La tendance générale à la globalisation a aussi entraîné, dans le courant des années passées, une coopération de plus en plus étroite avec des partenaires étrangers. Cela n’est pas condamnable par pri
Trop d’universitaires à la suite du rapprochement à l’OTAN
La tendance générale à la globalisation a aussi entraîné, dans le courant des années passées, une coopération de plus en plus étroite avec des partenaires étrangers. Cela n’est pas condamnable par principe, mais l’armée suisse ne doit pas pour autant s’aligner sur toutes des règles étrangères; elle doit s’adapter aux conditions particulières de la Suisse. Le renforcement de la coopération avec l’OTAN a un effet nocif en particulier: la priorité accordée aux universitaires pour la carrière d’officier professionnel. Conséquence: la constitution d’une élite qui a certes reçu une formation universitaire, mais qui n’a guère d’expérience pratique. Il faut veiller à l’avenir à encourager davantage de sous-officiers faisant preuve de compétences de commandement et professionnelles particulières à embrasser la carrière d’officier. Notons que l’économie réclame elle aussi des personnes formées à la conduite d’hommes.
Le système des soldats en service long a échoué
Le système des soldats en service long, sur lequel devaient reposer les unités d’intervention dans la réforme Armée XXI, a manifestement échoué. Des jeunes gens formés durant 11 mois, donc ayant atteint le plus haut niveau de leur instruction militaire, sont définitivement licenciés – un gaspillage de compétences et de savoir-faire dont la Suisse n’a certainement pas les moyens! La possibilité de remplir ses obligations militaires comme soldat en service long, donc d’effectuer la totalité de son service en une seule fois durant 11 mois, a été initialement créée pour les étudiants. La réalité est que ces derniers n’y recourent guère. On constate en effet que la majorité des personnes s’annonçant comme militaire en service long sont des chômeurs, des personnes sans formation professionnelle et beaucoup de cas sociaux. La direction de l’armée abuse aujourd’hui trop souvent des jeunes soldats en service long pour la surveillance d’ambassades ou pour soutenir les organisateurs de manifestations diverses. Une autre pratique contestable consiste à se servir de ces militaires pour remplacer les volontaires trop peu nombreux à s’annoncer aux engagements à l’étranger.
Situation difficile des soldats contractuels
Les engagements des militaires contractuels sont difficiles à prévoir et à planifier. Les contrats ne sont prolongés qu’avec du retard ou ne sont pas prolongés du tout. Les soldats contractuels n’ont ainsi souvent pas le temps de chercher un autre emploi et risquent de devenir des assistés sociaux. Il faut donc leur proposer un engagement de cinq ans au moins (après une période d’essai, bien entendu), puis, leur offrir la possibilité d’entamer une carrière d’officier professionnel, de sous-officier professionnel ou d’officier spécialisé professionnel s’occupant de tâches particulières.
L’outsourcing affecte la capacité d’intervention
Les objectifs de l’instruction ayant été constamment abaissés et les spécialistes qualifiés faisant défaut, il est question depuis quelque temps de confier certaines tâches logistiques ou d’entretien à des tiers. Du coup, l’armée abandonne des compétences et un savoir-faire technique importants, par exemple pour l’entretien des véhicules, des blindés, des appareils de transmission et d’autres. Cette évolution affecte la capacité d’intervention de l’armée, notamment parce que les supérieurs ne peuvent plus, faute de connaissances techniques suffisantes, servir de modèles à leurs subordonnés.
Il s’agit donc de définir clairement les compétences dont la troupe doit faire preuve dans un conflit réel. L’armée doit à nouveau s’occuper elle-même de la maintenance technique de ses équipements. Dans ce contexte, il faut relever une fois de plus que les tentatives de certains milieux politiques d’interdire la garde à domicile des armes et munitions militaires affecte le niveau de l’instruction de l’armée et sont contraires à l’idée fondamentale de la milice.
Conséquences
L’identification de la menace est une tâche extrêmement difficile. On s’en est une fois de plus rendu compte lors de l’éclatement de la guerre en Géorgie. Ceux qui continuent de croire que la défense nationale suisse peut tranquillement procéder à sa montée en puissance durant dix ans sont de toute évidence dans l’erreur. Attaqué constamment depuis quelque 25 ans par la gauche politique, le service de renseignement suisse devrait pourtant occuper une position-clé dans la défense nationale. Les services de renseignement doivent être adaptés aux exigences actuelles. Une coopération étroite de ces services avec la police, le Corps suisse des gardes-frontière et d’autres organes de sécurité est indispensable.
Le langage diplomatique doit disparaître du vocabulaire militaire. Celles et ceux qui continuent de radoter à propos d’une situation prétendument stabilisée au Kosovo doivent aussi donner une réponse claire à la question suivante: la situation de ce pays, qui est avant tout la plate-forme d’un immense trafic de drogues, peut-elle réellement être qualifiée de stable? La volonté d’imposer un Etat de droit au Kosovo existe-t-elle véritablement? Les belles formules et la dissimulation volontaire de faits réels ne contribuent certainement pas à la sécurité et à la stabilité dans cette région.
La population d’un pays libre et régi par la démocratie directe doit pouvoir elle-même juger le niveau de formation et de préparation de l’armée. Une armée performante qui se présente comme telle exerce un effet dissuasif important. L’armée doit redevenir « visible » pour la population afin que les citoyens soient fiers de leur armée et la soutiennent. L’objectif de chaque activité et de chaque instruction de l’armée doit être de la rendre capable de soutenir une guerre. Voilà le message que le DDPS doit inlassablement diffuser. Celui qui n’est pas capable de soutenir une guerre est généralement mort avant que le conflit armée n’ait réellement commencé.