En tant que chef d’entreprise dans l’industrie du bois, je parle aujourd’hui au nom de toutes les branches qui ont tout particulièrement…
En tant que chef d’entreprise dans l’industrie du bois, je parle aujourd’hui au nom de toutes les branches qui ont tout particulièrement besoin d’infrastructures routières et ferroviaires performantes.
En considérant l’engagement timide des associations économiques pour le contreprojet à l’initiative Avanti, je dois tout de même me demander si celles-ci ont bien compris l’importance de cette votation populaire. Des associations, qui se sont engagés pour des projets aussi secondaires sur le plan économique que l’adhésion de la Suisse à l’ONU, sont étonnamment silencieuses aujourd’hui alors que notre infrastructure de transport est en cause.
C’est pourtant une évidence: si nous perdons la votation du 8 février sur le contreprojet à l’initiative Avanti, nous serons confrontés en Suisse à un climat politique qui rendra extrêmement difficile la réalisation de projets de construc-tion, notamment dans le domaine routier. La gauche et les Verts se serviraient des années durant d’un éventuel « non » au contreprojet Avanti pour bloquer tout aménagement du réseau routier. Il ne s’agit donc pas « seulement » du contrepro-jet approuvé par le parlement, mais bien d’un choix déterminant pour la politique des transports des années à venir.
Le résultat de ce scrutin aura donc des effets de longue durée. Constatant que le nombre d’heures de bouchon sur les autoroutes suisses a doublé entre 1998 et 2002 et que la haute école spécialisée de Winterthour estime à plus de deux mil-liards de francs les pertes économiques qui résultent des attentes sur les auto-routes et routes principales, on doit logiquement se demander où nous en serons dans dix ou vingt ans si nous ne prenons pas aujourd’hui des mesures de correc-tion.
Ces derniers mois et ces dernières semaines, il a été beaucoup question des pro-blèmes engendrés par la réfection totale du tunnel autoroutier de Glion. Dès le mois d’avril, ce passage important en direction du Valais ne sera franchissable pendant plusieurs mois que par un seul tunnel. Il y aura donc forcément des bouchons énormes tous les jours. Le Valais est en droit de s’interroger sur les conséquences de cette situation pour son tourisme et son économie.
Il ne faut pas oublier non plus que le tunnel du St-Gothard devra aussi un jour être assaini. Donc que cette galerie devra être fermée au trafic pendant de nom-breux mois. Là encore, un grand canton souffrira de conséquences économiques extrêmement graves.
Je rappelle que l’économie tessinoise dépend étroitement du bon fonctionnement des liaisons avec le reste de la Suisse. Il est de notre devoir de prévenir les pro-blèmes qui s’annoncent et de préparer dès à présent un assainissement du tun-nel du St-Gothard. Si nous ne disposons pas d’une deuxième galerie routière quand ces travaux seront nécessaires, nous revivrons ce que nous avons vécu durant l’hiver 2001/2002 au St-Gothard: bouchons sur l’autoroute, conditions précaires sur la route du col, problèmes d’approvisionnement au Tessin.
La sécurité routière est une autre raison importante de construire un deuxième tunnel au St-Gothard. C’est pour des raisons de sécurité, précisément, que la Confédération a décidé de réaliser deux galeries pour le nouveau tunnel ferro-viaire de base au Monte-Ceneri. Or, ce doublement des galeries est bien plus im-portant pour la route que pour le rail, car le risque d’accident y est sensiblement plus grand. Ce cas montre aussi parfaitement qu’il y a en Suisse deux poids et deux mesures en politique des transports. Le contreprojet à l’initiative Avanti veillera à une plus juste répartition des moyens et remplacera une pratique qui favorise unilatéralement le rail par une politique des transports équilibrée.
L’économie suisse doit retrouver le chemin de la croissance. Des infrastructures performantes en sont une condition essentielle. En soutenant le contreprojet Avanti, nous donnons à l’économie une base qui lui permettra de continuer d’as-surer la prospérité du pays.