Le premier objetif des élections fédérales du 21 octobre 2007 est certes de renouveler le Parlement, donc le Conseil national et le Conseil des Etats, mais les élections au Conseil fédéral qui…
Le premier objetif des élections fédérales du 21 octobre 2007 est certes de renouveler le Parlement, donc le Conseil national et le Conseil des Etats, mais les élections au Conseil fédéral qui suivent sont étroitement liées au scrutin populaire. Vous vous souvenez sans doute des dernières élections au Conseil fédéral qui ont eu lieu en décembre 2003. Elles ont eu une importance historique pour notre parti. Ce jour-là, Christoph Blocher a été élu comme deuxième conseiller fédéral UDC à côté de Samuel Schmid. L’UDC étant sorti pour la deuxième fois première des élections fédérales après 1999, notre président a exigé le soir même des élections de 2003 un deuxième siège pour l’UDC au Conseil fédéral. De surcroît, il revendiquait ce siège pour Christoph Blocher. Faute de quoi, a-t-il annoncé, l’UDC s’installerait dans l’opposition. Le 10 décembre 2003, Christoph Blocher a été élu au troisième tour de scrutin en lieu et place de l’ancienne conseillère fédérale Ruth Metzler avec 121 voix alors que la majorité absolue était de 119 voix. Un résultat serré, donc, qui était notamment le fruit d’intenses discussions avec plusieurs représentants des partis du centre.
La gauche veut trois sièges au Conseil fédéral et exclure Christoph Blocher
Depuis un peu plus de six mois, Hans-Jürg Fehr, président du Parti socialiste, réclame un troisième siège au Conseil fédéral pour la gauche et l’exclusion de Christoph Blocher du gouvernement. C’est donc une évidence: les prochaines élections parlementaires seront déterminantes pour les élections gouvernementales; on peut même aller jusqu’à dire que ce sont des élections gouvernementales anticipées. L’UDC doit donc absolument gagner ces élections. Cette nécessité est moins une affaire de pouvoir que d’orientation future du Parlement et de la Suisse: la Suisse doit-elle rester majoritairement bourgeoise ou tomber dans le camp rouge-vert? Voilà la question de fond qui se pose.
Les années 90: une décennie perdue du point de vue bourgeois
Les années nonante étaient pour la Suisse la période la plus désastreuse de l’après-guerre. Ce furent des années de gaspillage et d’endettement. Bien que les socialistes n’aient la majorité ni au Parlement ni au Conseil fédéral, la gauche a toujours réussi, grâce à l’aide des partis du centre, à concrétiser son idéologie socialiste. Animés par le rêve de la paix éternelle après la chute du Mur de Berlin, par l’idéal de la coopération internationale et par une conception irréfléchie de la solidarité, ces partis ont commencé à pousser la Suisse dans l’UE et à rapprocher l’armée suisse de l’OTAN. Or, avec l’entrée de la question européenne dans le débat public, le paysage politique de la Suisse a considérablement changé.
La question européenne est en effet devenue un thème politique central. C’est en 1992 que l’UDC s’est battue pour la première fois seule contre tous dans cette thématique, en l’occurrence la votation sur l’EEE. Et c’est aussi cette année-là qu’a commencé la progression de l’UDC. En réaction, les autres partis ont tenté d’isoler l’UDC et ont serré les rangs. Le même phénomène s’est produit dans la presse. Les socialistes ont profité de ce développement pour réaliser leurs objectifs politiques. Conséquence: des valeurs centrales comme la liberté, l’indépendance et la responsabilité individuelle ont été progressivement minées par la conclusion d’accords internationaux et une extension rapide de l’Etat social. L’individu a été poussé de plus en plus dans la dépendance de l’Etat. Et le plus grave dans cette affaire, c’est que les partis du centre ont régulièrement offert à la gauche les majorités nécessaires pour mener cette politique nocive.
La dépendance de l’Etat est toujours plus grande
Cette politique a généré de dangereux changements au sein de la société et, partant, d’innombrables abus. De plus en plus d’habitants de ce pays profitent de l’Etat d’une manière ou d’une autre. On peut même aller jusqu’à dire qu’il est de bon ton aujourd’hui de toucher un peu de rente AI, de vivre quelque temps de la caisse de chômage après la fin de l’apprentissage, de revendiquer des bourses au lieu de travailler à côté des études, de déposer les enfants dans des crèches financées par l’Etat, de les faire manger à midi aux frais de l’Etat pour enfin les envoyer en apprentissage dans un atelier public, etc. Et après on s’étonne devant l’émergence d’une mentalité d’assisté chez les jeunes, voire d’une propension à la violence ou à la criminalité.
Avec le soutien actif du parti qui prétend être le principal défenseur de la famille, la tâche la plus importante des parents, l’éducation de la génération à venir, est progressivement déléguée à l’Etat pour des raisons purement égoïstes, c’est-à-dire pour faire une carrière professionnelle ou pour réaliser un revenu plus élevé. Et pour tenter de se déculpabiliser, ces mêmes milieux réduisent les exigences scolaires, suppriment les notes et parfois même les examens. Et bientôt ils autoriseront la fumette à l’école. Le cumul de ces lâchetés a conduit à l’extension constante des tâches de l’Etat et à l’explosion des dépenses publiques: de 31,6 milliards de francs en 1990, les dépenses de la Confédération ont passé à 51,3 milliards en 2003. Bien que les impôts aient constamment augmenté pour financer ces charges, la dette fédérale a quadruplé durant cette même période. En d’autres termes, de larges milieux refusent aujourd’hui non seulement d’éduquer eux-mêmes la génération à venir, mais acceptent de surcroît de vivre à charge de la génération à venir. Difficile d’imaginer une attitude plus irrespon-sable.
L’UDC redresse la barre
L’UDC est l’unique parti à s’opposer à cette évolution néfaste, qu’il s’agisse de la question européenne, des abus sociaux ou encore de l’indépendance et de la neutralité de la Suisse. Elle s’est battue seule contre l’EEE, contre des projets comme les casques bleus suisses et la fondation de solidarité, contre les engagements étrangers de l’armée et contre l’adhésion à l’UE.
L’UDC a aussi fait campagne seule contre la loi sur l’assurance-maladie qui nous gratifie chaque année d’une augmentation des primes, contre les hausses de la TVA avec lesquelles les autres partis voulaient simplement boucher les trous des assurances sociales sans s’occuper des raisons véritables des problèmes financiers de ces institutions; l’UDC s’est battue seule contre les abus dans le droit d’asile et contre la criminalité des étrangers. Voilà pourquoi l’UDC a gagné les élections fédérales de 1991, 1995, 1999 et 2003. Durant cette période, elle a réussi à faire progresser sa part électorale de 11,9 à 26,7%; elle a donc plus que doublé ses suffrages. Devenue premier parti de Suisse par le nombre de ses électeurs en 1999, l’UDC a cependant dû attendre quatre années supplémentaires pour que son droit à un deuxième siège au gouvernement soit reconnu. En 2003, la répartition des mandats gouvernementaux a enfin été adaptée à la force réelle des partis.
Changements politique depuis 2003
Depuis 2003, l’UDC est représentée par deux conseillers fédéraux au gouvernement. Elle y assure une majorité bourgeoise avec les deux radicaux. Cette nouvelle constellation politique n’a pas bouleversé la situation, mais elle a tout de même entraîné une réorientation perceptible de la politique. La principale nouveauté est que désormais les vrais problèmes sont reconnus comme tels et que le gouvernement en discute. Rappelons à ce propos que dans le dernier rapport de politique européenne l’objectif de l’adhésion de la Suisse à l’UE a été rétrogradé au niveau d’une simple « option », et cela, il faut le souligner, avec l’assentiment de l’économie. De plus, deux programmes d’allègement budgétaire ont permis de réduire la charge de l’Etat.
Des problèmes autrefois sciemment ignorés ont enfin été abordés: pour combattre l’invalidité simulée, l’exécution de la loi a été durcie et la 5e révision de l’AI a passé la rampe du Parlement fédéral. Et la VIe révision exigée par l’UDC n’est plus un tabou. La votation du 24 septembre 2006 sur les nouvelles lois concernant l’asile et les étrangers a été un progrès important dans la lutte contre les abus dans le droit d’asile. Avec l’introduction de la primauté des cotisations dans la caisse de pension de la Confédération (Publica), les privilèges dont profitent les employés de l’Etat ont été remis en question pour la première fois depuis longtemps. Dans le domaine militaire également, quelques corrections utiles ont été apportées à la réforme Armée XXI lancée à la fin des années nonante, en ce sens que l’armée effectue à nouveau de grandes manœuvres ou encore que l’instruction pratique des chefs de groupe ou de section a été prolongée.
Les élections fédérales 2007 seront un choix d’orientation
De toute évidence, la gauche voit d’un très mauvais œil cette évolution positive à nos yeux. Le camp rouge-vert exige donc un troisième siège au Conseil fédéral et cherche par tous les moyens à exclure Christoph Blocher du gouvernement. La gauche a bien compris qu’une représentation forte au gouvernement permet mieux d’influencer la politique qu’un rôle d’opposition. Les prochaines élections parlementaires fédérales auront donc une incidence directe sur la future composition du gouvernement, donc sur le maintien d’une majorité bourgeoise au Conseil fédéral. Voilà pourquoi les conseillers fédéraux prennent une place croissante dans la campagne électorale. Les conseillères fédérales Micheline Calmy-Rey et Doris Leuthard se sont lancées les premières. Nos conseillers fédéraux devront eux aussi s’engager.
Les élections fédérales 2007 sont plus importantes que jamais pour l’UDC. Nous avons certes engrangé quelques succès depuis 2003, mais il en faut d’autres pour pouvoir imposer une solide politique bourgeoise au Conseil fédéral. Les élections 2007 sont donc un choix d’orientation qui peut être résumé par les questions suivantes:
Les prochaines élections au Parlement et au Conseil fédéral détermineront la politique de la Suisse durant les années à venir. L’UDC est prête à porter davantage de responsabilité gouvernementale et à imposer une politique authentiquement bourgeoise. Et elle entend le faire avec les conseillers fédéraux Samuel Schmid et Christoph Blocher!