Le président de notre parti vient de nous le dire: depuis plus de 150 ans, le Conseil fédéral n’est pas élu par le peuple, mais nommé par le parlement. Je suis aussi d’avis que ce choix fait en…
par Markus Kägi, président du gouvernement du canton de Zurich
Le président de notre parti vient de nous le dire: depuis plus de 150 ans, le Conseil fédéral n’est pas élu par le peuple, mais nommé par le parlement. Je suis aussi d’avis que ce choix fait en 1848 sur la base d’un hasard plutôt que d’une réelle conviction doit être corrigé. L’UDC du canton de Zurich réclame cette réforme depuis bientôt 15 ans. Elle a de bonnes raisons pour cela.
Dans une démocratie directe comme celle de la Suisse, n’est-ce pas tout simplement naturel que le peuple élise directement ses représentants politiques? Il en est ainsi dans les communes et dans les cantons et ce système a fait ses preuves. Les élections populaires sont transparentes, équitables et assurent un bon contrôle du pouvoir. Pourquoi priverait-on les citoyennes et les citoyens d’un droit de participation politique précisément quand il s’agit de désigner les gouvernants du niveau le plus élevé de l’Etat, donc le Conseil fédéral ?
Voici quelques expériences que j’ai faites durant mes six années d’activité au sein du gouvernement du canton de Zurich:
Un gouvernement élu par le peuple bénéficie d’un ancrage et d’une légitimité politiques plus solides. Il peut compter sur un appui plus large. Dans son travail, il n’est l’obligé que du peuple de son canton. C’est à ce peuple qu’il devra rendre des comptes au plus tard à la fin de la législature.
En tant qu’élu du peuple, je suis plus indépendant dans mon travail quotidien, dans mes raisonnements et mes appréciations. Je peux décider objectivement sans tenir compte de tactiques ou d’intérêts particuliers.
Il n’y a aucune raison de penser que les choses soient différentes au Conseil fédéral! Les inconvénients du système électoral actuel sont évidents et ils se sont révélés à plusieurs reprises dans un passé récent.
Trop souvent, les élections actuelles au Conseil fédéral passent à côté de leur objectif premier, à savoir le choix de la personne la plus qualifiée. Le Parlement se laisse fréquemment guider par des intrigues et des ententes d’arrière-boutique. Ces procédés affectent la stabilité du pays.
La stabilité est un des principaux avantages de la Suisse dans la concurrence internationale. Elle est le pilier central de notre prospérité. La démocratie directe a apporté stabilité, prospérité et sécurité à notre pays. Nous serions bien inspiré de ne plus considérer le Conseil fédéral comme une exception à notre système.
L’élection populaire du Conseil fédéral fera mieux respecter la volonté du peuple en politique fédérale. Les décisions de la majorité des citoyennes et des citoyens devront être exécutées plus fidèlement. Je suis persuadé que l’élection populaire rapproche la politique fédérale des citoyens et renforce le Conseil fédéral comme organe et comme autorité.
Election populaire pour le bien du peuple! Ce constat est confirmé par mes expériences personnelles, par les expériences faites dans les cantons et par diverses élections au Conseil fédéral de ces dernières années, notamment celles du 12 décembre 2007.