Dis-moi où sont les cornes
Même le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann n’en est pas revenu. Dans sa réponse à la lettre du paysan de montagne Armin Capaul concernant les animaux à cornes, il la termine avec ces mots «sinon vous pouvez simplement lancer une initiative populaire.»
Ce qui fut fait: Armin Capaul rassembla en effet plus de 100‘000 signatures en faveur du soutien financier qui devait être accordé aux vaches et aux taureaux reproducteurs, aux chèvres et aux boucs reproducteurs pour autant que ces derniers portent des cornes une fois adultes. Il souhaite pour ce faire réaffecter les moyens financiers dans le budget agricole.
L’initiative pour les vaches à cornes avant la votation populaire
Je le reconnais volontiers, même en tant que paysan possédant des taureaux et des vaches à cornes dans mon étable, il ne me serait jamais venu à l ‘idée de soutenir spécialement ce type d’animaux. Mais l’initiative a abouti et le peuple doit répondre par oui ou par non à la question qui lui est posée. On peut d’ores et déjà s’attendre à des articles publiés de par le monde sur la démocratie suisse et la possibilité offerte aux citoyens de voter sur les vaches et les boucs porteurs de cornes.
Conserver la liberté de manoeuvre
Nous sommes tous d’accord. Il y a des initiatives populaires plus porteuses et plus importantes pour notre pays. Le paysan décide seul s’il veut ou non laisser les cornes à ses animaux ou les écorner lorsqu’ils sont jeunes. Les raisons qui le poussent à la faire ou non peuvent être des raisons économiques, liées aux systèmes d’étable utilisés ou pour des raisons ou des vécus personnels. Il ne vaut donc nullement la peine d’entamer une guerre des tranchées entre paysans. Chacun fait selon ses convictions.
L’autodétermination le dimanche de la votation
L’UDC s’est prononcé, en commission, pour un contre-projet indirect, afin que l’on puisse résoudre cette question au niveau légal et faire l’économie d’une votation populaire. Cette demande a été rejetée par le Conseil des Etats. La votation de novembre sera un combat typique entre David et Goliath. A mon avis, le sujet suscitera une large sympathie au sein de la population et l’initiative sera acceptée. Mais le même jour, le peuple devra également se prononcer sur deux questions de toute première importance. L’initiative de l’UDC sur l’autodétermination ainsi que l’ancrage dans la loi des détectives engagés par les assurances sociales. Il convient de répondre OUI à ces deux questions existentielles. L’autodétermination de la Suisse, la démocratie directe, mais aussi la lutte contre la fraude sont des questions vraiment importantes. Un OUI aux autres objets rendrait le résultat de l’initiative sur les bêtes à cornes des plus supportable.