C’est le principe de l’aide qui a présidé à la création de l’assurance-invalidité en 1960: l’aide à des personnes durement frappées par le sort au point d’être incapables de subvenir elles-mêmes à leu
C’est le principe de l’aide qui a présidé à la création de l’assurance-invalidité en 1960: l’aide à des personnes durement frappées par le sort au point d’être incapables de subvenir elles-mêmes à leurs besoins. Et, surtout, l’aide à la réintégration de la vie professionnelle, donc une aide qui a pour but de donner à la personne soutenue les moyens de vivre un jour à nouveau indépendamment de l’Etat et d’assumer ses responsabilités.
Si nous votons sur cette 5e révision de l’AI, c’est parce que les responsables de la politique et du social se sont écartés de ce principe. L’AI a fini par échapper au contrôle: le nombre de rentiers, le volume des rentes versées et l’endettement de cette institution n’ont cessé de croître depuis 1960. Cette croissance s’est fortement accélérée au début des années nonante: entre 1990 et aujourd’hui le nombre de rentiers AI a augmenté de 130 000 pour atteindre 300 000. Rien d’étonnant donc à ce que les années nonante aient apporté à l’AI un désastre financier. Si le compte était équilibré en 1990, un déficit de 2,3 milliards de francs a été enregistré en 2003 et fin 2006 le découvert était de 9,3 milliards.
Mais comment les partis du centre et de gauche ont-ils réagi? Ils ont pratiqué une politique de l’autruche, fermé les yeux devant des problèmes évidents, reculé devant des mesures courageuses, leur préférant la recherche de nouvelles ressources financières pour l’AI. Ainsi, on a transféré de l’argent des APG vers l’AI. A l’époque déjà, l’UDC avait élevé des critiques. C’est tout de même une affaire de bons sens: quand une institution sociale produit des pertes aussi massives, ce que quelque chose ne tourne pas rond. Ce n’est donc pas d’argent, mais d’un assainissement de fond en comble qu’a besoin l’AI. Mais l’UDC était seule à demander une telle intervention. La raison financière a dû céder devant une politique sociale prétendument infaillible.
Cette inaction politique s’accompagnait d’un refus systématique, pour ne pas dire militant, de la réalité. La critique était mal vue; une véritable culture de tabou a crée un climat de serre dans lequel les abus et les dysfonctionnements s’épanouissaient. L’UDC a alors dénoncé les abus manifestes dans l’AI; elle a pointé le doigt sur ces faux invalides qui vivent confortablement des acquis de l’Etat social et sur le dos des citoyennes et citoyens qui travaillent.
C’est clairement le mérite de l’UDC d’avoir attiré l’attention sur un système social qui n’alimente pas seulement des indigents, mais de plus en plus de paresseux et de parasites sociaux. En clair: un groupe croissant de la population refuse l’effort et le travail et vit aux frais de ceux qui travaillent et paient des impôts. Cela signifie aussi que l’Etat social tel que le conçoit la gauche est antisocial.
Vous vous rappelez sans doute des cris d’indignation et autres soulèvements moralisateurs mis en scène par la gauche et les médias. La violence de la réaction doit être placée dans un contexte plus vaste pour trouver une explication: la critique de l’UDC frappait en plein cœur la conception socialiste du monde. Le débat enfin engagé sur les abus signifiait le retour de la raison dans une politique marquée jusque là par des rêveries socialistes. Car pour la gauche il n’y a que des victimes de la société. Nous l’avons confrontée avec la réalité, avec le fait évident que la générosité de l’Etat est grossièrement abusée, de la politique d’asile à la politique sociale. L’idéologie de gauche s’est échouée sur la réalité. Elle s’est tout simplement avérée impraticable; une vision du monde s’est effondrée. Pour la politique suisse ce constat constitue un tournant.
Il est vrai que pas mal de choses ont bougé depuis. Nous avons, grâce au soutien massif du peuple et contre l’acharnement de la gauche, amélioré les lois sur l’asile et sur les étrangers pour que l’hospitalité de la Suisse cesse d’être abusée. Et nous devons continuer sur cette voie en coupant court aux abus dont sont victimes nos œuvres sociales.
Le temps presse: les dettes de l’AI dépassent aujourd’hui dix milliards de francs. Et chaque jour 5 millions supplémentaires viennent s’y ajouter. La 5e révision de l’AI est donc un pas décisif dans la bonne direction. Et elle est aussi le résultat d’une politique poursuivie résolument par l’UDC ces dernières années. En combattant rigoureusement les abus, nous rétablissons la justice en Suisse; en combattant avec détermination les abus, nous assainissons l’AI dans l’intérêt de ceux qui en ont véritablement besoin.