Nous sommes une nouvelle fois appelés à évoquer notre politique migratoire et la manière dont nous pouvons la contrôler afin de protéger les Suissesses et les Suisses des excès de l’immigration massive. Une nouvelle fois car le Conseil fédéral et le Parlement ont délibérément choisi de ne pas tenir compte du résultat du 9 février 2014, lorsque peuple et cantons ont accepté notre initiative populaire contre l’immigration de masse. Pire, nos autorités sont allées chercher leurs ordres auprès de la Commission européenne, auprès de son président de l’époque Jean-Claude Juncker, à qui certaines ont fait la bise, comme Judas l’a fait en son temps. Avant d’évoquer le texte dont nous débattons aujourd’hui, je souhaite évoquer ses vertus pédagogiques.
Dire oui à notre initiative, c’est le moyen de remettre le souverain à sa juste place, celle de souverain précisément. En Suisse, le chef n’est pas le gouvernement, c’est le peuple ! Il n’est pas tolérable que le monde politique assaisonne les décisions populaires à sa sauce, ou plus précisément à la sauce bruxelloise. Nous le constatons avec le faible taux d’expulsion des criminels étrangers : 58% sur l’ensemble de notre pays avec un record à Neuchâtel de 23%.
Mesdames et Messieurs, l’ancien président français Jacques Chirac répétait souvent que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », « mais jamais ceux qui les formulent », serais-je tentée de compléter. En sortant de cette assemblée, je vous en prie, dites à vos amis, collègues et voisins d’ouvrir les yeux et de cesser de suivre aveuglement les promesses de politiciens qui affirment, comme Karin Keller-Sutter, que le Conseil fédéral veut limiter une immigration aussi strictement que nécessaire. Les faits disent le contraire. En treize ans, de 2007 à 2020, un million de personnes se sont établies en Suisse, ce qui représente – ni plus, ni moins – que la plus forte explosion démographique de nos 700 ans d’histoire glorieuse.
Les partisans de Bruxelles avaient tort… malheureusement
J’en viens à notre initiative. Dès le début des discussions relatives à la libre-circulation, nous avons soulevé le problème de la hausse massive de l’immigration qui allait s’ensuivre dès lors que les dernières barrières tomberaient. Les partisans de Bruxelles nous ont rassurés, nos craintes étaient infondées. Ils avaient tort et nous raison. Malheureusement. En à peine plus d’une décennie, notre pays a accueilli plus d’un million de personnes et ce n’est pas fini…
Les adeptes de la libre-circulation continuent d’expliquer que cette hausse s’explique par la bonne santé de notre économie, que les nouveaux-venus sont indispensables à notre essor économique. La réalité est, hélas, nettement moins séduisante. Le « miracle économique » tant vanté est loin de concerner tout le monde dans notre pays, bien au contraire. Prenez les chiffres de l’aide sociale. En 2007, la Suisse a consacré 1’885,7 millions aux démunis. En 2018, ce montant s’est élevé à 2’830,7 millions, soit 50% d’augmentation. C’est une réalité : la libre-circulation entraine une forte hausse des dépenses sociales. Un fossé s’est creusé au sein de la population résidente entre les gagnants et les perdants. Je pense notamment aux « Seniors », toujours plus souvent remplacés par de jeunes Européens moins coûteux. Le chômage, puis l’aide sociale,
constituent désormais le seul horizon pour une part non négligeable de nos concitoyennes et concitoyens. Ce n’est pas tolérable ! Les salariées et salariés de notre pays ont besoin de travail. Notre initiative vise à leur redonner une chance sur le marché de l’emploi.
La libre circulation amène chômage et bétonnage
Quelques mots maintenant au sujet du chômage. En 2018, le taux moyen s’élevait à 2,5%, soit 1,9% pour la population suisse et 3,9% pour les ressortissants de l’Union européenne. En 2019, ces chiffres se sont établis à 2,3%, 1,7% et 3,6%. En juillet dernier, nous avions un taux moyen de 3,2%. Les Suisses se situaient à 2,4% contre 4,8% pour les ressortissants de l’UE, soit, dans tous les cas, au moins le double par rapport à la main d’œuvre d’origine suisse. L’influence européenne sur l’augmentation du chômage dans notre pays est loin d’être anecdotique, compliquant d’autant plus la recherche d’emplois pour nos salariés. Et manifestement, les nouveaux-venus sont loin de tous répondre aux besoins de l’économie suisse…
Les conséquences de la libre-circulation sont également visibles au niveau de l’environnement. Il faut encore et toujours construire de nouveaux logements, de nouvelles infrastructures de transports. En bref organiser la Suisse pour recevoir cette nouvelle population.
Au cours des treize dernières années, il a fallu bétonner 57’000 terrains de football, ceci entre autres afin de construire 454’000 nouveaux logements. Comme une image vaut mille mots, rendez-vous compte que tous les neuf mois, on bétonne l’équivalent de la ville de Genève, deuxième plus grande cité de Suisse, uniquement pour loger les 50’000 ressortissants de l’UE s’établissant sur notre territoire. « Ma » ville de Genève est connue pour ses bouchons interminables et ses infrastructures congestionnées comme bientôt nulle part au monde. Nous sommes en train de transformer la Suisse en grand Genève avec tous les excès que cela entraîne alors que nous devrions faire exactement le contraire.
La crise Covid va empirer la situation…
La situation de notre pays au moment du lancement de notre initiative de limitation était déjà problématique mais elle a empiré gravement avec l’arrivée du Covid19. Dès le début de la pandémie, les belles déclarations de solidarité entre l’Union européenne et la Suisse ont volé en éclat, la France et l’Allemagne n’hésitant pas à détourner à leur profit le matériel que nous avions commandé.
Le virus a provoqué un grave ralentissement économique sur la planète. Licenciements et faillites se succèdent à un rythme affolant. Trouver un emploi de nos jours ? Quasi mission impossible puisqu’il y a de plus en plus de candidatures et de moins en moins de places. Dans ces conditions, l’attrait que le marché du travail suisse exerce sur la main d’œuvre européenne ira croissant, ceci une fois encore au détriment des travailleurs et travailleuses établis chez nous.
… et a démontré le lien entre frontière et criminalité
Un élément positif mérite toutefois d’être souligné au sujet du Covid19. Durant la période au cours de laquelle nos frontières se sont retrouvées fermées, nous avons vécu un épisode de calme sur le front du crime. Dans un canton comme Genève, nous avons particulièrement apprécié une sécurité retrouvée ! Dès que les restrictions ont été levées, la délinquance a repris de plus belle. Nous le savions depuis bien longtemps mais nous avons désormais la preuve que lorsque les frontières sont contrôlées, la délinquance
baisse. Voilà qui a de quoi – un peu – rassurer les femmes, trop souvent la cible des criminels.
En résumé, grâce à notre initiative, nous rappellerons à Berne que c’est le peuple qui détient le pouvoir en Suisse ; nous offrirons un avenir à la main d’œuvre établie chez nous ; nous protégerons la campagne contre le bétonnage et nous améliorerons la sécurité de notre pays. Pour toutes ces raisons, je vous invite bien sûr à soutenir notre texte et à vous engager corps et âmes pour le OUI à l’initiative de limitation. Si le OUI l’emporte, ce n’est pas l’UDC qui aura gagné, mais toute la Suisse ! C’est la dernière chance de préserver ce pays que nous aimons !