Ne laissons pas les socialistes détruire le modèle qui a fait le succès de la Suisse!

Celui qui pense que nous avons vaincu l’idéologie socialo-communiste qui a plongé une grande partie de l’Europe dans la misère se trompe. Aujourd’hui encore, de nombreux pays européens souffrent de…

Jean-François Rime
Jean-François Rime
conseiller national Bulle (FR)

Celui qui pense que nous avons vaincu l’idéologie socialo-communiste qui a plongé une grande partie de l’Europe dans la misère se trompe. Aujourd’hui encore, de nombreux pays européens souffrent de ces expérimentations délirantes mêlant obsession égalitaire et ingérence de l’Etat jusque dans la vie privée. Taux de chômage élevé (pouvant atteindre jusqu’à 50% chez les jeunes !), aucune perspective d’avenir, récession et mauvaise gestion sont les exemples à ne pas suivre que nous présente l’Europe au quotidien.

Et pourtant, le 24 novembre prochain nous serons appelés à nous prononcer sur une initiative populaire que l’on pourrait croire tout droit sortie de la naphtaline soviétique : l’initiative 1:12 – Pour des salaires équitables. Cette initiative exige que, dans une même entreprise, personne ne gagne moins en un an que le collaborateur le mieux payé en un mois. Le fait que l’initiatrice de ce projet néfaste et irresponsable soit la Jeunesse socialiste suisse ne peut que nous alarmer davantage encore. L’initiative se veut une mesure contre les salaires excessifs des managers ; mais elle n’aura aucun effet sur les salaires excessifs. En revanche, elle constitue une attaque frontale contre le modèle qui fait le succès de la Suisse, ce modèle initié par nos ancêtres et fondé sur la ténacité, la responsabilité individuelle et l’esprit d’entreprise.

Mesdames et Messieurs, chers collègues, le 24 novembre prochain, nous n’allons pas simplement voter sur un projet simple. L’initiative 1:12 met en jeu des valeurs fondamentales de notre pays et nous devons nous battre pour les préserver !

Alors que les Etats qui nous entourent sont en crise, la Suisse reste un pays performant, stable et socialement équilibrée. Cela parce que nos parents ont réussi à créer des valeurs durables et à nous faire avancer. Pendant que nos voisins sont aux prises avec des taux de chômage élevés, l’inflation et un manque de compétitivité, la Suisse est le pays européen le plus innovant, un pays qui connaît le plein emploi et un très faible de taux de chômage des jeunes.

Cette situation enviable ne nous est pas tombée du ciel. Nous l’avons durement acquise. Pour cela, nous avons misé sur les forces de nos citoyens, nous avons encouragé l’entrepreneuriat et avons créé des emplois et de la prospérité pour l’ensemble de notre société. Les citoyens de notre pays ont pris des responsabilités, ils ont investi à leurs propres risques dans des entreprises, ils ont ouvert des perspectives d’avenir en multipliant leurs efforts : chacun de ces éléments a été déterminant.

Mais la situation enviable dont jouissent aujourd’hui notre pays et notre économie n’est pas définitivement acquise, comme le prouvent les attaques socialistes. Si nous commençons à considérer notre bien-être, la prospérité de notre économie et la stabilité sociale comme allant de soi, nous allons les perdre. Nous devons continuer à considérer et à encourager le travail, l’engagement et l’entrepreneuriat comme une valeur sociale importante et une condition sine qua non pour le succès de la Suisse. Nous ne pouvons et ne devons pas accepter que la Jeunesse socialiste, qui n’a pas encore créé le moindre emploi ni fait avancer notre pays d’un seul millimètre, fasse de ces valeurs positives des valeurs négatives.

L’initiative 1:12 des jeunes socialistes demande que l’Etat s’immisce dans les entreprises en y instaurant un diktat sur les salaires. Avec quelles conséquences ? L’externalisation de certains emplois, une augmentation du chômage, une hausse des impôts et des taxes, l’introduction d’une police des salaires et un nouvel accroissement de la bureaucratie. Nous devons nous y opposer !

Nos valeurs, la clarté des faits et des arguments ci-après doivent absolument nous conduire à rejeter cette initiative désastreuse de façon catégorique et massive le 24 novembre prochain :

NON au diktat de l’Etat sur les salaires: en Suisse, la fixation des salaires n’est pas l’affaire de l’Etat mais des chefs d’entreprise et des partenaires sociaux. L’initiative 1:12 des jeunes socialistes exige que l’on change ce principe de base, dont les preuves ne sont pourtant plus à faire. A l’avenir, les salaires devraient être dictés par l’Etat – sans intervention des partenaires sociaux. Nous ne voulons pas d’un pareil diktat salarial, car il affaiblirait la Suisse et notre économie.

NON à une hausse des impôts et des cotisations AVS pour tous: en engendrant de lourdes pertes de recettes fiscales et de contributions sociales, l’initiative 1:12 frappe de manière particulièrement forte citoyens et PME. Aujourd’hui en effet, les personnes bénéficiant de hauts revenus s’acquittent aussi de contributions fiscales et sociales beaucoup plus élevées que la moyenne. Si l’Etat plafonne les salaires, une partie de ces recettes disparaît. Pour les impôts et les assurances sociales, les pertes liées à l’initiative 1:12 sont estimées à 1,5 milliard de francs – selon les calculs de la NZZ. Les assurances sociales perdent à elles seules 560 millions de francs par an, soit l’équivalent de 300’000 rentes mensuelles AVS et AI. Comment le conseiller fédéral Alain Berset entend-il dès lors assainir l’AVS ? Lui seul le sait. Pour nous, cette situation est tout simplement inacceptable ! Tous les citoyens et l’ensemble de l’économie seront confrontés à d’énormes coûts: comme conseiller national et président de l’Union suisse des arts et métiers, vous comprenez bien que je ne pouvais pas rester les bras croisés! En juin dernier, je suis donc intervenu auprès du Conseil fédéral pour obtenir des chiffres et des informations précises ; il devrait me répondre dans le courant des prochains jours. Et je m’attends au pire, car – selon nos propres calculs et une étude que nous présenterons aux médias début septembre – les pertes seront encore plus élevées. Et elles devront être comblées par les PME et la classe moyenne. Nous ne voulons pas payer et ne payerons pas le prix de ce délire des jeunes socialistes !

NON aux traqueurs de salaires et à la bureaucratie: lors de la votation du 24 novembre prochain sur l’initiative 1:12 nous devrons dire si nous voulons davantage de bureaucratie et une police des salaires. Si l’Etat dicte aux entreprises un rapport fixe entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas versé dans une entreprise, il doit se donner les moyens d’imposer ce régime et de contrôler son application. Ce sera très difficile compte tenu des nombreuses échappatoires qu’offre l’initiative. Il faudra donc mettre en place un appareil de contrôle extrêmement lourd. Cette initiative augmente donc une fois de plus la bureaucratie et les coûts administratifs. Cela nous concerne tous et frappe en particulier les petites et moyennes entreprises.

NON à l’externalisation d’emplois et à la hausse du chômage: l’initiative 1:12 est un dangereux boomerang en matière de politique sociale. Elle aurait pour effet concret que les entreprises déplacent davantage d’emplois dans le secteur des bas salaires ou se rationalisent pour supprimer ces emplois afin de répondre au diktat de l’Etat. La pression sur les bas salaires augmentera. Mais les collaborateurs les moins qualifiés ne seront pas les seules victimes : l’initiative peut aussi entraîner une baisse générale des salaires dans l’entreprise : car si les salaires les plus élevés baissent, les revenus des postes subalternes baisseront eux aussi. Avec l’initiative 1:12, nous sommes tous perdants. Cette politique ne peut être dans l’intérêt de la Suisse !

Pour l’avenir de notre pays, il est donc essentiel que nous renvoyions les jeunes socialistes et leur initiative irresponsable dans les placards soviétiques. L’initiative 1:12 porte une atteinte massive à notre marché du travail et remet directement en question notre système économique libéral. Les jeunes socialistes veulent nous amputer d’un atout capital face à la concurrence internationale. Nous ne l’accepterons pas, car ce sont bien aux valeurs fondamentales de notre pays que nous devons le plein emploi, la stabilité sociale et le bien-être dont nous jouissons actuellement.

 

Jean-François Rime
Jean-François Rime
conseiller national Bulle (FR)
 
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