Les bases de la politique de sécurité de l’UDC

André Bugnon
André Bugnon
conseiller national St-Prex (VD)

L’UDC s’engage clairement pour une armée forte et apte à garantir la sécurité de notre population et de nos biens. Ce n’est pas par hasard si sur neuf conseillers nationaux UDC, quatre étaient ministres de la défense, à commencer par Rudolf Minger. Notre parti s’est donc toujours opposé aux revendications des partis de gauche qui demandaient la réduction, voire la suppression de l’armée et qui continuent de mener cette politique aujourd’hui. Notre pays a besoin d’une armée bien équipée et disposant des moyens nécessaires à une défense efficace.

C’est précisément parce que l’UDC veut une armée forte qu’elle intervient de manière critique dans la discussion actuelle. Dans sa réponse à la consultation sur Armée XXI, elle n’a pas manqué de relever les lacunes et défauts de ce projet. Mais critiquer ne signifie pas forcément tout rejeter. Le but de notre critique est bien plus de lancer une discussion constructive. Malheureusement, l’UDC doit constater que ses propositions n’ont guère été prises au sérieux parce que considérées comme surannées. Lors de son assemblée des délégués du 5 avril 2003 à Lausanne, l’assemblée des délégués de l’UDC n’a approuvé que de justesse le projet de réforme de l’armée. Elle a ainsi fait comprendre qu’elle considérait une réforme comme indispensable, mais qu’elle voyait toujours dans l’armée un instrument de sécurité indispensable à notre Etat. L’UDC attend que les promesses faites avant le vote populaire sur Armée XXI soient tenues, donc que la réforme vise à mettre en place d’une armée de milice performante et adaptée à la menace réelle.

L’armée est la bonne réponse aux risques actuels

Nous vivons actuellement dans un contexte où les menaces pesant sur notre sécurité évoluent très rapidement. Pour suivre ce développement, nous sommes contraints d’adapter constamment nos moyens de défense.

Bien que la possibilité d’une agression du territoire suisse par des forces militaires étrangères paraisse faible aujourd’hui, il reste néanmoins un risque potentiel. Compte tenu de la rapidité avec laquelle évolue la situation internationale, ce risque peut grandir très vite et devenir un problème sérieux. Il justifie à lui seul le maintien d’une armée bien équipée et entraînée, d’une armée apte à intervenir rapidement et efficacement.

Pour répondre à ce risque, nous avons besoin d’une armée crédible. Ces dernières années, les moyens financiers alloués au DDPS ont été constamment réduits. Cela ne peut pas continuer ainsi. Certes, ce département peut encore s’adapter aux nouvelles disponibilités financières, faire des économies çà et là en supprimant des doubles emplois. Mais il y a des limites et à partir d’un certain moment la réduction des crédits se répercute forcément sur la capacité de défense. Ces coupes budgétaires doivent immédiatement cesser!

Dispositif de sécurité adapté à la menace

Il est évident que les troupes ne peuvent répondre seules à la menace actuelle pour garantir la sécurité du pays. Les services de renseignement jouent également un rôle important face à la menace moderne qui se concrétise de manière sanglante presque tous les jours dans le monde. Conformément au principe « Il vaut mieux prévenir que guérir », nos autorités doivent être informées en permanence et complètement sur l’évolution du potentiel de risque en Suisse et à l’étranger afin de pouvoir prendre les mesures qui s’imposent dans les délais utiles. Il serait impardonnable d’attendre la première attaque massive pour se rendre compte qu’il aurait fallu donner aux services de renseignement les moyens nécessaires.

En analysant le potentiel de risque actuel, on constate aussi que la répartition des tâches entre les polices cantonales et l’armée joue un rôle fondamental. Il n’est pas toujours raisonnable de dépêcher une unité composée de soldats de milice face à une menace d’attentat terroriste. Ces tâches nécessitent des professionnels parfaitement entraînés. Comment pourrions nous admettre que des soldats jeunes et inexpérimentés soient tués dans une intervention qu’une unité antiterroriste spécialement formée aurait maîtrisée sans trop de problème?

Partant de ces considérations, tout engagement de l’armée doit être soigneusement évalué. Les tâches des autorités cantonales civiles en cas de crise doivent être soigneusement analysées. Compte tenu de la faiblesse des moyens financiers à disposition, nous devons mettre sur pied une organisation dans laquelle tous les milieux concernés assument la tâche qu’ils sont les plus aptes à exécuter. En outre, une trop grande dispersion du dispositif de commandement nuit à la rapidité et à l’efficacité des interventions. Nous pouvons à cet effet profiter des expériences faites avec l’engagement des diverses forces de sécurité lors du sommet du G8 à Evian. Si nous savons tirer les leçons de ces événements, nous pourrons prendre les mesures qui s’imposent pour garantir de manière optimale la sécurité de notre pays.

André Bugnon
André Bugnon
conseiller national St-Prex (VD)
 
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