Exposé

Loi sur l’asile – depuis longtemps dépassée par la réalité

Le projet de la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga repose sur des chiffres faux. Cette révision estime à 24 000 le nombre de requérants d’asile par an alors qu’en 2015 nous en avions déjà 39 523. Et elle admet l’hypothèse selon laquelle 40% des requérants d’asile sont des "cas Dublin" qui peuvent être directement renvoyés dans les pays européens du premier accueil par les centres fédéraux. La réalité est que l’an passé 2461 cas ont pu être renvoyés dans les Etats Dublin concernés – donc seulement 6% et non pas 40% comme Madame Sommaruga ne cesse de l’affirmer.

Andreas Glarner
Andreas Glarner
conseiller national Oberwil-Lieli (AG)

Il en est de même de la prétendue accélération des procédures. A quoi sert-il de liquider plus rapidement des cas avec pour unique effet que les personnes concernées soient plus rapidement répartis entre les cantons où elles attendent la suite de la procédure, voire s’installent durablement.
Et qu’en est-il des renvois? Au centre pilote, trois fois plus de requérants d’asile ont disparu dans la nature que dans les centres réguliers – ou alors les a-t-on simplement laisser partir et on ne sait pas où ils se trouvent. On espère qu’ils se soient rendus dans un autre pays, mais il est beaucoup plus probable qui continuent de vivre en Suisse et finissent par réapparaître comme "sans papier" pour être chouchoutés et plaints par l’industrie du social de la gauche politique.
Les cantons et les communes sont proprement roulés dans la farine par cette révision: d’un côté, la Confédération peut exproprier les collectivités publiques tout comme les particuliers pour installer des centres d’asile, de l’autre côté, les cantons et les communes devront assumer encore plus de cas parce que la répartition entre les cantons sera accélérée. Ces expropriations, qui peuvent être imposées même avant la fin de la procédure par une entrée en possession anticipée, constituent une atteinte grave et absolument inadmissible au droit de la propriété. Et le fait que le DFJP décide seul contre toutes les instances de recours est en totale contradiction avec les principes élémentaires de l’Etat de droit.
L’absurdité atteint son comble quand on ose prétendre que les avocats gratuits permettront de faire des économies. C’est le contraire qui est vrai: premièrement, chaque requérant d’asile sera assisté par un avocat – à moins qu’il le refuse expressément; deuxièmement, il faut s’attendre à un flot de nouveaux procès. Les avocats font déjà la file pour profiter de cette aubaine que leur offre l’Etat.
La propagande de l’Etat concernant les prétendus succès du centre pilote de Zurich est complètement à côté de la réalité. Ce centre pilote ressemble à un village de Potemkine ou à un atelier protégé. Il traite 50% de cas faciles de plus que les centres réguliers et un tiers de cas difficiles de moins. De plus, le centre offre aux requérants une aide au retour quatre fois plus élevée que les autres centres – normal qu’un plus grand nombre de requérants profitent de cette offre.
Cette révision de la loi sur l’asile renforce de manière irresponsable la culture de bienvenue qui sévit actuellement. Son objectif devrait être juste inverse: réduire l’attractivité de la Suisse comme pays de destination de migrants. Alors que les Etats qui nous entourent ferment leurs frontières, la Suisse déroule le tapis rouge. Une erreur fondamentale, aux yeux de l’UDC.

 

Andreas Glarner
Andreas Glarner
conseiller national Oberwil-Lieli (AG)
 
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