Lausanne vit aux frais des contribuables périphériques

Dix ans après l’entrée en vigueur de la nouvelle péréquation intercommunale dans le canton de Vaud, il est devenu clair que les administrations communales rose-vertes se servent de la population du reste du canton. Un nouvel exemple de politique pique-assiette.

La péréquation intercommunale du canton de Vaud aurait dû limiter les inégalités entre charges et rentrées fiscales entre les communes du canton d’une manière efficace et juste.

Dix ans plus tard, l’heure d’un premier bilan a sonné et démontre que, loin de compenser une inégalité de répartition, la nouvelle péréquation a dans son ensemble davantage profité aux villes dominées par une gauche caviar et écologiste, principalement à la ville de Lausanne, qu’elle n’a servi l’entier de la population.

Contrairement à ce qui a été dit et répété durant les dernières semaines, il ne s’agit pas ici d’entamer une division entre les habitants des villes et ceux des campagnes. Cela pour deux raisons.

Premièrement, le débat ne débute pas aujourd’hui à ce sujet : il existe, larvé et souvent délaissé du grand public, de longue date. Relever le fait que les citoyens vaudois paient chaque année pour la mauvaise gestion de la ville de Lausanne n’est pas le lancement d’une division entre les citadins et les ruraux, mais bien la volonté de résolution d’une situation aujourd’hui injuste, lancée pourtant sous couvert de meilleure égalité.

Ensuite, il ne s’agit pas d’une volonté de diviser, car ce ne sont pas les habitants des villes qui sont visés, mais les municipalités rose-rouge-vertes qui ont pris l’habitude de se décharger aux frais des autres en mettant leurs dépenses somptuaires sur le dos des charges de ville-centre. S’il est vrai que certains coûts se doivent d’être partagés entre les communes, les visions de grandeurs et les sommes colossales perdues dans une mauvaise gestion ne sauraient y être incluses.

La capitale, véritable pique-assiette

En 2020, une fois encore, la ville de Lausanne s’est retrouvée grande gagnante du partage de la péréquation financière intercommunale : la ville a ainsi reçu plus de 77 millions du pot commun de la péréquation horizontale, soit plus de 500 francs par habitant. Malgré tout, d’aucuns appellent encore et toujours à une refonte du système qui lui serait encore plus favorable afin d’éponger ses dépenses démesurées. Elle fut déjà la grande gagnante de la réforme de 2011, taillée sur mesure pour elle. Comme le dit clairement la Cour des comptes dans son rapport du 2 octobre 2019 sur les dépenses thématiques de la péréquation :

La réforme de la péréquation intervenue en 2011 a principalement bénéficié aux plus grandes villes pour la péréquation directe. Lausanne, qui est bénéficiaire en matière de péréquation directe, a enregistré une hausse de 118% du montant moyen perçu par habitant entre 2006-2010 d’une part et 2011-2017 d’autre part. 

On objectera que Lausanne n’est pas la seule ville à sortir gagnante des opérations financières en question et que de petits villages tirent également leurs marrons du feu. S’il est vrai que de petites communes sortent gagnantes des opérations, il faut relever d’une part qu’il s’agit de petites localités aux dépenses thématiques importantes (transports et forêts avant tout). Cependant, « si les petites communes de moins de 500 habitants étaient bénéficiaires de la péréquation directe (hors facture sociale et policière) dans 80% des cas en 2011 – ce taux n’est plus que de 53% aujourd’hui » (CdC, p. 79).

La population du canton n’est pas la bienvenue

D’autre part, il faut se rendre compte des proportions dont on parle : entre 2006 et 2017, la ville de Lausanne a touché 230 millions de francs alloués aux transports au sens de la péréquation thématique, soit 44% de l’ensemble des montants du Canton – et cela bien entendu sans parler des montants financés directement par le Canton, qui ne rentrent ici pas en ligne de compte.

Ce montant, certes exorbitant, pourrait être atténué par le fait que la ville de Lausanne propose des services qui servent l’entier de la population. Mais il se trouve que la politique menée par la municipalité rose-rouge-verte se concentre bien plus sur une idéologie à poursuivre que sur un service à fournir. En 2020, elle a supprimé 2,5% de ses places de parc, principalement au profit de pistes cyclables qui, si elles peuvent être utiles, ne peuvent servir qu’aux habitants même de la capitale. Les attaques contre la voiture se poursuivent, entre changements de zones et plan climat visant tout simplement la suppression la voiture à essence d’ici 2030. L’objectif de la ville de Lausanne pour 2030 est le suivant :

  • diminution de près de 50% des kilomètres parcourus en transport individuel motorisé (non émetteurs de carbone uniquement) ;
  • augmentation de près de 50% des kilomètres parcourus en transports publics ;
  • augmentation de 20% des kilomètres parcourus à pied – dans une ville fort pentue ;
  • multiplication par 7 des kilomètres parcourus à vélo.

Quid des habitants des périphéries qui n’auraient pas la possibilité de se déplacer aisément en transports publics ? Il est insupportable que les Vaudois vivant en périphérie doivent financer plusieurs dizaines de millions par an au titre des dépenses lausannoises en matière de transports alors que la capitale cantonale réduit toujours plus les possibilités pour ces derniers de venir en ville. Il semble que la ville de Lausanne ne souhaite plus être visitée par les campagnards – elle ne refuse en revanche pas les sommes généreuses qui lui sont versées au titre de ville-centre.

Toujours est-il que, plutôt que de régler ses problèmes, la gauche caviar préfère endosser un rôle militant et moralisateur, tolérant les criminels, les dealers, les clandestins et un taux d’aide sociale élevé – l’addition étant in fine partagée avec le reste du canton.

L’UDC dénonce cette inversion des rôles. Les municipalités doivent se considérer comme étant au service de leur population, et non pas instrumentaliser la population au service de ses idéologies. C’est uniquement dans cette optique que les charges fiscales pesant sur la population trouvent leur justification, à condition de rester équilibrées et réellement au service de tous. Si les municipalités de gauche des villes vaudoises ne peuvent pas l’entendre, il convient alors de repenser le système de péréquation afin de veiller à ce que les services soient mieux répartis. Car il n’est pas juste que des citoyens de communes à la gestion efficace, qui savent élire des représentants capables d’équilibrer les finances communales, doivent payer pour l’ingérence idéologique lausannoise.

 
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