Par le biais de plusieurs initiatives, la gauche rose-verte entrave la protection du climat qu’ils défendent pourtant dans leur discours. En outre, ils freinent le développement des énergies renouvelables – ils ne reste d’ailleurs que l’énergie nucléaire comme alternative sans émissions de CO2.
La Suisse risque d’être confrontée à des pénuries d’électricité – dans un futur proche, les lumières pourraient être éteintes pendant les mois d’hiver froids et peu ensoleillés. Cette déclaration ne relève pas de l’alarmisme, comme le prétendent la ministre de l’Environnement Simonetta Sommaruga et le ministre de l’Economie Guy Parmelin, mais bel et bien de la réalité. Le Conseil fédéral a le devoir de veiller à ce que la Suisse dispose d’électricité en suffisance, si possible sans émission de CO2. A l’horizon 2050, c’est environ 60% de courant électrique « propre » supplémentaire qu’il nous faut – et du courant indigène, car il serait trop risqué de dépendre encore davantage de l’étranger.
Le développement de la production électrique indigène, comme l’énergie hydraulique, est impératif. L’énergie nucléaire doit également être reprise en compte. Toutefois, c’est précisément dans le domaine de l’énergie hydraulique, pourtant respectueuse de l’environnement, que le développement nécessaire est à la traine en raison d’années d’oppositions émanant d’associations de protection de l’environnement. Les milieux écologistes torpillent les énergies renouvelables ; presque tous les projets d’extension font l’objet de recours, au nom de la protection de la nature et des paysages.
L’initiative pour les glaciers – une initiative défavorable au climat
La gauche rose-verte se noie une fois de plus dans ses contradictions avec « l’initiative pour les glaciers », qui à l’instar du contre-projet direct du Conseil fédéral veut inscrire dans la Constitution l’objectif « zéro émission nette » d’ici 2050. Concrètement, cela implique que la Suisse ne devra d’ici là plus émettre davantage de gaz à effet de serre que ce que ses réservoirs de CO2 ne peuvent en absorber. A la différence de l’initiative, le Conseil fédéral s’oppose toutefois à une interdiction des énergies fossiles.
L’initiative pour les glaciers est contradictoire s’agissant du développement des énergies renouvelables – notamment au sujet de la production d’électricité hydraulique. Lors de la dernière décennie, la fonte des glaciers a produit quelque 18 nouveaux lacs glaciaires par an. Le recul des glaciers libère des espaces supplémentaires sur lesquels des lacs-réservoirs supplémentaires pourraient être créés à la faveur de la production électrique. Toutefois, l’initiative sur les glaciers dit que ces espaces naturels préglaciaires désormais mis à nu doivent être protégés, y excluant de fait tout développement de la production d’énergie hydraulique. Clairement, la gauche rose-verte sabote les possibilités d’approvisionnement électrique durables et propres.
Pourquoi inscrire des objectifs climatiques tels que « zéro émissions nettes d’ici 2050 » sans disposer d’un plan réaliste et viable ? Ces 10 dernières années, le Conseil fédéral – nos ministres de l’Energie en tête – ont clairement échoué, avec notamment la Stratégie énergétique 2050, projet mal ficelé avec lequel le gouvernement navigue à vue. Le peuple a été induit en erreur, à travers un mélange d’évaluations naïves prenant source à la fois dans l’espoir et la panique. L’heure est venue de corriger le tir.
Le développement de l’énergie nucléaire est notre seule option
La question fondamentale est la suivante : voulons-nous produire davantage d’électricité de façon indigène ? La réponse est oui, c’est évident. C’est pour cette raison que nous devons dès à présent fixer des priorités, peser les pour et les contre. Il est urgent de garantir un approvisionnement électrique sûr, de surcroît pour les périodes hivernales. Voulons-nous 20 à 30% de biodiversité supplémentaire, comme suggéré par l’initiative pour la biodiversité ou l’initiative pour les glaciers, s’opposant de fait à l’extension des lacs-réservoirs ? Voulons-nous de « l’initiative paysage » qui prévoit la division de la Suisse en deux zones, l’une constructible, l’autre non et exige dès lors une interdiction générale de construire dans les zones déclarées non-constructibles (s’appliquant de fait également aux infrastructures énergétiques) ?
En hiver, il est impossible de compter sur le soleil et le vent seuls ; plus de biodiversité, plus de protection des paysages et des glaciers, ces éléments ne nous permettent pas d’atteindre l’objectif. En raison des contradictions de sa politique, la gauche rose-verte empêche le développement des énergies renouvelables, dont ils appellent pourtant à la démocratisation. Il ne nous reste donc plus qu’une option : développer l’énergie nucléaire.