La redistribution clandestine – Ou comment les villes arnaquent la population rurale

Thomas Matter
Thomas Matter
conseiller national Meilen (ZH)

Monsieur le Président

Mesdames et Messieurs les représentants des médias

Ces dernières semaines, vous avez beaucoup écrit sur le thème « ville/campagne » en vous interrogeant de manière critique si la thèse de l’UDC selon laquelle il y a une redistribution financière de la campagne et des agglomérations vers les villes gouvernées par la Gauche et les Verts était correcte. Il va de soi que notre chef de parti, Marco Chiesa, n’a pas fait ses déclarations du 1er août sans une analyse préalable approfondie. Depuis ce printemps, nous nous sommes beaucoup occupés à décrypter les données économiques correspondantes. Ainsi sommes-nous à même aujourd’hui de vous présenter un document de fond de l’UDC Suisse sur ce thème ainsi que des données chiffrées sur la politique de redistribution du canton de Zurich.

Une étude détaillée de l’UDC pour le canton de Zurich a donné des résultats parfois étonnants, qui se confirmeront largement dans d’autres cantons avec de grandes villes dominées par les Rouges et les Verts :

  • Les habitants des villes paient beaucoup moins d’impôts que ce qui serait nécessaire pour couvrir les prestations de l’État. En chiffres : dans les trois strates concernées (Confédération, canton, commune), les personnes physiques de la ville de Zurich ont un déficit de 1900 francs par contribuable (soit 16,2% des impôts acquittés). Dans la ville traditionnellement à gauche de Winterthour, chaque contribuable paie même 4180 francs de moins. Cela représente 47,6%, soit presque la moitié du montant total ! La situation est très différente dans le reste du canton : les contribuables affichent un excédent de 1121 francs (8,6 %). La moitié au moins du déficit des deux grandes villes est financée par la population rurale par le biais de la péréquation financière cantonale.
  • Dans les villes, le revenu imposable est nettement inférieur à celui du reste du canton. Les employés de la ville de Zurich gagnent 10% de plus pour un emploi à 100% que dans le reste du canton. L’explication est qu’en ville, la population active travaille plus à temps partiel. Les hommes travaillent à plein temps à 72% dans la ville de Zurich, contre 92,2% dans le reste du canton. Et les Zurichoises prétendument émancipées ne travaillent qu’à 54,3% à plein temps, contre 67,1% dans le reste du canton.
  • Parce que dans les villes, les personnes morales supportent une plus grande part de l’impôt communal qu’en campagne, les services publics semblent moins chers qu’ils ne le sont réellement. Comme vous le savez, les personnes morales ne peuvent pas participer aux élections et aux votes. Ainsi, alors que les citadins de gauche s’insurgent contre un système économique mauvais à leurs yeux, ils ne se gênent pas d’empocher l’argent des impôts des entreprises prospères.
  • Les communes rurales subventionnent les villes avec le système de péréquation des charges centrales. Zurich et Winterthour reçoivent ainsi ensemble près de 484 millions de francs. Chaque habitant des autres communes livre ainsi quelque 505 francs de plus aux grandes villes, et 50 francs en plus pour l’opéra.
  • Les villes bénéficient ainsi largement de la péréquation financière globale intra-cantonale.
  • Les prestations complémentaires et les primes d’assurance maladie, financées conjointement par la Confédération et le canton, confèrent à la population urbaine une part largement disproportionnée.
  • Ce sont surtout les villes qui sont actives dans le domaine de la garde d’enfants et du logement social et associatif. Dans la ville de Zurich, un logement sur cinq est ainsi subventionné, ce qui représente pour un logement urbain moyen une économie annuelle d’environ 6700 francs par rapport au loyer du marché.
  • Les villes sont une hydre dont le coût est plusieurs fois supérieur à celui des autres communes. C’est ce qui ressort de l’aide sociale : le taux d’aide sociale dans les villes est presque deux fois plus élevé que dans le reste du canton. En règle générale, plus la commune est petite, plus le pourcentage de bénéficiaires de l’aide sociale est faible.
  • Sur la base du solde budgétaire corrigé, qui tient également compte de la différence dans les dépenses sociales, on peut estimer que les habitants des grandes villes de Zurich et de Winterthour bénéficient de services publics financés par les impôts à hauteur de 1,2 milliard de francs suisses qu’ils ne paient pas avec leurs impôts. Si l’on considère le contribuable individuel, les lacunes sont encore plus importantes que celles mentionnées au début : un contribuable de la ville de Zurich paie 2515 francs de moins. A Winterthour, le manque à gagner s’élève à 4795 francs. La situation est inversée pour les contribuables du reste du canton : chacun d’eux paie 1481 francs de trop.
  • Dans ce contexte un autre chiffre est frappant : les contribuables de la ville de Winterthour ne couvrent même pas les deux tiers des dépenses publiques qui leur sont affectées (64,7%).
  • Le cas de Roberto Rodriguez, un homme du PS de la ville de Zurich et président de la commission scolaire du district d’Uto, a récemment révélé à quel point les politiciens municipaux de gauche s’entendent avant tout pour tirer la couverture à eux ! Pour son changement volontaire d’emploi, il a perçu une indécente indemnité de départ de 650 000 francs. La conseillère municipale PS Claudia Nielsen, qui a décidé de ne pas se représenter, a même touché 850 000 francs. Les employés de la ville de Zurich sont eux aussi au top en termes de salaires, de prestations sociales, de caisse de retraite, d’horaires de travail, de congés, d’avantages, etc. Une situation indécente !

Mesdames et Messieurs, vous le lirez dans notre document de fond : les grandes villes suisses gouvernées par la gauche vivent aux dépens des agglomérations et de la population rurale. L’UDC ne restera plus les bras croisés ni les yeux fermés et entend clairement s’attaquer à ces montagnes de privilèges inacceptables et déplacés de la part de partis qui prétendent défendre les plus faibles de notre société.

Je vous remercie de votre attention.

Thomas Matter
Thomas Matter
conseiller national Meilen (ZH)
 
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