Je vais vous demander maintenant un petit effort d’imagination…
Imaginez. Votre compte en banque est garni d’une belle somme d’argent, une subvention de la Confédération pour la pose de votre pompe à chaleur. Mais vous n’avez pas encore pu installer votre pompe à chaleur…
Imaginez. Votre compte en banque est garni d’une belle somme d’argent, une subvention de la Confédération pour la pose de panneaux solaires sur le toit de votre maison. Mais l’entreprise ne peut pas effectuer le travail, le personnel qualifié manque, les panneaux sont en rupture de stock…
Imaginez. Vous avez acheté une nouvelle voiture, et vous avez dû prendre une électrique. Prescription de la Confédération. Mais dans votre garage, vous n’avez pas d’installation de recharge. Jamais ce bon vieux proverbe « la charrue avant les bœufs » n’aura été si pertinent pour qualifier ce qui nous arrive avec ce contre-projet.
Monsieur le Président, Messieurs les Conseillers fédéraux, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs, un aveuglément dogmatique nous conduit vers une société « tout à l’électrique ». Mais la réalité du terrain nous dit : nous n’avons pas assez d’électricité !
Il est donc urgent de stopper la machine, de tirer la prise, et de lancer notre referendum. L’électrochoc de notre referendum est nécessaire. Aujourd’hui, en Suisse,
nous devons penser prioritairement à produire de l’électricité. Et non viser le « zéro net en 2050 », et non décarboner à tout vent.
En 2019, la centrale nucléaire de Mühleberg a été fermée de manière précipitée. Sans s’assurer la garantie d’une production alternative. En 2022, ceux qui souhaitent que les marmottes gardent les pieds au sec, continuent à s’opposer à des agrandissements de barrages.
En 2022, ceux qui préfèrent la tuile à un panneau, continuent à s’opposer à des poses photovoltaïques.
Non et non. Nous ne pouvons continuer ainsi. Cette dangereuse nouvelle loi écologiste est une menace pour notre économie, pour la prospérité de notre pays, surtout pour la sécurité de notre approvisionnement ! Il est donc grand temps que nos concitoyens et concitoyennes soient mis au courant et qu’ils puissent tirer la prise. L’heure n’est pas à la décarbonation. L’heure est à la production d’électricité. Voilà pourquoi nous défendons des projets novateurs, comme celui du Grimsel, le remplacement du barrage de Spitallamm ou encore celui de Gondo, une centrale photovoltaïque d’altitude.
Je vous le disais il y a un instant : « la charrue avant les bœufs ». C’est bien cela que nous propose cette nouvelle loi… Il y a le fond et la forme. Sur le fond, la loi exige l’abandon des énergies fossiles : interdiction du mazout, du diesel, de l’essence, du gaz.
Cela veut dire la transformation de toutes nos installations de chauffage, cela veut dire le changement de tous nos véhicules – y compris toutes les machines agricoles par exemple…
Et place à l’électricité ! Les partis de gauche rose-verte veulent arrêter les centrales nucléaires, qui produisent un tiers de notre électricité. Ils empêchent la construction
de projets hydroélectriques pour des raisons de protection de l’environnement. Ils obligent les centrales électriques à augmenter les débits résiduels – ce qui entraîne à son tour une baisse de la production d’électricité. Et voilà qu’ils veulent encore interdire les énergies fossiles, sans proposer d’alternative ! Mesdames et Messieurs, c’est un véritable suicide !
Et puis, il y a aussi la forme. Cette dangereuse nouvelle loi écologiste donne des pouvoirs antidémocratiques à la Confédération. Le Conseil fédéral va pouvoir édicter seul des prescriptions pour atteindre le fameux « zéro net en 2050 ». Nos concitoyens et concitoyennes auront donc à faire à des règlementations strictes pour l’isolation des façades et des toits, à des ordonnances contraignantes pour l’équipement de tous les toits avec des installations solaires ; pire encore, à des interdictions d’utilisation de moteurs à essence ou à diesel. Tout partira de Berne. Le fédéralisme est mis à mal. Sans parler de la démocratie, totalement ignorée. Nous n’aurons plus rien à dire. Tout cela pour viser le « zéro net en 2050 ». Vive la décarbonation ! Bonjour le monde idéal !
Tout cela, Mesdames et Messieurs, alors que notre pays – faut-il le rappeler ? – ne produit qu’un millième de toutes les émissions de CO2 dans le monde. Un millième ! Nous sommes conscients des dangers qui planent sur notre nature et notre environnement. Tellement conscients que, déjà aujourd’hui, maintenant, nous travaillons à les protéger. Mais nous ne sommes pas d’accord de le faire au détriment de notre propre sécurité énergétique !
Voilà pourquoi notre referendum est impérativement nécessaire. Nous devons tout faire, d’abord, pour avoir davantage d’électricité. Les solutions proposées par notre parti existent sont simples, pragmatiques. Il faut développer les réserves obligatoires. Il faut modifier la loi sur la protection des eaux pour réduire la quantité d’eau résiduelle au profit de la production d’électricité. Il faut tout mettre en œuvre pour que les turbines à gaz soient achevées à temps. Il faut suspendre le droit de recours des associations dans le domaine de l’énergie hydroélectrique.
La situation est critique. Nous ne devons pas nous tromper de combat. Il faut surtout et d’abord signer et faire signer notre referendum, un referendum réaliste ! Un referendum pour notre pays, pour notre population, pour notre économie.
Pour gagner ce referendum, pas besoin d’énergie électrique. Seule l’énergie de nos convictions suffira.