous ont notamment permis d’empêcher la lamentable fondation de solidarité, nous avons réussi aujourd’hui à dévier une partie importante des réserves d’or de la Banque nationale vers le fonds AVS. Et c’est grâce à l’UDC et malgré deux défaites dans des scrutins populaires que la voie bilatérale par rapport à l’UE est aujourd’hui soutenue par une majorité. Même les partis du centre commencent – après treize ans d’atermoiements – à monter sur ce train. L’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi s’en réjouira sans doute avec nous. Mais c’est seule que l’UDC a gagné trois importants scrutins qui jalonnent son chemin vers la « qualité suisse »: l’initiative pour l’internement et les deux projets de naturalisation. Voilà qui compte autant pour la qualité suisse que l’effort, la ponctualité, la propreté, la sécurité et la liberté.
Deux ans après les élections fédérales, nous constatons que nous sommes au début d’un changement de cap dans la bonne direction. Les premiers résultats de la politique UDC sont aujourd’hui tangibles et nous pouvons en être fiers. Nous les présenterons la semaine prochaine lors d’une conférence de presse. Bien entendu, des années d’erreurs politiques commises par le centre-gauche ne se corrigent pas du jour au lendemain. Mais l’UDC sait quel mandat lui ont donné ses électeurs. Encouragés par nos premiers résultats positifs, nous redoublons d’efforts pour que notre pays retrouve la « qualité suisse ». Nous nous battons pour la Suisse avec ses qualités et ses valeurs. Nous nous engageons pour un pays que nous estimons et aimons. Nous voulons à nouveau de la « qualité suisse ». Nous le devons à nous-mêmes et à notre pays.