La majorité du Conseil fédéral et du Parlement voudrait faire entrer la Suisse dans l’UE plutôt aujourd’hui que demain. Ces milieux agissent certes de manière moins visible qu’autrefois, mais…
La majorité du Conseil fédéral et du Parlement voudrait faire entrer la Suisse dans l’UE plutôt aujourd’hui que demain. Ces milieux agissent certes de manière moins visible qu’autrefois, mais toujours avec la même volonté de pousser la Suisse dans les bras de Bruxelles. C’est dans cette perspective qu’il faut voir aussi la récente tentative de Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération, et du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann de lancer un troisième paquet d’accords bilatéraux sans que le Conseil fédéral n’ait pris une décision claire dans ce sens. Ces accords bilatéraux III comprendraient en particulier la reprise automatique du droit UE par la Suisse ainsi que la mise en place des autorités judiciaires, d’interprétation et de surveillance nécessaires à cet effet. La Suisse ferait ainsi un pas de plus que dans l’ancien projet EEE. Et elle y perdrait une part importante de sa souveraineté.
C’est dans ce même esprit que le Parlement a approuvé les nouveaux accords généraux d’emprunt du Fond monétaire international pour plusieurs milliards de francs. Cet argent sert à sauver des pays en banqueroute de la zone euro. La Suisse doit être solidaire, a-t-on répété. Et c’est sans doute pour cela que l’on a acheté les voix de la gauche pour le prêt au FMI en augmentant de plusieurs centaines de millions de francs l’aide au développement. La Suisse ne peut pas rester à l’écart et d’ailleurs elle n’a pas le choix, a affirmé le Conseil fédéral. Du coup, le Parlement a refusé au peuple le droit de participer à cette décision en renonçant au référendum facultatif. Est-ce ainsi que doit agir un Etat souverain et sûr de lui?
Mais on assiste encore à bien d’autres événements inquiétants. Le Parlement prend un nouvel élan pour instituer une justice constitutionnelle. Il s’agirait, dit-on, de faire examiner « objectivement » la constitutionnalité des lois fédérales. Or, la question de fond est de savoir qui dans ce pays doit avoir le dernier mot dans le processus législatif, le peuple, ses représentants au Parlement ou un tribunal? Le but principal, mais non avoué, des milieux souhaitant une justice constitutionnelle est cependant de soumettre également les droits populaires à l’examen des juges. Car ce sont exactement les mêmes personnes qui cherchent à étendre les motifs d’invalidation des initiatives populaires en faisant examiner la validité de celles-ci avant leur lancement – par exemple par un tribunal constitutionnel. L’objectif final est toujours le même: écarter un souverain empêcheur de tourner en rond, museler les citoyennes et les citoyens. Il n’est jamais trop tôt pour mettre en garde contre ce dangereux développement.
Nous avons pu observer un autre abandon de souveraineté ces dernières semaines dans le contexte de la résolution de l’ONU contre la Libye. La Suisse a permis à un convoi de troupes britanniques de traverser la Suisse. La Suisse étant membre de l’ONU, elle avait quasiment l’obligation d’autoriser ce passage sur son territoire, nous a-t-on expliqué. Il ne s’agirait donc pas d’une violation de la neutralité. Le fait est que la Suisse a ainsi participé aux actions guerrières contre la Libye. Le problème n’est pas de savoir si nous prenons Kadhafi pour un criminel ou non. Ce qui est en cause, c’est le principe fondamental, c’est-à-dire, ni plus, ni moins, le sens et de l’esprit de la neutralité dont le but a toujours été de maintenir la Suisse à l’écart de la politique des grandes puissances et des conflits armés. Cette politique a été un gage de sécurité, de renommée et de respect durant des siècles. Mais qui aujourd’hui défend encore ce pilier essentiel de notre Etat souverain et neutre?
Comme de coutume, l’UDC a été seule dans cette affaire à protester contre la décision du Conseil fédéral. Une preuve de plus que l’UDC est le seul parti politique de Suisse à s’engager sans compromis pour une Suisse souveraine, indépendante et neutre. Nous le faisons par conviction et avec tous les moyens à notre disposition.
Tous ces événements confirment la nécessité de progresser encore lors des élections de l’automne prochain. Nous devons devenir plus forts pour mieux imposer nos idées politiques. Ces dernières semaines nous ont apporté quelques succès électoraux dans plusieurs cantons. Je tiens à mentionner tout particulièrement le gain d’un mandat supplémentaire au Conseil des Etats par Adrian Amstutz, vice-président de l’UDC Suisse, grâce à une campagne intense. Il est très important que nous renforcions nos positions dans la Chambre haute qui a connu un net glissement à gauche ces dernières années – tout simplement parce que nous n’y sommes pas suffisamment présents.
Nous avons aussi reçu des nouvelles réjouissantes des élections communales qui ont eu lieu en Suisse romande. Dans le canton de Vaud nous avons porté notre nombre de sièges dans les parlements communaux à 280, soit un gain de 107 sièges, ce qui est extraordinaire. Nous avons progressé de cinq sièges dans les législatifs communaux genevois où nous détenons désormais 32 mandats. Dans le canton de Fribourg, nous avons réussi à passer de 75 à 85 sièges dans les parlements communaux. Conclusion: l’UDC a remporté des victoires électorales dans ces trois cantons et doit désormais y assumer des responsabilités supplémentaires. Je saisis cette occasion pour souhaiter plein succès aux autres partis cantonaux qui doivent affronter des élections dans les semaines à venir.