Le citoyen agissant en législateur et décidant librement

Pourquoi suis-je là devant vous, Mesdames et Messieurs? Pourquoi me suis-je lancée en politique? C’est très simple: la Suissesse et Bâloise que je suis se sent de moins en moins à l’aise dans son propre pays. Les travailleurs étrangers forment la grande majorité sur nos chantiers; les managers ne parlant pas un mot d’allemand dirigent des entreprises traditionnelles suisses; des mœurs islamiques entrent par la grande porte dans notre société; lorsqu’on chante le cantique suisse, on se fait regarder de travers. Cette liste peut être allongée à souhait.

Sandra Sollberger
Sandra Sollberger
conseillère nationale Liestal (BL)

Voici ce que je veux vous dire avec ces exemples, Mesdames et Messieurs: notre indépendance et notre autodétermination démocratique sont aujourd’hui déjà fortement affaiblies. J’ai la très nette impression que désormais Bruxelles, l’ONU et diverses autres organisations internationales nous disent comment nous devons vivre et réfléchir. Nous nous sommes nous-mêmes dotés de lois qui nous restreignent dans notre vie quotidienne, qui nous commandent ce que nous devons acheter, ce que nous devons boire et manger. Il arrivera le jour où l’UE ou n’importe quelle autre organisation internationale décidera d’interdire la consommation de pommes parce qu’elles contiennent trop de sucre. Votre envie de rire vous passera très vite, car, croyez-moi, Bruxelles réfléchit très sérieusement à des interdictions de ce genre. Les fonctionnaires de l’UE discutent actuellement de l’interdiction de certaines viandes. Notre cervelas est en péril.

Oui, Mesdames et Messieurs, nous autres Suissesses et Suissesses, nous avons de moins en moins voix au chapitre pendant que la Berne fédérale fait la cour aux juges et fonctionnaires étrangers. Nous ne pouvons pas accepter cela.

Beaucoup de Suissesses et de Suisses semblent avoir oublié ce qui a fait la force de notre pays. Notre culture et notre histoire nous apprennent que nous n’avons du succès que si nous réfléchissons et agissons en toute liberté. Ni Bruxelles, ni la Berne fédérale ne doivent nous dicter notre conduite. Nous voulons et devons vivre en liberté et assumer nos responsabilités dans nos familles, entre voisins, dans les associations et dans les entreprises. La Suisse s’est faite du bas vers le haut. La démocratie directe est son fondement. Les landsgemeinde riches en traditions, mais aussi nos assemblées communales sont l’expression de notre droit à l’autodétermination. Car finalement ce sont les citoyennes et les citoyens qui doivent vivre conformément aux lois et qui supportent les conséquences d’erreurs législatives.

La Suisse ne continuera d’être un pays fort que si nous autres, citoyennes et citoyens, pouvons décider librement de nos lois.

Sandra Sollberger
Sandra Sollberger
conseillère nationale Liestal (BL)
 
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