L’Allemagne compte près de 3 millions de chômeurs. En France, plus de 4 millions de personnes sont sans travail. 28% des jeunes Italiens sont au chômage. En Italie du Sud, 60% des jeunes de 15 à 24 ans sont sans emploi. Le taux de chômage en Autriche est de 9,2%. Il ne s’agit là que des pays voisins de la Suisse. La situation est encore bien plus dramatique si on prend en compte le chômage partiel, les sombres prévisions et les millions de chômeurs du sud et de l’est de l’Union européenne. Le chômage est en train d’y exploser en raison des conséquences économiques de la pandémie Covid-19.
Et vers quelles destinations ces chômeurs migreront-ils? Bien entendu vers les pays où la situation économique est meilleure, où de confortables institutions sociales et de bonnes infrastructures leur assurent un avenir meilleur. La Suisse est en première position de ces pays. Dans quelle direction les chômeurs italiens migreront-ils alors que leur économie s’est effondrée? En direction de l’Afrique d’où partent tous les jours des bateaux pleins de migrants? Bien sûr que non. Ils ne connaissent qu’une seule direction: le nord, et c’est là que se trouve la Suisse. Mais dans les années à venir notre pays exercera aussi une forte attraction sur tous ses autres voisins et même sur toute la population de l’UE.
Le 27 septembre prochain sera la dernière occasion d’empêcher cette ruée vers la Suisse en disant OUI à l’initiative de limitation. Si les Suissesses et les Suisses ne comprennent pas aujourd’hui ce qui les menace, alors on ne pourra plus les aider. Mais il ne faudra pas qu’ils se lamentent dans quelques années d’être serrés à étouffer dans une Suisse à 10, 11 ou 12 millions d’habitants en prétendant qu’ils n’ont rien pu faire pour éviter cela.
Il n’existe aucun Etat souverain au monde qui ne règle pas lui-même l’immigration
C’est incroyable et c’est même consternant: malgré la fermeture des frontières pendant plusieurs mois à cause du confinement imposé contre la pandémie Covid-19, la Suisse a compté plus d’immigrants durant le premier semestre 2020 que pendant la même période de 2020. Les Français constituent le groupe d’immigrants le plus important, suivis par les Roumains. Viennent ensuite les Erythréens, les Syriens et les Polonais. Mesdames et Messieurs, il s’agit là sans doute des fameux professionnels hautement qualifiés dont les partisans de la libre circulation des personnes nous rabâchent les oreilles!
Dites-le aux membres de votre famille, à vos collègues de travail, aux membres de votre société, à vos amis et voisins, car nombre d’entre eux ne le savent pas: il n’existe au monde pas un seul Etat souverain – les pays membres de l’UE ne sont plus souverains – qui ne règle pas de manière autonome l’immigration sur son territoire. La Suisse est actuellement le seul pays souverain qui ne peut pas décider lui-même du nombre et de la qualité des étrangers qui viennent s’y installer.
Chers Collègues de l’UDC, la démocratie directe, telle que nous la pratiquons en Suisse, ne peut fonctionner que si les autorités informent honnêtement les citoyennes et les citoyens. Or, la propagande gouvernementale actuelle contre l’initiative de limitation a atteint des sommets de mauvaise foi. Ce comportement est absolument indigne d’une démocratie. Prenons l’exemple de l’interview de deux pages de la conseillère fédérale Karin Keller-Suter parue dans le quotidien « Blick » sous le titre « Voulez-vous la prospérité ou non? ». Un tissu de mensonges de la pire espèce! La ministre s’exprime comme si la Suisse n’avait pas été prospère avant les accords bilatéraux I. On n’en croit pas ses yeux. Mais Karin Keller-Suter atteint le comble du sans-gêne en osant faire la déclaration suivante dans le journal dominical « Sonntagszeitung »: « Un oui à l’initiative est pire que le Brexit! » Premièrement, le Brexit n’est pas du tout négatif du point de vue des Britanniques qui l’ont voulu, mais manifestement la conseillère fédérale est totalement obnubilée par l’optique bruxelloise.
Deuxièmement, il faut avoir complètement perdu le nord pour affirmer que la résiliation par la Grande-Bretagne de centaines, voire de milliers d’accords avec l’UE – dont notamment le libre-échange, l’union douanière, etc. – est moins importante que l’éventuelle résiliation de la libre circulation des personnes et, dans le pire des cas, de six autres accords peu importants parmi plus de cent traités que la Suisse a conclus avec l’UE. Un observateur objectif et sans préjugé de la libre circulation des personnes, comme ce fut le cas pour les auteurs d’une étude scientifique britannique, arrive forcément à la conclusion que la libre circulation des personnes n’apporte aucune prospérité, mais qu’elle nous coûte au contraire de la prospérité. La libre circulation des personnes ne nous enrichit pas, mais elle nous appauvrit!
Mais cela n’empêchera pas la conseillère fédérale Karin Keller-Suter de continuer de proférer ces absurdités. Autrefois on disait: « Confédérés, veillez-vous au Morgarten! » Aujourd’hui, nous dirions « Confédérés, méfiez-vous des conseillers fédéraux dont le double nom annonce aussi un double langage »: Keller-Suter, Schneider-Ammann, Widmer-Schlumpf…
Oui à l’initiative de limitation qui annonce honnêtement ses intentions!
Ne croyons surtout pas que les allégations des adversaires de l’initiative au Conseil fédéral, au Parlement et dans les offices fédéraux sont vraies parce qu’elles proviennent de l’Etat. Thomas Jefferson, troisième président des Etats-Unis d’Amérique, a eu raison en disant « Seul le mensonge a besoin de l’appui du pouvoir de l’Etat; la vérité tient debout toute seule ».
Et je vous pose la question: quel est le niveau de stupidité de la majorité du gouvernement national d’un pays souverain qui fait de quelques petits contrats une affaire de prospérité ou d’appauvrissement, une affaire existentielle pour la nation? Comment des conseillers fédéraux de cette sorte pourront-ils un jour négocier valablement à Bruxelles et défendre les intérêts de la Suisse? Rappelons en passant que ces mêmes conseillers fédéraux ont prêté serment et juré de défendre l’indépendance de leur pays. Devons-nous nous étonner que Bruxelles nous impose toujours plus de soumission? Devons-nous nous étonner que la majorité du Conseil fédéral a conclu avec l’UE derrière le dos du peuple un accord-cadre qui scelle la soumission définitive de la Suisse à l’UE?
Il n’y a qu’une seule réponse à donner à cette majorité sournoise du Conseil fédéral: OUI à l’initiative de limitation qui annonce honnêtement ses objectifs. OUI à la Suisse. Pour que la Suisse reste la Suisse. Je vous remercie de votre attention.