Les élections devraient être transparentes et simples. Mais depuis un certain temps, l’évolution va dans la mauvaise direction et les documents que reçoivent les électeurs sont devenus un véritable casse-tête ; les élections au Conseil national du 22 octobre 2023 ont battu un nouveau record en la matière.
Au total, il y a eu
J’entends pays après pays que cela ne peut plus durer. Les gens s’y perdent dans ce flot massif. Dans mon canton, le canton d’Argovie, l’enveloppe contenant les documents électoraux était incroyablement épaisse et les listes ressemblent à un bloc de papier. Je ne m’étonne donc pas que les électeurs renoncent à voter ou à élire. Ce déluge est directement lié au système des apparentements et des sous-listes.
Dans le cas des apparentements de listes, ce sont des considérations arithmétiques et de tactique électorale qui sont au centre des préoccupations. L’influence des mandats restants sur la répartition des sièges échappe à l’influence des électeurs et électrices.
Les apparentements et sous-apparentements ne conduisent pas seulement à cette avalanche de candidats, mais aussi à la confusion. Avec tous ces liens, il est fort possible que les électeurs ne sachent plus pour qui ils votent vraiment. Il est difficile de s’y retrouver. La volonté des électeurs n’est plus claire. C’est compliqué et peu transparent, par exemple lorsque le Centre s’allie aux Vert’libéraux dans un canton et au PLR dans un autre. L’électeur doit alors être très attentif pour ne pas donner par erreur un siège au parti pour lequel il n’aurait pas voulu voter.
Lors des élections fédérales 2019, la gauche et Le Centre ont conclu des apparentements de listes transversaux et ont ainsi gagné des sièges supplémentaires : PVL +5 et Le Centre +2. En revanche, le PLR et l’UDC ont obtenu respectivement 1 et 8 sièges de moins en raison de l’absence d’apparentements de listes. Les rapports de majorité au Palais fédéral peuvent rapidement basculer : Au Conseil national, qui compte 200 membres, la majorité est à 101 voix.
Notre démocratie n’a pas besoin de ce bricolage opaque. La volonté des électeurs est faussée par ces tromperies. Les gens sont en colère et cela ne peut pas continuer ainsi.
Pour les partis, ce n’est plus qu’un moyen de faire des calculs compliqués et d’espérer des mandats résiduels. Ces manœuvres sont difficilement supportables ; cela n’apporte rien à la politique, ni à la société. De plus, cette prolifération entraîne une surcharge de travail administratif.
Cela doit cesser et c’est pourquoi je propose que les délégués de l’UDC Suisse chargent le groupe UDC d’adapter la loi correspondante afin que les apparentements de listes ne soient plus possibles lors des élections au Conseil national. Nous pouvons rester ouverts en ce qui concerne les sous-apparentements, car la transparence est garantie car la clarté est de mise dans de tels cas. Certes, je plaide ici aussi pour que leur nombre reste raisonnable, mais là où il y a de bonnes raisons d’avoir des sous-apparentements, ceux-ci doivent rester possibles.
Nous ne perdrions rien avec la restriction proposée ici. Nous gagnerions en revanche des élections plus libres et moins biaisées. Notre politique doit rester simple, claire et compréhensible. Moins d’apparentements de listes signifie moins d’ennuis. La confiance des électrices et des électeurs dans le processus électoral doit être la priorité absolue. Il ne doit pas y avoir de falsification de la volonté des électeurs. Nous le devons à notre démocratie.
Enfin, je me demande aussi pourquoi 6’000 personnes veulent siéger au Conseil national alors que, dans le même temps, on ne trouve souvent plus assez de personnes pour travailler dans les conseils communaux, les partis locaux ou les parlements locaux. Je n’ai rien contre les personnes qui changent de voie. Mais cette avalanche de candidats est agaçante. Ils ne peuvent guère tous vouloir être élus au Conseil national. Sans apparentements et avec moins de sous-apparentements, seules les personnes qui veulent et peuvent vraiment assumer un mandat se présenteraient. Il faut donc mettre un terme à cette prolifération.
Voilà pourquoi, chers délégués, je vous invite à approuver cette proposition et charger le groupe UDC d’adapter la loi correspondante afin de limiter les apparentements lors des élections au Conseil national. Le groupe traitera ensuite les sujets séparément par le biais de différentes interventions, de sorte que les thèmes des apparentements et des sous-apparentements puissent être discutés de manière distincte.
Nous sommes convaincus qu’il est possible de trouver des majorités dans ce domaine, car l’opinion publique est vraiment unanime à ce sujet : Les gens ne veulent plus de cette prolifération. Nous ne voulons plus que la volonté des électeurs soit faussée. Il est nécessaire de corriger cette situation.
Merci